mercredi 21 décembre 2011

quand la parano s'empare du Québec...

Différend électoral entre la France et le Canada

Mise à jour le mercredi 21 décembre 2011

Une affiche expliquant les nouvelles mesures aux Français habitant au Canada. Une affiche expliquant les nouvelles mesures aux Français habitant au Canada.
www.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2011/12/20/002-differend-france-canada-elections-legislatives.shtml
 
La France, qui compte faire élire lors de ses prochaines élections législatives un député en territoire nord-américain, se heurte à l'opposition du gouvernement Harper.
Une réforme constitutionnelle initiée par le président Nicolas Sarkozy prévoit la création de 11 nouvelles circonscriptions extraterritoriales, un peu partout dans le monde, en vue du scrutin de juin prochain.
Mais depuis peu, la politique d'Ottawa interdit ce genre de scrutin. Le Canada est le seul pays dans le monde à avoir une telle politique. Malgré les représentations diplomatiques des Français, le Canada voit toujours dans l'initiative un risque d'atteinte à sa souveraineté.
Si Philippe Zeller, nouvel ambassadeur de la France au Canada, estime qu'il s'agit d'un « exercice délicat », il assure que l'élu nord-américain ne se mêlerait pas de politique canadienne.
« Ne nous trompons pas : cet élu, il sera bien élu par les Français résidant en Amérique du Nord, il se préoccupera de la situation de ces Français, il n'a pas à se préoccuper de problématiques canadiennes. » — Philippe Zeller
M. Zeller estime que cette nouvelle disposition de la France vise seulement à s'adapter à la réalité de la dispersion géographique des citoyens français sur la planète.
Julien Balkany, candidat nord-américain aux élections législatives françaises, estime qu'en effet, de plus en plus de Français optent pour l'expatriation. « Vous savez, aujourd'hui, il y a plus de 2 millions de Français qui ont fait le choix de vivre hors de France, c'est quand même une proportion importante de notre population, qui est en constante augmentation », a-t-il souligné.
L'ambassadeur français au Canada, Philippe Zeller. L'ambassadeur français au Canada, Philippe Zeller.
Vers un vote en ambassade?
À l'instar de la France, la Tunisie avait fait face à la même opposition du Canada en octobre dernier. Elle avait contourné le problème en tenant le scrutin à l'intérieur de son ambassade, misant sur l'immunité diplomatique. La France songerait à faire de même.
Selon la porte-parole de l'opposition officielle en matière d'affaires étrangères, la députée néo-démocrate Hélène Laverdière, tout cela ne peut être qu'une source de friction entre deux pays. « Quand on est rendu à dire à un pays : "Ce que je fais dans mon ambassade ne concerne que moi", c'est que les relations ne sont pas très bonnes », a commenté l'ancienne diplomate.
De son côté, le gouvernement ne semble pas montrer d'ouverture. Interrogé sur le sujet, le ministre des Affaires étrangères, John Baird, a simplement déclaré que la position du Canada était « claire » et qu'il n'y aurait pas de changement.
D'après un reportage de Marc Godbout

lundi 12 décembre 2011

Quebec...ou comment prendre les immigrants (français) pour des cons !!!


Les grands espaces

Pierre Foglia
La Presse 

Publié le 25 avril 2011
 http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/pierre-foglia/201104/23/01-4392790-les-grands-espaces.php

Ah les Français. Savez comme ils capotent sur le Canada, les grands espaces et tout ça. Naïfs, mais naïfs. Ils croient tout ce que leur racontent les rabatteurs des ambassades canadiennes à l'étranger, ils se mettent à rêver sur des prospectus qui disent que le Canada ceci et le Canada cela. Tiens, prenez le jeune homme que j'ai rencontré l'autre jour, Loïc Marcille, 29 ans, gentil comme tout, célibataire, sans enfant handicapé, je veux dire sans histoire humanitaire ni médiatique ni pathétique à raconter. Loïc vit à Montréal depuis huit ans, il a étudié ici, il a une maîtrise en administration des affaires (MBA) de l'Université Laval, il n'a commis aucun délit, n'a jamais triché avec l'immigration, travaille comme adjoint au marketing chez Remstar Films (des frères Rémillard, propriétaires du canal V).
Enfin, il travaillait. Le 30 mars, la dame des ressources humaines de Remstar a reçu un avis conjoint de Ressources humaines et Développement Canada et du ministère québécois de l'Immigration l'informant qu'elle devait mettre à la porte ce Loïc Marcille pour trois raisons.
La première est particulièrement odieuse et exprimée à peu près en ces termes: des travailleurs canadiens compétents pourraient avantageusement occuper son poste.
La seconde est particulièrement tordue: l'amélioration des conditions de travail ou du salaire offert (pour le poste de Loïc) aurait pour conséquence d'attirer des travailleurs canadiens... Si vous lisez comme moi, cela veut dire: au salaire où vous payez ce Français, pas sûr que vous trouverez un Canadien pour faire la job, par contre en payant un peu plus...
Loïc est arrivé ici à 20 ans, il en a 29. Après son MBA à Laval, il envoie 300 CV pour se retrouver comme vendeur de runnings dans une boutique de sport de la rue Sainte-Catherine, finit par entrer à Vivafilm en remplacement d'une employée en congé de maternité, passe ensuite chez les frères Rémillard à Remstar où il est depuis un an et où sa carrière démarre véritablement, ses campagnes de marketing ont fait l'objet d'articles dans les revues de marketing et même dans La Presse Affaires.
Tout ce temps, il est important de le souligner, parfaitement en règle avec l'immigration, que ce soit comme étudiant, ou comme stagiaire avec un permis de travail en bonne et due forme.
Huit ans qu'il est ici. Complètement intégré. Complètement «d'ici». Ses amis, sa vie, son travail, son avenir, ici. Surgissent Immigration Canada et le ministère de l'Immigration du Québec qui lui disent avec le tact que montrent habituellement ces gens-là:
Tu voles la job d'un Canadien, décrisse.
Suivra la menace d'expulsion. Votre statut de résident temporaire expire le 8 avril, si vous ne désirez pas présenter une demande de rétablissement vous devez quitter le Canada immédiatement, sans quoi des mesures exécutoires pourraient être prises contre vous.
Petit détail amusant: pour présenter une demande de rétablissement, il faut présenter un certificat d'acceptation du Québec qui est délivré sous réserve de se prévaloir d'une offre d'emploi (acceptable bien sûr!)
Sauf que Loïc n'en a plus d'emploi puisque les mêmes viennent de lui faire perdre celui qu'il avait!
Ah les grands espaces! Dans le rêve des Français souffle sur ces grands espaces un vent de liberté. C'est pas comme la France, le Canada, en France tout est petit, étriqué, mesquin. Au Canada, oh là là, au Canada.
D'où venez-vous, Loïc?
De Nice.
Il doit faire 28° à Nice ce matin, quand je suis parti de chez moi pour venir vous rencontrer, il neigeait à plein ciel, on est fin avril, sacrament, vous ennuyiez-vous donc tant que ça sur la Côte d'Azur? Comment le Canada vous est-il venu en tête?
À l'Université de Montpellier où j'étudiais en commerce.
Laissez-moi deviner, vous avez rencontré une fille de Montréal?
Non, des affiches sur les murs qui disaient venez étudier au Canada, qui montraient des paysages du Canada, je me souviens d'une de ces affiches représentant une forêt. Je me suis retrouvé à l'UQAM dans un échange d'étudiants. Puis je suis retourné en France, puis je suis revenu pour un stage en marketing. Puis dans le cadre d'un nouveau programme, cette fois à Laval, où un prof m'a dit: pourquoi ne ferais-tu pas ton MBA ici?
Pourquoi n'avez-vous pas demandé votre «résidence permanente» qui vous donnerait les mêmes droits qu'un Canadien (sauf celui de voter), en attendant votre citoyenneté?
Ma demande de résidence permanente a été déposée il y a deux ans. J'ai même reçu un accusé de réception me précisant qu'elle serait traitée diligemment. On peut suivre l'évolution de ce dossier sur l'internet (comme pour un colis de FedEx). Quand je clique sur «statut», cela dit: en cours. Il est précisé que en cours signifie qu'on vérifie si le dossier est complet. Deux ans qu'on vérifie si mon dossier est complet. Il y a à peu près 10 documents dans un dossier, deux ans pour les compter.
Saura-t-on jamais combien de dégâts a faits cette affiche montrant une forêt canadienne sur un mur de l'Université de Montpellier. Ah les Français. Peut-être pensent-ils que les bureaux d'Immigration Canada sont en pleine forêt, qu'y travaillent des fonctionnaires débonnaires qui s'y rendent en raquettes et expédient leurs dossiers diligemment pour aller plus vite à la chasse à l'ours, entailler les érables, ou participer à quelque course de traîneaux à chiens.
Pas du tout. Ce sont les mêmes serviteurs de l'État que les vôtres, robotisés comme les vôtres, et qui appliquent les mêmes critères, recherchent les mêmes profils. Complètement indifférents aux retards, aux ratés, aux aberrations du système, celle-ci par exemple:
Loïc pourrait très bien se faire expulser, deux mois après son expulsion recevoir sa «résidence permanente», dans quelques années obtenir sa citoyenneté canadienne, sans plus jamais mettre les pieds au Canada (c'est le cas notamment de nombre de Chinois).
Parlant de Chinois, l'autre jour à Vancouver, M. Harper rappelait combien les employeurs canadiens comptent sur l'immigration pour soutenir la croissance de leur entreprise.
Ben tiens, Chose.

le grand n'importe quoi de la sélection des immigrants...

Un organisme dénonce le taux de chômage chez les immigrants


Paul Journet
La Presse
 Publié le 02 juin 2011
 http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/national/201106/02/01-4405252-un-organisme-denonce-le-taux-de-chomage-chez-les-immigrants.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_lire_aussi_4404874_article_POS1

(Québec) Peu avant son abolition prévue par le gouvernement, le Conseil des relations interculturelles (CRI) dénonce la politique d'immigration du Québec, qui ne permettrait pas d'intégrer les nouveaux arrivants au marché du travail. «Le taux de chômage chez les immigrants est trop élevé, et c'est en partie à cause de la grille de sélection», soutient la présidente du CRI, Patricia Rimok.
Elle risque toutefois de ne pas pouvoir présenter ses arguments aux consultations du ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles sur le plan d'immigration 2012-2015. Les consultations ont commencé mardi. Elles font relâche jusqu'à août. Le projet de loi 130 pour abolir une trentaine d'organismes publics, dont le CRI, pourrait fort bien avoir été adopté d'ici là. Selon le Conseil du Trésor, ces abolitions permettront de réduire les dépenses et augmenter l'efficacité de l'État. Le gouvernement promet de rapatrier ces services pour les maintenir, ce qui se soldera par l'ajout de plus de 100 fonctionnaires.

Grille de sélection

Pendant ce temps, le CRI demande de changer la grille de sélection des immigrants économique - une catégorie qui exclut les programmes de réunification familiale et de réfugiés, qui relèvent du fédéral. La catégorie économique compte pour 65% des immigrants québécois. Il faudrait ajouter plus de points à l'expérience de travail, plaide Mme Rimok. Ce critère compte trois fois moins dans la grille québécoise que dans celles des autres provinces. Elle voudrait aussi que l'évaluation de l'expérience soit mieux arrimée aux besoins du marché du travail. Le ministère de l'Emploi devrait s'en assurer.

«Il faudrait aussi ajouter un nouvel élément à la grille, les compétences pour le travail», ajoute-t-elle. Selon un rapport du vérificateur général publié l'année dernière, seulement 9% des travailleurs qualifiés répondent aux besoins dans les domaines de formation privilégiés par le Québec, comme la haute technologie ou l'agriculture.

«Une des raisons pour lesquelles le chômage est élevé chez les immigrants, c'est qu'on évalue mal les compétences, déplore la présidente du CRI. Prenons l'exemple d'un ingénieur tunisien spécialisé dans les travaux sur les sols. Grâce à sa formation et à son français, il se qualifie. Une fois installé au Québec, on réalisera qu'il n'est pas formé pour les sols du Québec. Si on avait évalué ses compétences au départ, on l'aurait orienté autrement. Il faut réussir à régler les problèmes en amont

Le CRI s'inquiète aussi des délais. Selon leur pays d'origine, les immigrants doivent attendre de 18 mois à 5 ans entre leur demande et leur arrivée. L'organisme salue la mesure annoncée par la ministre de l'Immigration Kathleen Weil, qui veut imposer des tests de français «standardisés» pour identifier les immigrants qui ne maîtrisent pas assez le français pour réussir au travail. Mais selon Mme Rimok, le gouvernement devrait aussi s'inspirer de la FTQ, dont le programme de francisation est adapté au métier du nouvel arrivant. Il apprend donc le lexique lié à son travail pour mieux pouvoir s'y intégrer.

dimanche 11 décembre 2011

"bienvenue" mais pas trop...

Immigration - Le paradoxe québécois

Derrière une apparente ouverture, beaucoup de bémols

Caroline Montpetit   6 décembre 2011
L’attitude envers l’immigration en général est de plus en plus positive au pays, y compris au Québec.<br />
Photo : Jacques Nadeau - Le Devoir
 http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/337735/immigration-le-paradoxe-quebecois
L’attitude envers l’immigration en général est de plus en plus positive au pays, y compris au Québec.
Les Québécois sont en général plus favorables à l'immigration que la moyenne canadienne, mais ils sont beaucoup moins ouverts aux accommodements raisonnables spécifiques. Ils sont aussi moins ouverts aux minorités raciales et ont plus de difficulté à intégrer les nouveaux immigrants au marché du travail.

mardi 6 décembre 2011

Gatineau: guide pour immigrants débiles et sales ??

Gatineau lance un guide destiné aux nouveaux arrivants. Gatineau lance un guide destiné aux nouveaux arrivants.
 http://www.radio-canada.ca/regions/ottawa/2011/12/05/004-controverse-immigrants-gatineau.shtml
 
Certains organismes chargés d'accueillir les personnes immigrantes reçoivent avec des réserves le guide de la Ville de Gatineau destiné aux nouveaux arrivants.
Publié la semaine dernière, le document intitulé Énoncé des valeurs : des clés pour mon intégration à Gatineau, rappelle 16 grands principes de vie au Québec et au Canada, notamment l'égalité hommes-femmes, la liberté de religion, les normes du travail et l'usage du français comme langue commune.
Il condamne aussi l'expression de la violence, qu'elle « se présente sous forme d'agression physique ou sexuelle, d'insultes, de menaces, d'oppression, de contrainte abusive ou autre, qu'elle s'applique dans la sphère publique, privée, familiale, conjugale, au travail ou lors de transactions commerciales ».
« Des motifs dits d'us et coutumes, de droits ancestraux, de sauvegarde de l'honneur, d'éducation, de rapports d'autorité, de maladie physique, de perte d'emploi, de culture ou de religion ne sont généralement pas acceptables ni reconnus. » — Extrait du guide « Énoncé des valeurs : des clés pour mon intégration à Gatineau »
 
Le guide ne va pas aussi loin que le « code de vie » qui avait été adopté en 2007 par Hérouxville, qui interdisait entre autres la lapidation des femmes et qui a été à l'origine du débat sur les accommodements raisonnables au Québec.
Mais le ton est infantilisant aux yeux de certains groupes oeuvrant auprès des communautés immigrantes.
« Je pense que c'est toujours utile pour les nouveaux arrivants d'avoir de l'information », reconnaît Carmello Marchese, intervenant à l'organisme Accueil-Parrainage Outaouais. Mais, ajoute-t-il, « il y a des petits choses qui peuvent être interprétées comme offensives, surtout dans le paragraphe ou l'on parle des odeurs, de l'hygiène, de la salubrité, les odeurs fortes émanant de la cuisson ».
« [...] Les citoyens porteront une attention particulière à la propreté, l'hygiène corporelle et la salubrité des lieux publics et privés. Le respect de la qualité de vie d'autrui fait également référence à des facteurs dérangeants ou nuisibles comme le bruit et différentes odeurs perçues désagréables comme la fumée de cigarette, les odeurs d'usines et de moteurs ainsi que les odeurs fortes émanant de la cuisson. » — Extrait du guide « Énoncé des valeurs : des clés pour mon intégration à Gatineau »
 
« Ça manque de subtilité », estime pour sa part Baka Asha Tshimanga, du Centre catholique pour immigrants, qui accueille chaque année des centaines de nouveaux arrivants. Il s'interroge sur le traitement « paternaliste » de certains sujet. « Je ne sais pas dans quelle culture les gens ne se lavent pas! » s'insurge-t-il.
Le maire de Gatineau défend le guide de sa municipalité
Le maire Marc Bureau, en entrevue à Radio-Canada Le maire Marc Bureau, en entrevue à Radio-Canada
En entrevue à Radio-Canada, le maire de Gatineau, Marc Bureau, a expliqué qu'aucun problème de cohabitation n'était à l'origine de ce guide. Évoquant les 108 nationalités présentes dans sa ville et les 1500 immigrants accueillis l'an dernier, M. Bureau a mis de l'avant l'ouverture des citoyens de sa municipalité à l'endroit des immigrants.
L'an dernier, Gatineau a été la deuxième ville au pays pour le nombre d'immigrés accueillis par rapport à sa population.
La ville de Gatineau a connu une augmentation de 28 % de la population immigrante en 2010 comparativement à 2009. C'est l'augmentation la plus importante au pays après Edmonton.
Le guide « a été fait en collaboration avec nos différents groupes de la diversité culturelle », a ajouté M. Bureau.
« Ce n'est pas comme Hérouxville, il y a une grande différence », explique le maire, qui précise que le guide n'impose rien aux citoyens. « Ce n'est pas un code de conduite. »
« On veut juste rappeler les valeurs qui sont propres aux citoyens de Gatineau et du Québec. » — Marc Bureau, maire de Gatineau
Il reconnaît cependant qu'« il y a peut-être une valeur ou deux » qu'il était inutile de préciser. « Mais je pense que la majorité des 15 ou 16 valeurs qui sont là représentent beaucoup ce qui se passe au Québec et dans nos villes : par exemple, l'égalité entre les sexes, [l'accessibilité de] l'éducation à tout le monde ».
De son côté, le ministre fédéral de la Citoyenneté et de l'Immigration, Jason Kenney, qui n'a pas vu le document, dit approuver la démarche. Selon le ministre Kenney, au-delà de la rectitude politique, le Canada doit surtout expliquer clairement ses attentes.
Le gouvernement fédéral prépare actuellement une version révisée de son guide d'accueil des nouveaux arrivants au pays.

dimanche 27 novembre 2011

les italiens au Québec, constat !


Italophones en sol québécois - Un parcours cahoteux

Marco Micone, écrivain  16 novembre 2011
La notion même de communauté italienne devient de plus en plus inapplicable dans l’espace montréalais. Leur identité se décline désormais dans toutes les nuances du métissage. <br />
Photo : Pedro Ruiz - Le Devoir
 http://www.ledevoir.com/international/europe/336180/italophones-en-sol-quebecois-un-parcours-cahoteux
 
La notion même de communauté italienne devient de plus en plus inapplicable dans l’espace montréalais. Leur identité se décline désormais dans toutes les nuances du métissage.
    Né en Italie en 1945.
    Arrivé au Québec en 1958, Marco Micone est refusé par une école francophone et étudie d’abord en anglais: la lutte contre l’intolérance ethnique et linguistique sera un thème majeur de ses pièces de théâtre et poèmes, dont Speak What, écrit en réponse à Speak White de Michèle Lalonde.
    Dernie livre paru: Migrances suivi de Una Donna (VLB, 2005)

Il n'y a pas si longtemps, pendant que des noms à consonance italienne émaillaient des articles de journaux relatant des comportements peu édifiants, un vieil Italien, à qui j'ai demandé s'il croyait être intégré, m'a répondu: je suis intègre, cela devrait suffire. S'il est vrai qu'un quarteron de Québécois d'origine italienne est impliqué plus souvent qu'à son tour dans des activités qui contreviennent aux règles établies, il n'est pas moins vrai que la très grande majorité d'entre eux sont d'irréprochables citoyens.

Il n'est pourtant pas toujours flatteur d'être identifié comme Italien. À tel point qu'un italophone qui améliore son sort ou, pire encore, qui réussit à s'enrichir, surtout dans le domaine de la construction, est souvent soupçonné d'entretenir des liens avec la mafia. Cet amalgame, qui a cours depuis trop longtemps, s'ajoute aux rendez-vous manqués, aux conflits et aux inévitables préjugés qui ont jalonné le long parcours des italophones en sol québécois.

Les premiers Italiens s'installent véritablement à Montréal vers la fin du XIXe siècle. Ils sont environ 5000 en 1905, employés, pour la plupart, dans les mines, les chemins de fer et les camps de bûcherons. Beaucoup d'entre eux sont des hommes qui n'ont aucune intention de s'y établir. Ils comptent repartir aussitôt qu'ils auront économisé suffisamment d'argent pour acheter un lopin de terre ou pouvoir assurer une dot à leurs filles. Bon nombre sont illettrés. Mal payés et mal logés, ils vivent dans une malpropreté et une promiscuité dangereuses selon les journaux de l'époque. Méprisés et démunis, ils (dont mon grand-père) deviennent une proie facile pour de puissants agents d'emploi (une mafia qui exige une taxe d'embauche), dont le rôle est de fournir aux employeurs une main-d'oeuvre docile et bon marché. Du quasi-esclavage.

Culture mafieuse

Plus de dix millions d'Italiens émigrent alors (1890-1914) vers les deux Amériques. Beaucoup de ces immigrants proviennent des régions méridionales où, quelques années auparavant, d'ex-maquisards, soudoyés par de grands propriétaires terriens, avaient formé une milice dont la fonction était de réprimer les révoltes paysannes et de semer la terreur dans les campagnes. C'est ainsi que la mafia voit le jour. Au milieu d'une paysannerie indigente, ces mafiosi deviennent des personnages à la fois craints et admirés à tel point que l'expression fare la mafia est encore synonyme de se pavaner ou de faire le dandy. Cette culture mafieuse et le manque de civisme propre à des régions où l'État est honni ont depuis longtemps traversé l'Atlantique.

Il faudra attendre l'avènement du fascisme avec sa rhétorique cocardière et triomphaliste pour qu'enfin ces Méridionaux se réconcilient avec l'État italien, eux qui avaient toujours préféré s'identifier à leurs villages. La petite communauté italienne de Montréal subit, pendant près d'une décennie, la propagande fasciste jusque dans les églises et adhère, en bonne partie, à son discours moins par conviction politique que pour récolter les bienfaits psychologiques d'appartenir à une nation dont le Duce est adulé non seulement par le Vatican, mais aussi par des chefs d'État étrangers, dont Mackenzie King. La fête cessera brutalement lorsque l'Italie fasciste déclarera la guerre à la France. Des centaines d'Italiens vivant à Montréal seront alors arrêtés et emprisonnés à Petawawa.

Le parrainage

Lorsque l'immigration italienne reprend après la Deuxième Guerre mondiale, elle se caractérise par la politique du parrainage. Celle-ci permettra à 90 % des Italiens qui s'établiront au Québec entre 1947 et 1970 d'être parrainés par un membre de leur famille. [...] Ils élisent domicile pour la plupart à Montréal en même temps que des dizaines de milliers de Québécois provenant des régions. L'urbanisation s'intensifiant, on assiste ainsi à une longue période d'effervescence immobilière dont l'apothéose sera l'Expo 67. Parmi les italophones qui y trouvent du travail comme manoeuvres ou ouvriers spécialisés, quelques-uns deviennent entrepreneurs, parfois très prospères. Le pouvoir de l'argent ne pouvant faire fi du pouvoir politique et vice versa, la table est mise pour le meilleur et pour le pire. Il est faux cependant de croire, malgré la surmédiatisation de quelques individus, que l'industrie de la construction soit leur fief exclusif. Au recensement de 2001, il n'y avait que 6595 italophones (dont 860 femmes) dans ce secteur, représentant un peu plus de 5 % du total.

Pour une vie meilleure?

Je fais partie de cette vague d'immigrants des années 1950 qui a vu les pères émigrer avant le reste de la famille. La présence des enfants aurait coûté trop cher à la société d'accueil. Nos parents croyaient émigrer pour une vie meilleure. Elle a été tout au plus différente. Le dénuement faisant place à l'illusion d'abondance, chacun se contenta de son salaire de misère en attendant d'être vengé par ses enfants. Quant à moi, à peine sorti de l'enfance, j'étais bien là où j'étais né et la promesse d'être mieux ailleurs m'apparaissait comme un mensonge parmi tant d'autres. Je ne m'étais pas trompé.

Deux jours après mon arrivée, après avoir été refusé par une école francophone, je me fis traiter de moudzi Italien en montant dans l'autobus me conduisant à l'école-ghetto d'un quartier italien. Je compris longtemps après que cette invective recelait le germe de ma nouvelle identité. Il n'a pas toujours été facile, dans ce pays incertain, d'apprendre le français!

Conflits linguistiques

C'est par milliers que les Italiens arrivent au Québec pendant les années 1950 et 1960 dans la quasi-indifférence: aucune structure d'accueil n'existe ni pour les jeunes d'âge scolaire ni pour les adultes, sauf pour les hommes seuls. Pour eux, il y a la taverne où ils s'échangent les adresses des employeurs et des bordels. Dans les chaumières, on se scandalise de leur promiscuité, on se moque de la grosse Italienne habillée de noir et on n'attend pas que le taux de chômage monte pour les traiter de voleurs de jobs. («S'il était possible de voler des jobs, j'en aurais volé une meilleure», disait ma mère en revenant de l'usine).

Mais cela n'empêche ni les mariages interethniques ni la cohabitation dans les quartiers. Certains francophones accepteront même d'être les locataires de ces mangeurs de pâtes. En l'absence d'une loi imposant le français, ces nouveaux Québécois choisissent les écoles anglaises pour leurs enfants, tout à fait légalement. Personne ne s'en offusque pendant toute une génération. Puis, soudain, les francophones prennent conscience de la nécessité de franciser les immigrants. Deux légitimités s'affrontent, comme dans une tragédie, et c'est l'émeute à Saint-Léonard (1969). Dès lors, l'image des italophones hostiles aux revendications légitimes des francophones s'ajoute à la perception déjà peu flatteuse fondée sur la présence de la mafia et, à un moindre degré, sur les stéréotypes liés à leur origine paysanne, aux comportements traditionnels intrafamiliaux et aux italiâneries de quelques cuistres francophobes.

Notion de communauté

Avec la diversification de l'immigration à la fin des années 1970, les italophones quittent enfin l'avant-scène. Grâce à loi 101, ils pourront continuer à s'isoler dans les écoles anglophones. Il ne restera qu'eux, ou presque, à la Catholic School Board of Greater Montreal, jusqu'à son abolition. Ils pourront ainsi continuer à y apprendre l'anglais et le parler à leur manière, mais surtout à se créer un réseau d'amis qui leur ressemblent et qu'ils retrouveront dans leurs quartiers, pour le meilleur et parfois pour le pire. Est-il possible que le vivre-entre-soi ait contribué, dans certains cas, à la rétention de valeurs traditionnelles et à l'adoption de comportements singuliers?

Heureusement, cela ne les a pas empêchés d'apprendre le français. Au recensement de 2006, 91,8 % des italophones connaissaient le français, contre 73,7 % l'anglais. À la maison, pas plus de 37,7 % utilisaient l'anglais et 39,2 % le français. Quant à la langue de travail, le français l'emportait nettement: 55 %, contre 31,8 % pour l'anglais. Ah, si la loi 101 avait été votée 30 ans auparavant! C'est sur le plan de la scolarité que le tableau s'assombrit, car à peine 16,9 % d'entre eux détenaient un diplôme universitaire (parfois un simple certificat!), comme pour l'ensemble des Québécois d'ailleurs.

La loi 101, deux référendums perdus et 30 ans de débats ont transformé le Québec. Les représentations et les perceptions sont de moins en moins réductrices et stéréotypées. Elles correspondent davantage à la diversité générationnelle ainsi qu'à la complexité identitaire de chacun des groupes présents au Québec. Aucun n'a le monopole ni du crime ni de la vertu, et la mafia n'est plus un phénomène ni exogène ni mono-ethnique. La communauté italienne a, elle aussi, beaucoup évolué.

La notion même de communauté italienne devient de plus en plus inapplicable dans l'espace montréalais. Des 299 660 Québécois d'origine ethnique italienne (dont 42 % d'origine mixte), au recensement de 2006, 71,5 % étaient nés sur place, tandis que la très grande majorité des autres a immigré et vit au Québec depuis au moins 30 ans. Chacun a été façonné ici par son milieu de vie ou de travail. Leur identité se décline désormais dans toutes les nuances du métissage. Ni les mafiosi ni les hommes politiques ni les constructeurs n'en sont exclus.

***

Marco Micone, écrivain

mercredi 16 novembre 2011

Enfin une bonne nouvelle...

Les pharmaciens auront plus de pouvoirs

Première publication 15 novembre 2011
Les pharmaciens auront plus de pouvoirs
Crédit photo : Archives Agence QMI
Par Jean-Luc Lavallée | Agence QMI
Les Québécois n'auront plus à faire la file chez le médecin, dans un proche avenir, pour de simples renouvellements de prescription. Ils pourront se rendre directement à la pharmacie.
Voilà un des impacts concrets du projet de loi 41, déposé mardi à l'Assemblée nationale par le ministre de la Santé, Yves Bolduc. Ce dernier souhaite réduire les délais pour les consultations à l'urgence et dans les cliniques médicales en accordant plus de pouvoirs aux pharmaciens. Le projet de loi résulte d'une «collaboration sans précédent» du Collège des médecins avec l'Ordre des pharmaciens, a-t-on souligné en point de presse.
«Des Québécois pourront voir leurs ordonnances renouvelées sans être obligés de retourner systématiquement à la salle d'attente des cliniques sans rendez-vous. La charge administrative des médecins et les piles de télécopies [...] diminueront enfin», a déclaré Diane Lamarre, de l'Ordre des pharmaciens. Les patients seront néanmoins les «grands gagnants» de cette réforme législative, puisqu'ils bénéficieront d'une «meilleure accessibilité» au système de santé, a-t-on clamé.
Quand la loi aura été modifiée, les pharmaciens pourront poser cinq actes supplémentaires: prolonger une ordonnance, ajuster une prescription, administrer certains médicaments (ex.: des gouttes dans les yeux ou une première dose d'insuline) afin d'enseigner l'usage approprié, prescrire des médicaments pour des conditions de santé mineures (ex.: allergies, feu sauvage, diarrhée du voyageur, infection urinaire), puis prescrire et interpréter des analyses en laboratoire (s'applique seulement aux pharmaciens oeuvrant dans un établissement de santé).
Réaction du PQ
«Ça fait longtemps qu'on est d'accord. Ça fait un an et demi qu'on le réclame, c'est dans notre programme. Ça va sûrement désengorger certains services de santé», a commenté la chef péquiste Pauline Marois.
Le PQ, à l'instar du gouvernement, veut que le projet de loi soit adopté avant Noël.
La péquiste Agnès Maltais craint toutefois que l'application de ces nouvelles mesures soit retardée. «C'est assez rare qu'il n'y ait pas de date dans un projet de loi, a-t-elle souligné. Il y a un flou qu'il va falloir corriger.»

Objectif: plus de 51 000 immigrants par année

Québec n'entend toutefois pas augmenter les budgets de francisation et d'intégration

Robert Dutrisac   2 novembre 2011
Québec — Le gouvernement Charest juge que le Québec peut accueillir un nombre élevé d'immigrants, soit entre 51 200 et 53 800 en 2012, sans pour autant consacrer davantage de ressources à leur francisation et à leur intégration.

C'est ce qu'a soutenu, hier, la ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles, Kathleen Weil, alors qu'elle présentait le plan d'immigration pour 2012 qui fait suite aux consultations sur la planification de l'immigration pour la période 2012-2015.

Il n'y a aucune nécessité d'augmenter les budgets consacrés à la francisation des immigrants, estime Kathleen Weil. «Je pense qu'on réussit bien au niveau de la francisation. On a des résultats, a-t-elle souligné. Les gens qui s'inscrivent ou qui veulent des cours de francisation, on répond à la demande.» Rappelons qu'en 2010, le ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles (MICC) avait réduit de 5 millions les sommes allouées à la francisation des immigrants en se limitant à un budget annuel de 67 millions. Par ailleurs, environ 20 % des nouveaux arrivants qui ne connaissent pas le français ou le connaissent peu ne s'inscrivent pas aux cours dispensés par le MICC.

Intégration réussie

Nul besoin non plus de dépenser davantage pour l'intégration des immigrants puisque le gouvernement atteindra ses objectifs à ce chapitre. «Oui, absolument, absolument», a affirmé Kathleen Weil. «Ce n'est pas le ministère qui seul s'assure de l'intégration. [...] Emploi-Québec, c'est vraiment le ministère qui accompagne la personne jusqu'à l'emploi.» La ministre a signalé que les taux élevés de chômage chez les immigrants arrivés depuis cinq ans ou moins avaient légèrement diminué de 2009 à 2010 au Québec par rapport à l'Ontario et la Colombie-Britannique.

Kathleen Weil a indiqué que son gouvernement dépensait 300 millions annuellement pour l'immigration, soit davantage que les 260 millions qu'il reçoit du gouvernement fédéral en vertu de l'entente Ottawa-Québec. La ministre n'a toutefois pas mentionné qu'en plus, Québec perçoit quelque 35 millions par an des nouveaux arrivants pour la gestion de leur dossier.

Le Québec accueillera donc un maximum de près de 54 000 immigrants en 2012, soit l'équivalent du nombre record atteint en 2010. Ce nombre devrait diminuer graduellement à 50 000 d'ici 2015. L'immigration économique constituera 70 % des nouveaux arrivants, 5 % de plus que la moyenne des dernières années, et 65 % diront connaître le français, une légère progression.

Lors des consultations publiques plus tôt cette année, Kathleen Weil avait abandonné l'orientation du MICC de limiter à 30 % le nombre d'immigrants en provenance d'un seul continent, alors que 37 % des immigrants proviennent d'Afrique, principalement du Maghreb. «Il y avait tant de monde qui avait ce malaise parce qu'on ne veut pas donner une image du Québec qui est fermé à cette immigration», a-t-elle fait valoir. Or, en 2012, la part des immigrants en provenance d'Afrique chutera à 31 %. Mais il s'agit d'une variation ponctuelle, a-t-on expliqué au ministère. Plusieurs missions de sélection ont été annulées en raison du Printemps arabe et des troubles en Côte-d'Ivoire.

mercredi 12 octobre 2011

pas si "bienvenue" que ça pour les "immigrants"

Des Québécois voient l’arrivée d’immigrants comme «une menace»

10/10/2011
 
L’arrondissement Outremont à Montréal et de la ville de Mont-Royal arrivent en tête de liste des répondants qui sont d’avis que l’arrivée d’immigrants constitue un enrichissement. © Agence QMI / Archives 
http://www.24hmontreal.canoe.ca/24hmontreal/actualites/archives/2011/10/20111010-001326.html
MONTRÉAL - L’arrivée d’immigrants constitue une menace pour la culture québécoise. C’est du moins l’avis de 42 % des Québécois, selon une vaste enquête d’Hebdos Québec et de Léger Marketing dont les résultats ont été dévoilés lundi.
Intitulée «Découvrez le vrai visage du Québec», l’enquête, qui a été menée auprès de 29 000 personnes de 150 localités différentes, vise à brosser un portrait de la tolérance des Québécois, notamment à l’égard des immigrants.
L’enquête montre que les Québécois sont plus nombreux à percevoir l’arrivée d’immigrants d’origines ethniques et culturelles différentes comme une menace pour notre culture (à 42 %) que comme un enrichissement (39 %).
Les résultats permettent également d’illustrer que l’immigration est perçue différemment d’une ville à l’autre. C’est à Sainte-Agathe-des-Monts/Val-David que les répondants sont le plus nombreux à considérer l’immigration comme une menace, à 60 %. À l’opposé, ils sont à peine 8 % dans la ville de Mont-Royal.
Parmi les répondants qui sont d’avis que l’arrivée d’immigrants constitue un enrichissement pour la culture québécoise, les résidants de l’arrondissement Outremont à Montréal et de la ville de Mont-Royal arrivent en tête de liste, avec 65 %. C’est à Sainte-Anne-des-Monts que ce résultat est le plus faible, à 18 %.
Sur la question des unions interculturelles, près d’un Québécois sur deux (47 %) assure qu’il serait heureux si son enfant lui annonçait son mariage avec une personne d’une origine ethnique différente de la sienne, contre 44 % qui affirment qu’un tel choix les dérangerait.
La marge d’erreur de ce sondage en ligne est de 0,58 % à l’échelle provinciale, 19 fois sur 20, et de 6,9 % à l’échelle locale, également 19 fois sur 20.

vendredi 7 octobre 2011

mauvaise évaluation des immigrants...

Le Québec ciblerait mal les immigrants qualifiés

Première publication 24 août 2011 
Michel Munger
http://tvanouvelles.ca/lcn/economie/archives/2011/08/20110824-155114.html
 
Le Québec doit choisir ses immigrants selon leurs compétences mais il le fait mal. C'est le message que lancent deux intervenants alors que le gouvernement tient des consultations sur cet enjeu.
Les audiences publiques de la Commission des relations avec les citoyens ont cours à Québec dans le cadre de la planification pour la période 2012-15. La province a déjà signalé son intention d'accueillir 50 000 personnes par année. Elle cible la venue de 65 à 75% de personnes âgées de moins de 35 ans, ainsi que de 65% d'immigrants économiques.
Dans le contexte où le marché du travail affronte des pénuries, la façon de sélectionner les immigrants devient une clé importante. Une entreprise établie comme le studio de jeux vidéo Ubisoft, par exemple, se plaint de ne pas pouvoir trouver de développeurs expérimentés.
Or, de 2006 à 2008, seulement 9% des travailleurs qualifiés choisis répondaient aux exigences dans les domaines privilégiés par l'État, déplore le Vérificateur général. Il y a donc urgence de corriger le tir, dit Florent Francoeur, PDG de l'Ordre des conseillers en ressources humaines agréés (CHRA)
«D'ici 2019, 1,4 million de postes sont à combler, souligne-t-il. Normalement, 250 000 devraient être comblés par des immigrants. Si l'on accepte 50 000 personnes par année au Québec, nous avons la capacité de les absorber. C'est même un besoin pour assurer la croissance.»
Par contre, il faut être en mesure de laisser entrer les bonnes personnes, remarque M. Francoeur. «Nous pouvons dire qu'il y a 80 professions qui sont en période de rareté. Il faut cibler pour combler des postes. Si l'on va seulement chercher des détenteurs de doctorats mais que nous n'avons pas de postes pour eux, ce n'est pas productif».
Le système est défaillant, affirme Patricia Rimok, ancienne présidente du Conseil des relations interculturelles. «Il faut être capable d'évaluer les compétences et expériences des immigrants. La grille de sélection actuelle ne permet pas de le faire. Nous serions capables d'augmenter notre capacité de sélection si cet outil était mieux développé.»
Privilégier une profession ne veut pas dire faire de la discrimination, ajoute-t-elle. «Ça permettrait surtout de faire un meilleur tri en faveur des secteurs en grande pénurie de main d'oeuvre. La disponibilité des travailleurs n'est pas toujours égale d'un territoire à l'autre.»
Mme Rimok estime que l'État doit travailler étroitement avec les entreprises afin d'obtenir de bons résultats. Le secteur privé doit avoir son mot à dire le plus tôt possible dans ce processus.
«Le travail pourrait commencer avant que l'immigrant arrive au Québec, lance-t-elle. Il faut d'abord regarder les besoins du marché et s'assurer que la planification de la relève soit mise au profit des choix effectués en immigration.»
Le souci de la langue française ne doit pas être oublié, indique Florent Francoeur. «Les gens s'insurgent que l'on va chercher des gens en Afrique du Nord, mais ils sont fonctionnels en français. Si l'immigrant ne parle ni l'anglais ni le français, il se retrouvera au chômage.»
michel.munger@tva.ca

mardi 4 octobre 2011

Après Chicoutimi, Laval aussi investit pour les immigrants !!

Entente triennale

L’immigration est soutenue et encouragée à Laval

Première publication 28 septembre 2011
L’immigration est soutenue et encouragée à Laval
Crédit photo : Archives Agence QMI
http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/regional/archives/2011/09/20110928-133221.html
 Laval. La ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles, Mme Kathleen Weil, la ministre responsable de l’Administration gouvernementale, présidente du Conseil du trésor, ministre responsable de la région de Laval et députée de Fabre, Mme Michelle Courchesne, et le maire de Laval et président de la Conférence régionale des Élus de Laval, M. Gilles Vaillancourt lors de la signature de l’entente en matière d’immigration, le 16 septembre 2011.Par Ghislain Plourde 

La Ville de Laval et le gouvernement provincial ont reconduit l'entente spécifique en immigration. Ce pacte triennal encouragera l'arrivée des immigrants sur le territoire de Laval qui éprouve un besoin grandissant de main-d'œuvre.
Lancée en 2006, l'initiative a permis de soutenir 33 projets depuis 2006. Parmi ces projets, le maire de Laval, Gilles Vaillancourt, a mentionné le Service de mobilité internationale.
«Nous avons investi 400 000$ jusqu'à maintenant dans ce projet, qui fait très bien le pont entre les besoins de nos entreprises et les besoins des personnes immigrantes à s'intégrer à la société d'accueil. Ces gens ont pu mettre à profit leurs compétences.»
Le renouvellement de cette entente est d'autant plus important que les besoins en main-d'œuvre dans les entreprises lavalloises sont sans cesse croissants. Selon les prévisions d'Emploi-Québec, 39 100 emplois seront à pourvoir à Laval d'ici 2014.
Poids démographique
D'après les données du profil démographique de Laval, en 2006, Laval comptait 52 000 résidants nés à l'étranger, ce qui représentait 15,5% de la population totale. De nos jours, ce chiffre atteint 92 000 personnes, soit 23% de la population de l'Île Jésus.
La ministre responsable de la région de Laval, Michelle Courchesne, a été témoin des premiers balbutiements du dossier, alors qu'elle était au conseil municipal.
«Il y a 25-30 ans, on commençait à percevoir cette nouvelle réalité. Aujourd'hui, plus que jamais, l'immigration est rendue à une étape de la participation active, c'est-à-dire que l'implication des communautés culturelles est essentielle à l'économie québécoise.»
Québec accorde 330 000$ à la prolongation de l'Entente spécifique en immigration. La Ville de Laval y investit 330 000$ et la Conférence régionale des élus 100 000$.

dimanche 2 octobre 2011

un p'tit tour... et puis s'en va !!!

Publié le 01 octobre 2011

Permis de travail: une douche froide pour de jeunes Français

Le permis de travail est obligatoire pour un... (Photo: Martin Tremblay, Archives La Presse)

Le permis de travail est obligatoire pour un stage au pays, qu'il soit rémunéré ou non.
Photo: Martin Tremblay, Archives La Presse
 Anabelle Nicoud
La Presse

À peine débarquée à Montréal, une jeune Française a vu son voyage au Canada tourner court: faute d'un permis de travail à présenter à la douane, elle a été renvoyée par le premier vol vers la France. Son séjour à Montréal aura duré moins de deux heures.
C'est avec excitation que Marie Bouré, étudiante en mode âgée de 19 ans, est partie début septembre pour Montréal, où elle devait faire un stage non rémunéré de deux mois auprès de deux créatrices québécoises. Mais de Montréal, elle n'aura vu que les douanes de l'aéroport.
Ignorant qu'elle devait en faire la demande, elle s'est en effet présentée sans permis de travail aux douanes. Les agents d'immigration ont appliqué la procédure habituelle, ne l'ont pas laissée entrer au Canada et l'ont remise à bord du premier vol vers la France. Le tout, à ses frais.
Partie de Paris, Marie a atterri à Nice, à plus de 800 km de chez elle, où elle a été accueillie par les autorités françaises. «Je n'y croyais pas, jusqu'au bout j'ai cru qu'on allait pouvoir s'arranger», dit-elle, étonnée par l'intransigeance d'un pays à propos duquel on entend habituellement «des choses très gentilles».
La mère de Marie, Sylvianne, regrette le peu d'empathie des agents canadiens, qui, selon elle, ont traité sa fille avec «cruauté». «On l'a remise dans le premier avion qui passait, on lui a confisqué son passeport, et c'est la police qui est venue la chercher à Nice, dit-elle. On peut faire son boulot, mais sans faire d'excès de zèle!»
Mais pour l'Agence des services frontaliers (ASFC), qui, chaque année, remet dans un avion une cinquantaine de Français venus faire un stage sans permis de travail, la loi doit être appliquée. «Nous comprenons la déception du voyageur qui est ainsi renvoyé dès son arrivée», dit toutefois Jacqueline Roby, porte-parole de l'ASFC. Refusant de commenter ce dossier précis, Mme Roby souligne qu'un comportement courtois est attendu des agents.
Un malentendu qui n'est pas inhabituel
Au consulat de France à Montréal, les témoignages comme celui de Marie sont fréquents, surtout autour de la rentrée universitaire. «Il ne se passe pas une semaine sans qu'on nous signale des cas», dit Bruno Clerc, consul général de France à Montréal. Pour ces jeunes, c'est souvent la douche froide. «Je ne veux pas juger ce qui se fait, mais c'est vrai que c'est difficile à vivre», dit M. Clerc.
Trop souvent, les jeunes Français ignorent qu'il leur faut un permis d'étude ou de travail avant d'arriver au Canada, même pour un stage non rémunéré.
Des efforts de communication ont été déployés par la diplomatie québécoise et canadienne, mais, constate M. Clerc, «des éléments passent encore dans les mailles du filet».
L'expulsion est alors non seulement immédiate, mais irréversible. «Il faut rappeler notre message: on ne vient pas au Canada ou au Québec sans être en situation régulière et sans avoir tous les visas requis», dit M. Clerc. Et surtout, il ne faut pas croire que l'on peut «négocier» avec les autorités. «On est en Amérique du Nord, ici, et on ne ment pas aux autorités», dit-il.
D'abord échaudée par son aventure, Marie espère tout de même revenir un jour au Québec. «Je ne vais pas m'arrêter sur une mauvaise expérience. C'est comme quand on tombe en vélo, il faut remonter tout de suite», croit-elle.

jeudi 29 septembre 2011

Immigration - Plus d'immigrants et mieux intégrés

Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain  28 septembre 2011
http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/332316/immigration-plus-d-immigrants-et-mieux-integres
 
Le Québec tout entier et la région métropolitaine de Montréal en particulier ont et auront besoin de plus en plus de main-d'œuvre: l'élan de notre croissance économique en dépend. Or, au cours des dernières semaines, plusieurs partis, groupes ou acteurs politiques ont proposé de diminuer le nombre d'immigrants qu'accueille le Québec, certains de façon considérable. Cette proposition fait le déni de la réalité économique et démographique du Québec.

Nous entrons dans une phase de vieillissement de la population, qui se traduira par une rareté de main-d'oeuvre. Il y aura plus de départs à la retraite que de nouveaux entrants sur le marché du travail parmi les natifs du Québec au cours des prochaines années.

Notre seul choix est de compter sur un apport supplémentaire de l'immigration pour combler en partie cette faiblesse. Si rien n'est fait, le Québec connaîtra un déclin relatif de son bassin de main-d'oeuvre, ce qui aura des conséquences graves sur son potentiel économique.

Augmentation graduelle

Couper les valves de l'immigration de 5000, 10 000 ou 15 000 personnes durant quelques années pourrait causer un dommage irréparable au marché du travail. À terme, le Québec pourrait se priver de 30 000, 40 000, voire de 50 000 travailleurs, une contribution dont nous ne pouvons nous passer.

Alors que toutes les économies du monde rivalisent pour attirer une diversité de talents issus de l'immigration, pourquoi le Québec se refermerait-il partiellement sur lui-même? Cet apport de l'immigration est d'autant plus riche qu'il bonifie également la diversité de main-d'oeuvre disponible, un atout non négligeable pour nos entreprises dans l'économie ouverte d'aujourd'hui.

La Chambre de commerce du Montréal métropolitain estime qu'il faut non seulement éviter de réduire les volumes d'immigrants, mais bien les augmenter graduellement. Si le Québec accueillait un nombre d'immigrants proportionnel à son poids démographique dans le Canada, nous aurions une cible de 65 067 immigrants par année plutôt que les 50 000 proposés par le gouvernement.

La clé: l'emploi

Pour la région métropolitaine, l'apport de l'immigration est encore plus significatif. C'est à Montréal que la grande majorité — 87 % — de la population immigrante se trouve. Et nous le savons, Montréal fait moins bien que les autres grandes villes du Canada en matière d'intégration. La Chambre est tout à fait d'accord: nous devons faire mieux sur ce point.

Mais il est faux de prétendre qu'une amélioration de l'intégration des immigrants passe nécessairement par une diminution du nombre de ceux-ci. Pour atteindre nos objectifs et assurer notre prospérité, nous devons faire les deux. Et, évidemment, il faut aussi sélectionner ceux qui ont le plus de chances de s'intégrer rapidement.

Les études démontrent qu'une intégration réussie passe en grande partie par l'intégration en emploi. Les critères de sélection devraient donc être revus pour mieux tenir compte de la capacité des immigrants à s'intégrer à un emploi.

Il faut attirer et retenir au Québec de jeunes travailleurs, des personnes ayant acquis des compétences professionnelles reconnues et des immigrants entrepreneurs, investisseurs et innovateurs.

Contribution économique appréciable

Nous devons rapprocher les immigrants des réseaux d'affaires, élargir les programmes de mentorat et poursuivre les programmes de sensibilisation. La Chambre fait elle-même des efforts dans ce domaine avec son programme Interconnexion, qui vise à trouver des stages en entreprise à des immigrants qualifiés.

D'autre part, le gouvernement, les universités, les entreprises et les ordres professionnels doivent collaborer pour accélérer la reconnaissance des diplômes et l'évaluation des compétences et des expériences de travail des personnes immigrantes.

Les clés d'une intégration réussie sont connues, il faut les appliquer. Les efforts déployés dans les dernières années pour retenir les étudiants étrangers ayant obtenu un diplôme universitaire au Québec constituent un geste dans le bon sens.

Alors que le Québec veut développer les ressources qui dorment dans le Nord et que, pour la première fois depuis des années, notre performance économique rivalise avec celle de nos voisins, ne faisons pas l'erreur de nous priver de la contribution économique de milliers d'immigrants qui ne demandent pas mieux que de venir vivre ici et de contribuer au développement économique du Québec.

***

Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain

mardi 27 septembre 2011

Chicoutimi (Saguenay) se bouge pour l'immigration...

Vaste offensive pour l'immigration

Saguenay a formé un comité afin de créer... (Le Quotidien, Jeannot Lévesque)
Saguenay a formé un comité afin de créer les conditions idéales pour favoriser l'immigration.
Le Quotidien, Jeannot Lévesque
Publié le 27 septembre 2011
http://www.cyberpresse.ca/le-quotidien/actualites/201109/27/01-4451729-vaste-offensive-pour-limmigration.php
Stéphane Bégin
Le Quotidien

(CHICOUTIMI) Saguenay met sur pied un comité tripartite afin de favoriser non seulement l'arrivée d'immigrants dans la ville, mais aussi pour mettre tous les efforts nécessaires pour les garder. Et cette réussite passe nécessairement par l'obtention d'un emploi.
Avec Promotion Saguenay, la Chambre de commerce de Saguenay et la Ville ont lancé officiellement, hier, leur offensive pour créer les conditions idéales pour attirer les immigrants, leur permettre de s'intégrer à la communauté et favoriser leur intégration sociale et professionnelle.

Dans la maison interculturelle de la Corporation d'intégration de Saguenay, située sur la rue de Sales à Chicoutimi, le conseiller municipal Bernard Noël a tracé les grandes lignes de ce nouveau mandat.

«L'objectif est de contrer notre déficit démographique. Il faut y voir immédiatement, si nous ne voulons pas frapper un mur à un moment donné. Ce que nous cherchons, c'est une immigration économique, une main-d'oeuvre spécialisée et de la relève entrepreneuriale», explique Bernard Noël, conseiller municipal de Saguenay.

Pour y arriver, le maire Jean Tremblay est en discussion avec la ministre Kathleen Veil pour obtenir une subvention de 200 000$ afin d'assurer le fonctionnement et la survie de la corporation.

«Si Québec nous octroie une subvention de 200 000$, la ville va mettre autant d'argent dans le projet. Car ce que l'on veut créer, c'est un guichet unique pour l'emploi. C'est le nerf de la guerre. Si nous voulons conserver nos immigrants dans la région, il faut absolument leur trouver un emploi», note M. Noël.

Président de la Chambre de commerce de Saguenay, Éric Dufour ne cache pas que le défi démographique est important, surtout que plusieurs entreprises de la région vivent une pénurie de main-d'oeuvre spécialisée.

«Si nous ne voulons pas frapper le mur, il faut absolument redoubler d'ardeur dans le recrutement du personnel spécialisé. Et les immigrants peuvent très bien répondre à nos besoins, que nous n'arrivons pas à combler. Notre rôle est aussi de discuter avec nos membres, de les préparer à la nouvelle réalité et de les aider à adapter la culture de l'entreprise en prévision de l'arrivée des immigrants», mentionne M. Dufour.

Président de la Corporation d'intégration Saguenay, René-Philippe Harvey estime qu'il est important de se parler.

«Il est important d'être en lien pour bien les accueillir», dit-il.

Laval Gagnon, de Service de Pneus Potvin et membre du conseil d'administration de la corporation, embauchera sous peu un Français pour oeuvrer à son commerce de Chicoutimi. «Sa fille a étudié à Chicoutimi et sa famille a décidé de tout vendre là-bas pour s'installer ici. Mais il ne s'en vient pas chez moi pour passer le balai. C'est un spécialiste. Nous sommes toujours à la recherche de main-d'oeuvre spécialisée. D'ailleurs, tout le Québec le fait», note M. Gagnon.

Sbegin@lequotidien.com

Le Canada a la meilleure réputation

Publié le 27 septembre 2011

Une étude du Reputation Institute révèle que le... (Photo: Ivanoh Demers, Archives La Presse)
Photo: Ivanoh Demers, Archives La Pressehttp://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/national/201109/27/01-4451937-le-canada-a-la-meilleure-reputation.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_BO2_quebec_canada_178_accueil_POS1

Une étude du Reputation Institute révèle que le Canada est le pays qui a la meilleure réputation.
Photo: Ivanoh Demers, Archives La Presse, Agence France-Presse, Montréal
Le Canada est le pays qui jouit de la meilleure réputation dans le monde, selon une enquête américaine sur l'image de 50 pays, rendue publique mardi.
L'étude du Reputation Institute basé à New York se propose de mesurer «la confiance, l'estime, l'admiration et les bons sentiments du public» vis-à-vis de chaque pays, ainsi que la perception de la qualité de la vie, de la sécurité et de l'attention portée à l'environnement.
Selon les réponses de 42 000 personnes interrogées, la Suède arrive à la deuxième place derrière le Canada, suivie par l'Australie, la Suisse et la Nouvelle-Zélande. Le Japon arrive 12e et la France 18e.
Ces pays ont été bien notés pour la solidité de leur régime démocratique, leur PNB par habitant élevé, le mode de vie actif de leurs habitants, leur système politique bien développé et leur neutralité face aux remous politiques internationaux.
L'image de sécurité projetée par un pays a été essentielle dans l'estimation de sa réputation.
Le Pakistan, l'Iran et l'Irak occupent les dernières places sur la liste de 50 pays étudiés, tandis que les États-Unis se retrouvent au milieu et la Chine dans le dernier tiers.
Le Mexique, classé 24e en 2009, a chuté à la 35e place. La Grèce, l'Irlande et l'Espagne - trois pays affectés par leur endettement - ont également reculé, tandis que l'Allemagne, géant économique solide, est passée de la 16e à la 11e place.

lundi 26 septembre 2011

franciser ou diminuer l'immigration !

Le PQ croit qu’il faut franciser davantage ou réduire le nombre d’immigrants

La Presse canadienne   13 septembre 2011
Le député Yves-François Blanchet, porte-parole en matière d’immigration et de langue.
Photo : La Presse canadienne (photo) Jacques Boissinot
http://www.ledevoir.com/politique/quebec/331298/le-pq-croit-qu-il-faut-franciser-davantage-ou-reduire-le-nombre-d-immigrants
 
Le député Yves-François Blanchet, porte-parole en matière d’immigration et de langue.
Le Parti québécois croit qu’à défaut d’investir davantage dans la francisation, il faudra diminuer le nombre de nouveaux immigrants accueillis chaque année au Québec. Le député Yves-François Blanchet, porte-parole en matière d’immigration et de langue, a toutefois refusé de situer un seuil au-delà duquel la pérennité du français pourrait être en péril.

M. Blanchet a cependant indiqué qu’à la lumière de l’échec des mesures de francisation en place, il est impossible d’augmenter le nombre de 50 000 immigrants annuels en vigueur actuellement.

Selon M. Blanchet, les plus récentes données sur la situation linguistique à Montréal démontrent le manque de ressources pour favoriser l’essor de l’usage du français chez les immigrants.

Le député péquiste a fait cette déclaration aujourd'hui à la suite de la publication, la semaine dernière, d’une étude de l’Office québécois de la langue française (OQLF) prévoyant qu’une minorité de Montréalais utiliseront le français à la maison au cours des prochaines années.

M. Blanchet s’est montré insatisfait du taux de transfert vers le français, qui, selon l’étude, est de 51 pour cent dans les foyers d’immigrants.

Le péquiste a reconnu que ces données ne permettent pas d’avoir une image précise de l’usage du français dans la sphère publique.

Mais M. Blanchet a affirmé qu’elles démontrent à tout le moins la nécessité de cesser d’être naïf quant aux politiques d’immigration.

vendredi 23 septembre 2011

Immigration - Une sélection «sexiste»

La conjointe immigrante ne compte pas, déplore le Conseil du statut de la femme

Robert Dutrisac   14 septembre 2011
Dans le processus de sélection des immigrants, le dossier qui compte, avant tout, c'est celui du requérant principal, le plus souvent un homme, alors que seulement 13 % des points peuvent provenir des caractéristiques socio-économiques et linguistiques de la conjointe.
Photo : Jacques Nadeau - Le Devoir
http://www.ledevoir.com/politique/quebec/331362/immigration-une-selection-sexiste
 
Dans le processus de sélection des immigrants, le dossier qui compte, avant tout, c'est celui du requérant principal, le plus souvent un homme, alors que seulement 13 % des points peuvent provenir des caractéristiques socio-économiques et linguistiques de la conjointe.
Québec — Le Conseil du statut de la femme (CSF) juge que la sélection des immigrants au Québec est sexiste et souhaite que le gouvernement Charest corrige la situation, du moins en partie.

«Le poids accordé à la candidature du conjoint est vraiment beaucoup plus faible que le poids accordé à la candidature du requérant principal. Et dans les faits, le conjoint est en général une conjointe, donc une femme», a signalé la nouvelle présidente du CSF, Julie Miville-Dechêne, dans un entretien accordé au Devoir avant sa comparution devant la commission parlementaire qui se penche sur la planification de l'immigration pour la période 2012-2015.

Dans le processus de sélection des immigrants, le dossier qui compte, avant tout, c'est celui du requérant principal, le plus souvent un homme, alors que seulement 13 % des points peuvent provenir des caractéristiques socio-économiques et linguistiques de la conjointe. «C'est assez minime», estime Julie Miville-Dechêne. Conciliante, elle propose un rééquilibrage de la grille de sélection, mais sans aller au bout de cette logique d'égalité et faire en sorte que les qualités de la conjointe comptent autant que ceux du requérant. «Ce n'est pas facile dans la réalité d'appliquer des principes», a-t-elle fait valoir. Le Conseil se dit prêt à collaborer avec le ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles (MICC) pour l'élaboration d'une nouvelle grille.

«Le pointage, c'est quelque chose qui peut nuire à ces couples dans l'intimité», a souligné la présidente du CSF, qui a dit reprendre une observation de la chercheuse Marie-Thérèse Chicha. «Quand l'homme dit: "C'est moi qu'ils sont venus chercher, moi qu'on a choisi. Donc, moi, je vais essayer de m'intégrer, c'est moi qui vais suivre des cours, c'est moi, moi, moi." À ce moment-là, la femme doit tout faire pour lui, a expliqué Julie Miville-Dechêne. Il faut s'assurer que les femmes aient les moyens de dire: moi aussi, j'existe.»

Dans son mémoire, le CSF cite le Lobby européen des femmes, qui juge que les droits et les besoins des femmes immigrantes sont ignorés dans le débat politique sur l'immigration. «Ceci ne fait que renforcer les rôles femmes-hommes et le schéma patriarcal qui confinent les femmes dans leurs rôles familiaux traditionnels», signale l'organisme européen.

Julie Miville-Dechêne craint d'ailleurs que des immigrantes et immigrants admis au Québec ne partagent pas les valeurs d'égalité entre les sexes même s'ils ont signé une déclaration par laquelle ils s'engagent à adhérer à certaines valeurs, dont le fait que les hommes et les femmes ont les mêmes droits. La présidente du CSF reconnaît que certaines cultures sont antiféministes. «On peut le dire», a-t-elle convenu.

«Il y a des écarts, des fossés qui peuvent parfois être énormes entre la façon dont une femme se voit au Québec et une immigrante qui arrive, qui ne parle pas la langue, qui peut-être a une autre religion, qui rentre chez elle, qui n'arrive pas à communiquer. C'est des problèmes assez criants.»

Certains immigrants peuvent toutefois se démarquer de la culture de leur pays d'origine. «Quelle que soit la culture dominante d'un pays, certains hommes et certaines femmes peuvent ou non la partager. Nous, ce qu'on dit, c'est qu'on cherche des requérants qui partagent ces valeurs-là, quelle que soit leur origine parce que ça commence à être beaucoup trop dangereux de dire: plutôt tel pays, plutôt tel pays.»

«Dans ces sociétés, il y a des dissidents», a ajouté Julie Miville-Dechêne en commission parlementaire.

Divergence sur la question du «féminisme inclusif»


Le CSF écrit dans son mémoire que «l'interculturalisme est d'ailleurs un modèle qui invite les femmes immigrantes à s'engager dans ce que le mouvement des femmes appelle le "féminisme inclusif", c'est-à-dire la promotion des droits de toutes les femmes du Québec par l'ensemble d'entre elles». Nommée il y a deux mois à peine à la tête de l'organisme, Julie Miville-Dechêne a précisé que cette notion d'interculturalisme vient de sa prédécesseure, Christiane Pelchat. Ce féminisme inclusif, la nouvelle présidente ne veut pas «rentrer là-dedans». C'est «une valeur beaucoup trop particulière, précise» pour l'imposer aux immigrants. «On en reste à l'égalité hommes-femmes, a-t-elle affirmé. Ce n'est pas non plus la réalité au Québec en ce moment: on ne peut prétendre que toutes les Québécoises adhèrent au féminisme inclusif.»

La grille de sélection employée par le MICC est discriminatoire envers les femmes sous un autre rapport: elle accorde beaucoup d'importance aux travailleurs qualifiés pour des emplois qui, en majorité, sont traditionnellement masculins. «On reproduit avec une grille de sélection sexiste les mêmes inégalités pour les nouvelles arrivantes que celles que vivent les Québécoises», écrit le Conseil.

Pour le CSF, «l'absence quasi totale d'inscription des enjeux relatifs aux femmes immigrantes dans la planification 2012-2015 se reflète non seulement par le fait qu'il n'y a pas de données sexuées, mais aussi en occultant complètement les contraintes de l'immigration spécifiques aux femmes. Ce constat est d'autant plus confondant que leur situation est particulièrement inquiétante à maints égards». L'organisme propose de soumettre la sélection des immigrants à une analyse différenciée selon les sexes (ADS) et en fait sa principale recommandation.

lundi 19 septembre 2011

Immigration - Le fond du débat

Josée Boileau   6 septembre 2011
http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/330723/immigration-le-fond-du-debat
 
La solution facile pour faire face aux défis que pose l'immigration au Québec, c'est d'en ralentir le rythme. C'est ce qu'a proposé la semaine dernière la Coalition pour l'avenir du Québec de François Legault. La solution réaliste, c'est plutôt de prendre la juste mesure de l'encadrement à donner, que l'on accueille 5000 immigrants de plus ou de moins par année.

Les écueils auxquels se bute l'immigration au Québec (haut taux de chômage, difficile francisation, impossible régionalisation, délicate intégration, seuils à atteindre, quotas à respecter...) ont une source. Elle se résume en une ligne, celle que l'on trouve en page 15 du document La Planification de l'immigration au Québec pour la période 2012-2015, présentement discuté en commission parlementaire: «L'immigration se présente comme un marché.»

C'est le triomphe de l'économisme, déconnecté d'une approche identitaire et sociale et particulièrement pernicieux pour le Québec.

Ce qui préoccupe présentement le ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles, c'est la pénurie de main-d'oeuvre: 740 000 postes à pourvoir d'ici 2014. Pour attirer les meilleurs, le Québec entre en concurrence avec les autres pays développés et les provinces canadiennes, tout en étant contraint de puiser dans des bassins d'immigration francophiles. Le ministère tente donc d'évaluer, et beaucoup au pifomètre comme l'expliquait samedi notre collègue Robert Dutrisac, combien devront être nos prochains immigrants, à quelle tranche d'âge ils devront appartenir et de quelles parties du monde ils devront venir.

Sur le terrain, ces calculs ne marchent pas. Évidemment, puisque le facteur humain et le contexte particulier du Québec sont ici passés à la trappe. Des exemples, les organismes communautaires qui se présentent devant la Commission des relations avec les citoyens (qui reprend ses travaux ce matin à Québec) en ont des dizaines à donner.

Restons économique et prenons les camionneurs: il y a un besoin, la formation existe, des immigrants s'y inscrivent, la réussissent. Arrivent les employeurs: ils ne veulent pas d'un Français ou d'un Maghrébin, ils veulent quelqu'un qui connaît les routes du Québec, quelqu'un né en région. Le beau modèle mathématique — un manque ici, un travailleur là —, vient de s'effondrer. D'autant que les PME, grands employeurs du Québec, n'ont pas de service de ressources humaines pour s'adapter à la nouvelle donne et que seuls quelques organismes communautaires essaient de faire le pont, mais à coups de projets-pilotes et de financement insuffisant.

Mais l'intégration, c'est bien davantage que de dire: «La personne trouve du travail en français, c'est réglé», comme l'illustrait le président du Conseil supérieur de la langue française, Conrad Ouellon. Une fois sortis du boulot, Québécois de souche et nouveaux arrivants, à quelques exceptions près, s'ignorent superbement. Qui en parle? Qui prend à bras-le-corps la méfiance des gens d'ici et «l'entre-soi» de ceux qui arrivent?

À quoi s'ajoute le défi de la langue: il est invraisemblable que la loi 101 ne s'applique pas aux entreprises de moins de 50 employés, où se retrouvent pourtant une foule d'immigrants à qui l'on finira par reprocher leur anglicisation — belle façon pour la société de s'en laver les mains.

Enfin, ce qui complique la donne de l'immigration au Québec, c'est qu'il est un pays sans le nom, sans le pouvoir d'imposer tous ses choix, sans une histoire assumée. L'immigrant se perd dans ces paradoxes, s'en tient loin. Ce n'est, paraît-il, plus la mode d'en parler, mais l'arrière-fond de ce débat s'appelle toujours souveraineté.

samedi 10 septembre 2011

Etudiants étrangers = billet de banque pour le Québec?

Portes ouvertes aux étudiants étrangers

Au Québec, un étudiant postsecondaire sur dix est étranger

Lisa-Marie Gervais   3 septembre 2011
Brillant Indien de 22 ans, Vinayak Vadlamani est venu cet été suivre un stage en milieu universitaire à l’École de technologie supérieure de Montréal. Il fait partie de ces «cerveaux» parmi les plus prometteurs de sa génération que s’arrachent les pays industrialisés partout dans le monde. Quoique saine, cette féroce compétition n’est pas sans soulever des enjeux éthiques concernant le recrutement des étudiants étrangers. Notre texte fait le point en page A 8.<br />
Photo : Jacques Nadeau - Le Devoir
http://www.ledevoir.com/societe/education/330706/portes-ouvertes-aux-etudiants-etrangers
Brillant Indien de 22 ans, Vinayak Vadlamani est venu cet été suivre un stage en milieu universitaire à l’École de technologie supérieure de Montréal. Il fait partie de ces «cerveaux» parmi les plus prometteurs de sa génération que s’arrachent les pays industrialisés partout dans le monde. Quoique saine, cette féroce compétition n’est pas sans soulever des enjeux éthiques concernant le recrutement des étudiants étrangers. Notre texte fait le point en page A 8.
Imaginez cinquante-six immenses avions Airbus 380 alignés côte à côte sur le tarmac à l'aéroport Pierre-Elliott-Trudeau. Et imaginez qu'ils soient tous remplis à craquer d'étudiants, surtout au baccalauréat, pour la plupart en génie et en administration, provenant de Chine, de France, des États-Unis et même du Burkina Faso. Vous aurez là le portrait brossé à grands traits des quelque 29 400 étudiants étrangers qui sont venus faire des études postsecondaires l'an dernier au Québec. C'est le double d'il y a cinq ans.

Et cela ne s'arrête pas là. Les données préliminaires transmises par les différents établissements témoignent d'une forte augmentation de cette clientèle d'étudiants (non résidents) cette année, tant au cégep qu'à l'université. À telle enseigne que l'objectif de l'Initiative gouvernement-réseaux de l'éducation en matière de recrutement d'étudiants étrangers, établi en 2008, a été dépassé. Il est de 16 % alors qu'il était de 10 % sur trois ans. «C'est satisfaisant», estime Daniel Zizian, directeur général de la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ), en ne niant pas qu'il y aurait plus à faire encore.

C'est dire qu'il est loin le temps où les établissements d'études postsecondaires québécois, qui s'enorgueillissaient de recevoir une poignée de Français, osaient parler de grand brassage culturel. À son arrivée au Québec, Gustavo Gonçalves, étudiant brésilien au postdoctorat en sciences de l'éducation, s'est étonné du nombre d'étudiants qui, comme lui, venaient d'ailleurs. «J'ai été surpris de voir autant d'étudiants étrangers. Il y avait des latinos, des Belges, des Coréens, des Chinois...», a confié l'étudiant qui a choisi le Québec, attiré par la perspective de travailler dans une province bilingue.

Cette hausse du nombre d'étudiants étrangers est en partie le fruit des efforts des cégeps et des universités, plus intenses depuis dix ans, et des stratégies gouvernementales et missions de recrutement pour maintenir l'économie à flot et empêcher la province de prendre du retard en innovation dans certains domaines de pointe. On n'a qu'à penser à la mission économique en Chine que viennent d'effectuer le premier ministre Jean Charest et une délégation québécoise comprenant des gens du milieu de l'éducation.

La preuve de la «corrélation positive» entre l'éducation internationale et la performance économique n'est plus à faire. «C'est une vérité de La Palice que le Québec évolue dans un monde de plus en plus mondialisé et qu'il ne peut pas se permettre de s'isoler et de ne pas réseauter», soutient Jean-Pierre Ouellet, vice-recteur de l'Université du Québec à Rimouski (UQAR), dont l'université vient de signer une entente avec l'Ocean University of China.

Une mine d'or

L'étudiant étranger, avec tout ce qu'il trimballe de nouvelles idées, de nouveaux savoir-faire et même de folklore, est certes un gain net pour le Québec. Et ce, même s'il ne demeure pas au Québec après ses études, souligne Daniel Zizian. «L'internationalisation des campus, ça met nos étudiants en contact avec les étudiants étrangers, qui ont une autre culture et une autre approche des problèmes de la vie. À la fin de leurs études, soit ces étudiants restent et s'attaquent au défi démographique que le Québec doit relever, soit ils retournent chez eux et deviennent nos ambassadeurs, concluant des partenariats avec des établissements de recherche ou des entreprises d'ici», a-t-il expliqué.

Venu du Mexique faire ses études à l'Université Concordia, Rogelio Perez Buendia est du même avis. «Les avantages de la [mobilité] sont tant pour les pays d'accueil que pour nous et nos pays d'origine. C'est vrai qu'il se crée des liens avec nos collègues, et ça inclut des collaborations à long terme sur le plan universitaire. Moi, c'est ce que je vais chercher à faire», a dit ce doctorant en mathématiques.

Il est vrai que les étudiants étrangers rapportent. Ils paient des droits de scolarité supérieurs — de 12 084 à 14 978 $ au total pour les universitaires étrangers et de 8000 à 15 000 $ pour les cégépiens, selon les programmes —, mais surtout, ils consomment. Selon une récente étude de la firme Roslyn Kunin and Associates, les étudiants étrangers génèrent 6,5 milliards de retombées économiques, dont environ un milliard au Québec.

Ceux venus effectuer un deuxième ou troisième cycle d'études universitaires apportent également une expertise très précieuse. «Ça ajoute à la qualité de la formation et de l'environnement de recherche», a affirmé M. Ouellet. C'est d'ailleurs aux cycles supérieurs que se joue la compétition des cerveaux la plus féroce entre les pays fortement industrialisés. Et avec un voisin comme les États-Unis, qui a les moyens d'offrir des avantages et une rémunération inégalables, c'est carrément David contre Goliath.

Le Québec peut faire mieux

Si précieux soient tous ces étudiants étrangers pour le Québec, il reste beaucoup à faire pour les attirer et les intégrer au marché. Selon M. Zizian, le calcul est difficile à faire, mais on estime qu'environ 10 % des étudiants étrangers demeurent au Québec. Dans la grande chasse planétaire aux cerveaux, le Canada ne fait pas si bonne figure. Il ne récolte que 5,5 % du marché, indiquent des chiffres de l'étude Regard sur l'éducation 2010 de l'Organisation de coopération et de développement économiques, derrière les États-Unis (18,7 %), le Royaume-Uni (10 %), l'Allemagne (7,3 %), la France (7,3 %) et l'Australie (6,9 %). Parmi les autres provinces, le Québec arrive troisième pour son nombre d'étudiants étrangers, avec 16 % du lot.

Pourquoi n'attire-t-on pas plus d'étudiants étrangers? Il y a d'abord le français, qui, bien qu'il ajoute un brin d'exotisme et constitue parfois un atout, n'est pas la langue parlée par la majorité. «Le bassin de recrutement est beaucoup plus petit, et il faut donc travailler un certain nombre de marchés pointus pour aller chercher de la clientèle. Des Chinois qui parlent français, il y en a. Mais c'est plus difficile à trouver», dit M. Zizian. Et la France, le concurrent direct du Québec sur le plan de la langue, a des moyens promotionnels considérables, rappelle-t-il.

Très concurrentiels, le coût de la vie au Québec et les droits de scolarité somme toute moindres que ceux d'autres pays industrialisés ne semblent pas, de prime abord, constituer un obstacle au recrutement des étudiants. Toutefois, une déréglementation dans certains programmes de pointe, survenue en 2008, n'a pas aidé à les attirer.

Au niveau collégial, certaines techniques dites lourdes, comme la maintenance industrielle, coûtent plus cher en droits de scolarité qu'une inscription à un programme universitaire. Ce qui en décourage plus d'un. «À notre avis, c'est injustifié», déplore Évelyne Foy, directrice de Cégep international. «On voudrait avoir un tarif unique pour les étudiants étrangers. Ça fait des années qu'on demande ça. Mais on n'a jamais pu ouvrir la porte à cette discussion avec le ministère. Comment pouvons-nous être plus accueillants?»

Enfin, l'argent à dépenser en recrutement des étudiants étrangers n'est pas toujours au rendez-vous. Paradoxalement, Québec a annoncé au début de l'été qu'il mettait fin au Programme pour l'internationalisation de l'éducation québécoise, une enveloppe comprenant un montant de 300 000 $ pour les cégeps et de 400 000 pour les universités pour des missions de recrutement. «C'est très étonnant, dans un contexte où tout le monde voit l'importance d'aller à l'étranger», a déploré M. Zizian. «Une analyse faite à la CREPUQ montre clairement que lorsqu'on travaille en synergie, c'est plus rentable. Malheureusement, on vient de perdre l'enveloppe.»