dimanche 31 janvier 2010

Santé

Plus attirant, le privé

Jean-François Codère
Le Journal de Montréal
14/02/2008 05h54 

Pas moins de 21 médecins omnipraticiens ont déserté le système public en 2007. Ce nombre augmente d’année en année depuis 2000 et plusieurs de ces médecins se tournent vers le privé, en banlieue «Nous n’existerions pas si le système était accessible», résume le docteur Christian Bélisle, qui a justement ouvert l’an dernier Médicym, une clinique entièrement privée à Blainville. Autrefois rares et regroupés près du centre-ville de Montréal, les omnipraticiens désaffiliés du régime public se retrouvent maintenant à Blainville, Laval, Boisbriand, Rosemère, Saint-Sauveur, Saint-Bruno, Saint-Lambert, Saint-Jean-sur- Richelieu et Boucherville, entre autres.
L’engorgement des cliniques du système public incite tant les patients que les médecins eux-mêmes à se tourner vers le privé.
«Je regarde la clinique publique ici, à Blainville: les gens qui travaillent là sont courageux, confie le Dr Bélisle. Ils arrivent et il y a déjà 50 personnes dans la salle d’attente.»
Trop long
Encore hier, sa clinique a accueilli un patient qui a tourné le dos au public en raison d’une attente trop longue. «Il s’était coupé et a attendu 14 heures à l’urgence avant de repartir. Il nous a appelés vers 9 heures, nous lui avons dit de passer vers 10h30. Des cas comme celui-là, c’est courant, c’est la routine.»
À Saint-Jean-sur-Richelieu, Marie-Chantale Ménard accueille elle aussi des patients dans une clinique privée, Hygie.
«Plusieurs des patients que je vois ne sont pas ici parce qu’ils sont fortunés, mais parce qu’ils n’ont pas le choix. Je trouve ça malheureux.»
Pour les deux médecins, le privé est attirant parce qu’il leur permet de passer plus de temps avec leurs patients.
«Au public, tu peux en venir à ne plus dormir le soir, parce que tu te demandes toujours si tu n’as pas manqué quelque chose.