samedi 23 octobre 2010

Travail au noir des immigrants, exploitation des immigrants...le Québec c'est aussi ça !!


DÉCOUVREZ LE REPORTAGE SUR L'EXPLOITATION DES IMMIGRANTS DANS LA "BELLE-PROVINCE"
 http://www.radio-canada.ca/nouvelles/carnets/2010/10/21/131129.shtml?auteur=2097

Peut-être, comme moi, avez-vous déjà vu ces regroupements de travailleurs immigrés qui attendent qu'un autobus ou une fourgonnette vienne les chercher dans un stationnement d'un centre commercial ou à la sortie d'une bouche de métro.

Peut-être vous êtes-vous demandé qui étaient ces gens et où allaient-ils? Eh bien, vous avez la réponse cette semaine avec notre enquête sur le travail au noir d'immigrants embauchés par des agences de placement de personnel.

On les envoie dans des entreprises situées en banlieue, souvent dans le secteur alimentaire, payés parfois sous le salaire minimum et en argent comptant. Ça signifie qu'ils gagnent un salaire de crève-faim sans pouvoir bénéficier d'avantages sociaux.

Ce genre d'histoires, on les voit généralement ailleurs. Mais on se rend compte qu'elles arrivent ici aussi dans un pays présenté comme un véritable paradis aux immigrants rêvant d'y vivre.

Nous avons pu documenter ce phénomène grâce à l'utilisation de caméras cachées et à l'infiltration de ces agences par deux journalistes hispanophones, Martin Movilla et Jesus Javia Mendez. Sans cette infiltration, nous n'aurions jamais pu aller aussi loin dans notre enquête.

Ce qui est troublant dans le reportage de mes collègues Julie Vaillancourt et Pier Gagné, c'est que tout le monde se renvoie la balle pour éviter de prendre ses responsabilités. Les dirigeants des entreprises, où va travailler cette main-d'oeuvre à bon marché, s'en lavent les mains en disant que les coupables sont les agences de placement.

Effectivement, en vertu des lois et des règlements, actuellement en vigueur, les employeurs de ce personnel temporaire sont les agences. Mais, les patrons d'une usine peuvent-ils vraiment tout ignorer de la condition de leurs travailleurs sous prétexte qu'ils proviennent d'une agence? Surtout lorsqu'il s'agit de sans-papiers.

Il me semble qu'ils devraient poser davantage de questions et exiger des garanties sur leur traitement. Après tout, celui qui paie a en général le gros bout du bâton! Quant aux propriétaires des agences qu'on a cherché à rencontrer, soit qu'ils nous ont fermé la porte ou qu'ils ont disparu.

Il serait peut-être temps qu'on agisse dans ce dossier qui fait reculer le Québec de plusieurs décennies en matière de relations de travail! L'État pourrait y trouver son compte, ne serait-ce qu'en récupérant les pertes fiscales qu'engendrerait cette fraude évaluée par Revenu Québec à environ 50 millions de dollars par année.

Regardez Enquête, animée par Alain Gravel


Abus envers les travailleurs immigrants
L'inaction de Québec envers les agences de placement dénoncée Mélissa Guillemette   23 octobre 2010
http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/298680/abus-envers-les-travailleurs-immigrants-l-inaction-de-quebec-envers-les-agences-de-placement-denoncee?utm_source=infolettre-2010-10-23&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne

Des organismes de défense des droits des travailleurs et la CSN ont dénoncé hier l'inaction du gouvernement du Québec devant les abus de certaines agences de placement envers des travailleurs immigrants.  Un reportage d'Enquête, diffusé jeudi soir, révélait que des travailleurs immigrants sont embauchés par des agences de placement qui les paient, au noir, à un taux horaire moindre que le salaire minimum. Le ministère du Travail affirmait, dans ce reportage, que les groupes syndicaux et patronaux ne s'entendent pas au sujet de la solution pour enrayer les abus, ce qui rend la prise de décisions difficile au gouvernement. «Le gouvernement se déresponsabilise, estime Claudette Carbonneau. On ne peut pas permettre que des lois élémentaires, comme le salaire minimum, soient bafouées juste parce qu'il n'y a pas de consensus.»  L'organisme Au bas de l'échelle et le Centre des travailleurs immigrants réclament quant à eux que les agences «soient tenues d'avoir un permis d'opération renouvelable annuellement», ce qui assure un suivi de leurs activités, et que les entreprises qui ont recours aux agences de placement soient aussi tenues responsables des conditions de travail des travailleurs temporaires qu'ils accueillent.  L'attaché de presse de la ministre du Travail, Lise Thériault, explique que cette dernière a demandé à la Commission des normes du travail d'ajouter le cas des agences de placement à son volet «prévention» au début du mois, et a récemment créé un comité composé de représentants syndicaux et patronaux pour étudier la question. Lorsque le comité émettra son avis, en 2011, le ministère verra «ce qui peut être fait», a expliqué Harold Fortin. «On encourage aussi les gens à dénoncer toute situation problématique à la Commission des normes du travail. Elle est là pour appliquer la loi.»  Cas particuliers  Il faut éviter de généraliser à partir des cas présentés dans le reportage d'Enquête, estiment quant à eux le Conseil du patronat, la Fédération des chambres de commerce du Québec et la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI). «Ce sont des cas particuliers, préoccupants, mais la très, très grande majorité des agences de placement du Québec respectent les lois», selon la vice-présidente au Québec de la FCEI, Martine Hébert.  Pour le porte-parole de l'opposition officielle en matière d'emploi, Alexandre Cloutier, «l'exception est déjà de trop». «En plus, ça fait perdre des millions de dollars aux Québécois, à un moment de notre histoire où on se tourne vers leurs poches en leur demandant de contribuer à l'État, avec des hausses de taxes et de tarifs.» Selon Revenu Québec, cité par Enquête, le système de fraude de certaines agences prive le gouvernement de 50 millions de dollars en revenus.