samedi 23 octobre 2010

Travail au noir des immigrants, exploitation des immigrants...le Québec c'est aussi ça !!


DÉCOUVREZ LE REPORTAGE SUR L'EXPLOITATION DES IMMIGRANTS DANS LA "BELLE-PROVINCE"
 http://www.radio-canada.ca/nouvelles/carnets/2010/10/21/131129.shtml?auteur=2097

Peut-être, comme moi, avez-vous déjà vu ces regroupements de travailleurs immigrés qui attendent qu'un autobus ou une fourgonnette vienne les chercher dans un stationnement d'un centre commercial ou à la sortie d'une bouche de métro.

Peut-être vous êtes-vous demandé qui étaient ces gens et où allaient-ils? Eh bien, vous avez la réponse cette semaine avec notre enquête sur le travail au noir d'immigrants embauchés par des agences de placement de personnel.

On les envoie dans des entreprises situées en banlieue, souvent dans le secteur alimentaire, payés parfois sous le salaire minimum et en argent comptant. Ça signifie qu'ils gagnent un salaire de crève-faim sans pouvoir bénéficier d'avantages sociaux.

Ce genre d'histoires, on les voit généralement ailleurs. Mais on se rend compte qu'elles arrivent ici aussi dans un pays présenté comme un véritable paradis aux immigrants rêvant d'y vivre.

Nous avons pu documenter ce phénomène grâce à l'utilisation de caméras cachées et à l'infiltration de ces agences par deux journalistes hispanophones, Martin Movilla et Jesus Javia Mendez. Sans cette infiltration, nous n'aurions jamais pu aller aussi loin dans notre enquête.

Ce qui est troublant dans le reportage de mes collègues Julie Vaillancourt et Pier Gagné, c'est que tout le monde se renvoie la balle pour éviter de prendre ses responsabilités. Les dirigeants des entreprises, où va travailler cette main-d'oeuvre à bon marché, s'en lavent les mains en disant que les coupables sont les agences de placement.

Effectivement, en vertu des lois et des règlements, actuellement en vigueur, les employeurs de ce personnel temporaire sont les agences. Mais, les patrons d'une usine peuvent-ils vraiment tout ignorer de la condition de leurs travailleurs sous prétexte qu'ils proviennent d'une agence? Surtout lorsqu'il s'agit de sans-papiers.

Il me semble qu'ils devraient poser davantage de questions et exiger des garanties sur leur traitement. Après tout, celui qui paie a en général le gros bout du bâton! Quant aux propriétaires des agences qu'on a cherché à rencontrer, soit qu'ils nous ont fermé la porte ou qu'ils ont disparu.

Il serait peut-être temps qu'on agisse dans ce dossier qui fait reculer le Québec de plusieurs décennies en matière de relations de travail! L'État pourrait y trouver son compte, ne serait-ce qu'en récupérant les pertes fiscales qu'engendrerait cette fraude évaluée par Revenu Québec à environ 50 millions de dollars par année.

Regardez Enquête, animée par Alain Gravel


Abus envers les travailleurs immigrants
L'inaction de Québec envers les agences de placement dénoncée Mélissa Guillemette   23 octobre 2010
http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/298680/abus-envers-les-travailleurs-immigrants-l-inaction-de-quebec-envers-les-agences-de-placement-denoncee?utm_source=infolettre-2010-10-23&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne

Des organismes de défense des droits des travailleurs et la CSN ont dénoncé hier l'inaction du gouvernement du Québec devant les abus de certaines agences de placement envers des travailleurs immigrants.  Un reportage d'Enquête, diffusé jeudi soir, révélait que des travailleurs immigrants sont embauchés par des agences de placement qui les paient, au noir, à un taux horaire moindre que le salaire minimum. Le ministère du Travail affirmait, dans ce reportage, que les groupes syndicaux et patronaux ne s'entendent pas au sujet de la solution pour enrayer les abus, ce qui rend la prise de décisions difficile au gouvernement. «Le gouvernement se déresponsabilise, estime Claudette Carbonneau. On ne peut pas permettre que des lois élémentaires, comme le salaire minimum, soient bafouées juste parce qu'il n'y a pas de consensus.»  L'organisme Au bas de l'échelle et le Centre des travailleurs immigrants réclament quant à eux que les agences «soient tenues d'avoir un permis d'opération renouvelable annuellement», ce qui assure un suivi de leurs activités, et que les entreprises qui ont recours aux agences de placement soient aussi tenues responsables des conditions de travail des travailleurs temporaires qu'ils accueillent.  L'attaché de presse de la ministre du Travail, Lise Thériault, explique que cette dernière a demandé à la Commission des normes du travail d'ajouter le cas des agences de placement à son volet «prévention» au début du mois, et a récemment créé un comité composé de représentants syndicaux et patronaux pour étudier la question. Lorsque le comité émettra son avis, en 2011, le ministère verra «ce qui peut être fait», a expliqué Harold Fortin. «On encourage aussi les gens à dénoncer toute situation problématique à la Commission des normes du travail. Elle est là pour appliquer la loi.»  Cas particuliers  Il faut éviter de généraliser à partir des cas présentés dans le reportage d'Enquête, estiment quant à eux le Conseil du patronat, la Fédération des chambres de commerce du Québec et la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI). «Ce sont des cas particuliers, préoccupants, mais la très, très grande majorité des agences de placement du Québec respectent les lois», selon la vice-présidente au Québec de la FCEI, Martine Hébert.  Pour le porte-parole de l'opposition officielle en matière d'emploi, Alexandre Cloutier, «l'exception est déjà de trop». «En plus, ça fait perdre des millions de dollars aux Québécois, à un moment de notre histoire où on se tourne vers leurs poches en leur demandant de contribuer à l'État, avec des hausses de taxes et de tarifs.» Selon Revenu Québec, cité par Enquête, le système de fraude de certaines agences prive le gouvernement de 50 millions de dollars en revenus.

jeudi 21 octobre 2010

Dur, dur d'être immigrant diplômé...du Québec !!

Immigration et marché du travail - À scolarité égale, chances inégales

Pour certains immigrants, un diplôme postsecondaire ne garantit rien

Lisa-Marie Gervais   14 septembre 2010 
 http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/296130/immigration-et-marche-du-travail-a-scolarite-egale-chances-inegales
 
Une étude de l’IRPP conclut que, pour un immigrant, l’âge d’arrivée au pays est un facteur beaucoup plus important que le diplôme canadien.<br />
Photo : Jacques Nadeau - Le Devoir
Une étude de l’IRPP conclut que, pour un immigrant, l’âge d’arrivée au pays est un facteur beaucoup plus important que le diplôme canadien.
Détenir un diplôme postsecondaire n'est pas toujours synonyme d'une meilleure intégration au marché du travail pour les immigrants. En tout cas, pas pour ceux qui arrivent au Canada alors qu'ils sont âgés de 18 ans et plus. Avec un taux de chômage plus élevé, des emplois précaires et mal rémunérés, ils sont, au contraire, les plus désavantagés par rapport aux Canadiens de naissance et aux immigrants arrivés au pays avant l'âge de 18 ans. Et c'est au Québec que cette catégorie d'immigrants s'intègre le moins bien au marché du travail, à l'exception du salaire qui semble plus équitable.

Ce sont là quelques-unes des conclusions d'une nouvelle étude intitulée Un diplôme postsecondaire canadien: Un tremplin vers des emplois de qualité pour les immigrants?, réalisée par Maude Boulet et Brahim Boudarbat pour le compte de l'Institut de recherche en politiques publiques (IRPP). Le contenu de cette étude obtenue par Le Devoir devrait être rendu public aujourd'hui.

Les données utilisées, tirées de l'Enquête nationale auprès des diplômés (2005), promotion 2000, ne permettent pas de connaître l'âge idéal qu'un nouvel arrivant doit avoir pour s'intégrer parfaitement. Mais elles permettent néanmoins de conclure que, pour un immigrant, l'âge d'arrivée au pays est un facteur beaucoup plus important que le diplôme canadien.

Ainsi, un immigrant qui arrive au pays alors qu'il est âgé de 18 ans et plus a nettement moins de chance d'avoir un emploi, peu importe le diplôme d'études postsecondaires qu'il a en poche. Comparer les taux de chômage permet aussi de conclure que les immigrants arrivés à l'âge adulte ont moins de chances que les autres de trouver un emploi.

Et, en règle générale, l'emploi trouvé par un immigrant de cette même catégorie est de qualité moindre que celui d'un immigrant arrivé plus jeune au pays ou d'un Canadien de naissance. Sur le plan du salaire horaire, les données indiquent que les plus grandes inégalités de salaire se retrouvent — encore et toujours — parmi les immigrants arrivés à l'âge adulte et ayant un diplôme collégial.

Selon les chercheurs, la discrimination demeure une avenue possible pour expliquer les plus grandes difficultés de certains immigrants.

Pire au Québec


Le Québec est la province où l'écart entre les taux d'emploi des immigrants arrivés à l'âge adulte (84,6 %) et ceux des Canadiens de naissance (92,2 %) est le plus grand, soit 7,6 points de pourcentage. En Colombie-Britannique, cet écart n'est que de 2,4 points.

C'est aussi au Québec que cette même catégorie d'immigrants a le moins de stabilité d'emploi. Les auteurs de l'étude l'expliquent par le fait qu'ils sont les plus nombreux à détenir un diplôme de maîtrise ou de doctorat (46 %) et que la stabilité d'emploi est justement moins élevée chez les plus scolarisés.

En ce qui a trait au salaire, les nouvelles sont toutefois un peu meilleures pour les immigrants qui sont arrivés au Québec à l'âge de 18 ans et plus: ils ont certes un salaire horaire moyen inférieur de 8 % à celui des Canadiens de naissance, mais cet écart est beaucoup plus élevé en Ontario (12 %) et en Colombie-Britannique (20 %).

Enfin, tout n'est pas perdu pour les nouveaux arrivants, car un immigrant arrivé avant l'âge adulte occupe un emploi permanent et à temps plein dans une proportion semblable à ce que l'on observe chez un Canadien de naissance. Un immigrant arrivé avant l'âge de 18 ans va moins même chômer qu'un Canadien de naissance s'il détient un diplôme collégial ou un baccalauréat.

Au Québec, chez les individus qui ont un diplôme universitaire (baccalauréat, maîtrise ou doctorat), les salaires horaires moyens des immigrants arrivés avant l'âge adulte (32,15 $) et des immigrants arrivés à l'âge adulte (30,28 $) sont plus élevés que celui des Canadiens de naissance (26,98 $), ce qui est, a priori, positif.

mercredi 13 octobre 2010

Ne croyez pas tout ce qu'on vous écrit...basez vous sur du concret !!

Regardez le contraste entre cet article ci-dessous et celui qui se trouve juste après. Visiblement, ils sont très mal informé. On vous ment depuis des décennies sur la vérité au Québec !!! NE VOUS LAISSEZ PLUS AVOIR...

Diplômé au Canada et sans emploi

Les études ne garantissent pas un emploi aux immigrants reçus à l'âge adulte

Les étudiants issus de l'immigration récente représentent une faible proportion des milliers d'étudiants et de diplômés de l'École des sciences de la gestion de l'UQAM, mais 80 % de ceux qui frappent à la porte du centre de gestion de carrière ESG UQAM afin d'être guidés dans leur démarche de recherche d'emploi. Ils ont beau détenir un diplôme canadien, les immigrants reçus au pays alors qu'ils étaient âgés de 18 ans ou plus devront batailler dur afin de décrocher un emploi et faire mentir les conclusions d'une nouvelle étude.

Les immigrants reçus au pays à l'âge adulte ne tirent pas les mêmes avantages d'un diplôme canadien que ceux arrivés avant l'âge de la majorité, souligne avec force l'étude «Un diplôme postsecondaire canadien: un tremplin vers des emplois de qualité pour les immigrants?», diffusée cette semaine par l'Institut de recherche en politiques publiques (IRPP).

Les immigrants détenteurs d'un diplôme étranger sont handicapés sur le marché de l'emploi au Québec, c'est largement documenté. Mais qu'en est-il des immigrants qui ont décroché un diplôme d'un collège ou d'une université canadienne?, se sont demandé Maude Boulet et Brahim Boudarbat de l'École de relations industrielles de l'Université de Montréal.

La conclusion qu'ils tirent est sans appel: même s'ils ont un diplôme canadien en poche, les immigrants arrivés à l'âge adulte au pays se trouvent plus difficilement un emploi, par rapport aux Canadiens de naissance et même par rapport aux immigrants accueillis avant l'âge de 18 ans.

C'est au Québec que le fossé entre les taux d'emploi des immigrants arrivés à l'âge adulte (84,6 %) et ceux des Canadiens de naissance (92,2 %) est le plus grand, soit 7,6 points. En Ontario, l'écart est de 6,7 points, alors qu'en Colombie-Britannique, il n'est que de 2,4 points.

«Alors, ce n'est pas seulement la reconnaissance des diplômes qui pose problème. Même avec un diplôme canadien, ça ne marche pas pour les immigrants qui sont arrivés à l'âge adulte au Canada ou au Québec», fait valoir Maude Boulet qui a décortiqué l'Enquête nationale auprès des diplômés (2005), promotion 2000. «C'est la première fois que ce genre de données est exploité dans ce sens», indique au passage son directeur de thèse, M. Boudarbat.

Qui plus est, lorsqu'ils réussissent à décrocher un emploi, leur salaire moyen est largement inférieur à celui de ceux nés sur le territoire canadien et celui des immigrants arrivés avant l'âge adulte.

«On n'a pas identifié de causes exactes», fait rapidement remarquer la doctorante. «C'est peut-être le fait d'avoir un premier diplôme à l'étranger et un deuxième ici, ou qu'ils parlent moins bien la langue française ou anglaise, ou qu'ils ont acquis moins d'expérience canadienne alors qu'ils sont plus âgés», suggère Mme Boulet, qui multiplie les articles sur les défis posés aux immigrants sur le marché du travail au Québec, en guise d'hypothèses.

Défis plus grands au Québec

D'ailleurs, c'est au Québec que les immigrants arrivés à l'âge adulte font le plus face à des difficultés lorsqu'ils s'affairent à trouver un gagne-pain. Ils sont désavantagés par rapport aux Canadiens de naissance, selon tous les indicateurs de qualité d'emploi, parmi lesquels figurent le salaire horaire, la stabilité d'emploi, le nombre d'heures travaillées par semaine, le lien entre l'emploi occupé et le programme d'études. Par contre, sur le plan salarial, l'écart ajusté entre les salaires des immigrants arrivés au Québec alors qu'ils étaient âgés de 18 ans ou plus et les personnes qui ont vu le jour au Canada est moins élevé au Québec qu'en Ontario et en Colombie-Britannique. Si les immigrants reçus à l'âge adulte gagnent, au Québec, en moyenne 7,6 % de moins que les Canadiens de naissance, ils reçoivent un salaire inférieur de 12 % en Ontario et de près de 20 % moindre en Colombie-Britannique par rapport à leurs collègues nés au pays.

«Même si c'est la province [le Québec] qui présente le meilleur bilan sur le plan salarial, il faudrait toutefois des efforts additionnels pour faciliter l'accès à l'emploi de ces immigrants», croit Maude Boulet.

Néanmoins, les immigrants arrivés avant l'âge adulte au pays — essentiellement avec leurs parents — affrontent avec plus de succès le marché du travail que ceux qui s'y sont installés après avoir soufflé leurs 18 bougies. Ceux-ci occupent un emploi permanent et à temps complet dans une proportion semblable à celle observée du côté de ceux nés au pays. Ils touchent également un salaire comparable à celui des Canadiens de naissance. Mais, principale ombre au tableau, leur emploi est moins fréquemment en lien avec le programme d'études dans lequel ils étudiaient.

Donc, l'âge que les immigrants ont au moment où ils plient bagage et fixent leurs pénates au Canada est un «déterminant important» de l'accès à l'emploi, mais aussi de la qualité d'emploi, ont conclu les chercheurs, sans toutefois citer d'âge idéal.

Façons de faire


«Ainsi, ce n'est pas le fait d'être immigrant qui pénalise sur le marché du travail, mais le fait de ne pas être ici depuis longtemps, d'être passé par le système. Les immigrants qui arrivent très jeunes, ils se comportent de la même façon que ceux qui sont nés ici. Ils ont acquis les mêmes façons de faire. Ça les avantage beaucoup», estime le professeur agrégé Brahim Boudarbat. «Cela dit, on vient atténuer l'hypothèse de la discrimination», ajoute-t-il.

Mais qu'en est-il de l'idée reçue «À scolarité égale, chances égales»? Aux oubliettes? «On ne peut pas non plus écarter complètement l'hypothèse de la discrimination, mais, d'autre part, on ne peut pas dire que c'est de la discrimination sur la race, parce que ceux arrivés avant l'âge adulte ne la subissent pas», répond Maude Boulet.

«Ce sont des gens qui ont des attentes très élevées. Leur objectif professionnel en sortant avec un baccalauréat ou une maîtrise est d'accéder, tout de suite, à des postes de direction. Ils entreprennent des démarches qui sont hors cible pour eux, et ça prend six mois avant qu'ils s'en rendent compte», fait remarquer le directeur général du centre de gestion de carrière ESG UQAM, Benoit Desgroseillers. Les étudiants issus de l'immigration récente représentent de 20 à 30 % de tous les étudiants de l'École des sciences de la gestion, évalue-t-il à vue de nez, mais 80 % de ses «clients». Pas moins de 800 étudiants qui frappent à sa porte afin de les consulter, lui ou un de ses coéquipiers, ont immigré au Québec il y a quelques années seulement. «Ils sont surreprésentés dans les organismes comme le nôtre», souligne-t-il.

Choc des cultures

Les immigrants reçus au pays à l'âge adulte méconnaissent tout ou presque des processus d'embauche des entreprises au Québec; ce qu'ils ont en tête, ce qu'ils ont pu connaître dans leur pays d'origine ne correspond pas nécessairement à la réalité d'ici, selon M. Desgroseillers.

«Les étudiants, ici, de 18, 20, 25 ans ont déjà une expérience de travail lorsqu'ils ont terminé leurs études. Si ce n'est pas le cas, ils partent avec un certain retard parce qu'ils sont en concurrence avec des gens qui ont des baccalauréats comme eux. Pour [les étudiants issus de l'immigration], la démarche scolaire est une étape, alors que le travail en est une autre. On ne fait pas les deux en parallèle. À cause de l'absence d'expérience locale, une alarme va sonner chez les recruteurs des différentes firmes où ils vont poser leur candidature: "Est-ce que cette personne-là est intégrée à la culture en général, et à la culture organisationnelle qui prévaut dans mon entreprise?" Difficile d'en faire la preuve si on n'a pas d'expérience professionnelle sur le terrain.»

Surspécialisés ?

Plus de 45 % des immigrants qui ont été reçus au Québec à l'âge adulte ont complété une maîtrise ou un doctorat, contre 17 % en Colombie-Britannique et 27 % en Ontario. «Il y a une tendance au Québec à aller chercher les diplômes les plus élevés possible qui ne sont pas nécessairement en adéquation avec les besoins du marché du travail», soutient Brahim Boudarbat.

Le président du Conseil du patronat, Yves-Thomas Dorval, appelle aussi à une meilleure prise en compte des exigences du marché dans l'élaboration des cibles en matière d'immigration. «Il faut arrimer davantage les critères de sélection des immigrants aux besoins du marché du travail», fait-il valoir. À cet égard, favoriser les francophones ne doit pas être une règle sacro-sainte dans le processus de sélection des immigrants, soutient-il.

M. Desgroseillers balaie l'hypothèse selon laquelle des étudiants ne réussissent pas à décrocher un emploi parce qu'ils souffrent de surspécialisation. «Ils ne sont pas surspécialisés pour leur domaine d'activité. Ils sont surspécialisés par rapport à l'absence d'expériences sur le terrain», met-il de l'avant.

Le D.G. du centre de gestion de carrière presse les étudiants d'acquérir une expérience de travail alors qu'ils sont toujours sur les bancs d'école ou de s'impliquer au sein d'associations étudiantes, et tant pis s'ils ne sont pas rémunérés. «Ils géreront des projets, géreront des budgets, géreront des ressources humaines. Ce n'est pas parce que ce n'est pas rémunéré que ce n'est pas payant dans le c.v.», fait valoir Benoit Desgroseillers.

et voilà ce qu'on peut lire dans les magazines (ici dans "l'express", pourtant sérieux) qui participent (volontairement ou non) à la propagande de "l'eldorado québécois"... vous croyez vraiment qu'ailleurs c'est mieux ? Si c'était vrai, ça se saurait...

Comment trouver un emploi au Canada?

28/06/2010
Comment trouver un emploi au Canada?Les conseils d'Erik Sadiki, directeur du Pôle Emploi International.

Pourquoi le Québec recrute des Français?

23/06/2010 à 18:42
Pourquoi le Québec recrute des Français?Les francophones sont des recrues de choix. L'analyse des employeurs et leurs conseils pour optimiser votre candidature.

Comprendre ses employés français en six leçons

25/06/2010 à 12:00
Une chronique drôle et plutôt réaliste, publiée en 2009 dans le quotidien économique québécois Les Affaires.

Ici, on embauche encore et toujours

23/06/2010 à 18:45
Ici, on embauche encore et toujoursDans toute la Belle Province, les besoins en main-d'oeuvre sont énormes et les immigrants qualifiés très recherchés.

L'emploi au Québec

28/06/2010 à 11:42
L'emploi au QuébecTour d'horizon du marché de l'emploi région par région

lundi 11 octobre 2010

l'emploi et les immigrants

Gatineau nouveau | Les immigrants et le marché de l'emploi

Le visage de la région change rapidement. Désormais, 1 citoyen sur 10 à Gatineau est un immigrant. Le nombre d'immigrants continuera à augmenter, tandis que des dizaines de milliers d'emplois seront à pourvoir au cours des prochaines années. Les nouveaux arrivants deviendront l'avenir de la région.


Entreprise recherche immigrants
Bernard Crevier, vice-président régional pour RBC Banque royale, explique que le quart des employés embauchés par son entreprise dans la région sont des immigrants.


Les embûches de la recherche d'emploi
Robert Mayrand, directeur du SITO (Service intégration travail Outaouais), parle de la mission de son organisme et rend compte des difficultés auxquelles les immigrants doivent faire face dans la recherche d'emploi.



 
Les défis de l'emploi
L'intégration des immigrants sur le marché du travail n'est pas toujours facile. Voici un portrait de la nouvelle réalité démographique et sociale de la région et des défis qu'elle comporte.

 
Gatineau en mode séduction
La grande majorité des immigrants qui arrivent au Québec choisissent d'abord Montréal comme ville d'accueil. Les autres régions du Québec prennent des mesures pour mieux se faire connaître et Gatineau ne fait pas exception.


 
L'intégration culturelle et linguistique
La chercheuse Luisa Veronis, de l'Université d'Ottawa, discute de ses recherches sur l'intégration culturelle et linguistique en Ontario et en Outaouais.

vendredi 8 octobre 2010

Santé Québec, le grand bogue !!

Dossier médical électronique - Le Québec, cancre de la classe

«Il y a un an, on se demandait s'il y avait un pilote dans l'avion. Aujourd'hui, l'avion n'apparaît même plus sur les écrans radars.»

Louise-Maude Rioux Soucy   8 octobre 2010
http://www.ledevoir.com/societe/sante/297719/dossier-medical-electronique-le-quebec-cancre-de-la-classe?utm_source=infolettre-2010-10-08&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne
 
La piètre gestion du Dossier de santé du Québec (DSQ) était sur toutes les lèvres hier au colloque Informatique-Santé organisé par l'Association québécoise d'établissements de santé et de services sociaux (AQESSS)
Photo : Agence France-Presse
La piètre gestion du Dossier de santé du Québec (DSQ) était sur toutes les lèvres hier au colloque Informatique-Santé organisé par l'Association québécoise d'établissements de santé et de services sociaux (AQESSS)
 
Retards, manque de vision et de cohésion, bogues informatiques, grave déficit au plan de la gouvernance. La piètre gestion du Dossier de santé du Québec (DSQ) était sur toutes les lèvres hier au colloque Informatique-Santé organisé par l'Association québécoise d'établissements de santé et de services sociaux (AQESSS). Un irritant qui, pour plusieurs, a des allures de fiasco annoncé.

«Il y a un an, on se demandait s'il y avait un pilote dans l'avion. Aujourd'hui, l'avion n'apparaît même plus sur les écrans radars», a résumé hier la directrice générale de l'AQESSS, Lise Denis. Il y a bien eu des initiatives locales ou régionales comme à Montréal, Sherbrooke ou Québec, où on a développé des projets de dossiers cliniques informatisés (DCI) viables qui pourront un jour s'arrimer au DSQ. Mais ailleurs, la situation est «inquiétante».

«Dans plusieurs régions, on n'est même pas encore à l'étape de la planification, note Mme Denis. Aucun projet n'est sur la table et les acteurs n'ont pas été mobilisés. Bref, on est complètement débranché.» Il faut dire que l'équipe qui coordonne l'implantation du dossier médical électronique dans le réseau de la santé a été passablement bousculée depuis sa création. La semaine dernière, Marc Vézina devenait le quatrième patron à quitter le navire.

Ceci explique-t-il cela? «Il y a cinq ans, le Québec était à égalité avec l'Ontario. Mais nous avons pris un énorme retard alors que seules 20 % des cliniques québécoises sont informatisées», déplore le commissaire à la santé et au bien-être, Robert Salois, qui y voit un enjeu de santé publique. Nous sommes en effet passés de la tête à la queue du peloton, confirme la présidente-directrice générale du CEFRIO, Jacqueline Dubé.

Résultat? «Pendant que le CHUM ou le CUSM travaillent encore à la première génération de leur dossier patient numérisé, ailleurs au Canada, on travaille à la 2e ou même à la 3e génération.» Le Québec est pourtant fin prêt pour le grand virage technologique, croit Mme Dubé. «Il n'y a pas de frein numérique ni d'enjeu sur le plan de l'accès. Ce qui manque, c'est l'action. Et pour ça, ça prend du leadership.»

Dans les corridors hier, l'absence d'interlocuteur au ministère vampirisait les conversations. Tout comme les finances serrées des établissements alors que le gouvernement a décidé de cesser temporairement les investissements dans les DCI. Tous ces signaux n'ont rien pour rassurer le vérificateur général adjoint, Michel Samson, qui s'est dit hier «grandement préoccupé par la gestion du DSQ».

Le Bureau du vérificateur général connaît bien les déboires du DSQ, à qui il a déjà consacré trois rapports. Le dernier, paru en mai 2010, était dévastateur. Il avait souligné l'absence de gouvernance et contesté l'estimation des coûts du ministère, de même que ses échéanciers. Prévu pour 2010, au coût de 563 millions, le DSQ a été reporté à 2011, 2013 et finalement, 2015.

Au mieux. Il lui faudra en effet surmonter bien des écueils pour arriver dans les temps, au premier chef, résoudre le casse-tête que pose le déploiement du DSQ partout au Québec. Déjà en 2009, le vérificateur général avait souligné «un risque majeur quant à l'absence d'arrimage» avec les dossiers électroniques des établissements, les DCI. «En mai 2010, il avait été très déçu de voir qu'aucune stratégie n'avait encore été retenue», a raconté M. Samson hier.

Or, sans stratégie d'arrimage, le Québec risque de se retrouver avec plein de petits programmes maison impossibles à rassembler, a-t-on entendu hier. Au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), la question de l'arrimage reste irrésolue. «Il y a Inforoute Santé Canada qui veut favoriser l'appropriation des dossiers médicaux électroniques dans les cliniques», a expliqué le directeur de l'arrimage des projets et des déploiements, Pierre-Martin Tardif. Mais comme le projet vient à peine d'être annoncé, «il est un peu trop tôt pour en parler».

Quant au seul projet pilote encore en cours entre une clinique et une poignée de pharmacies de la région de Québec — le ministère avait dû mettre un terme à une première série de projets pilotes en raison d'importants bogues informatiques —, il est toujours en cours. Impossible de savoir jusqu'à quand il le sera. «Le projet pilote va se terminer aussitôt que les bénéfices qu'on recherche seront atteints», a répondu M. Tardif.

Selon le plan initial, ce projet pilote devrait être suivi d'une seconde série de projets pilotes, plus ambitieuse celle-là puisqu'elle sera déployée dans quatre régions: Capitale-Nationale, Saguenay-Lac-Saint-Jean, Montréal et Lanaudière. Mais encore là, aucun échéancier n'a été avancé. Les choses vont plus rondement du côté de l'imagerie et des laboratoires, a fait valoir M. Tardif, qui a levé le voile hier sur une version fonctionnelle et plus aboutie du DSQ.

L'outil devra toutefois être encore retravaillé pour qu'il intègre mieux les processus cliniques. Pour l'instant, il faut une clé USB pour accéder à l'interface, mais l'équipe souhaite aussi en assouplir l'accès. «On veut que ce soit fonctionnel, plus près des besoins des cliniciens, mais il faut que ça reste parfaitement sécuritaire», a expliqué Pierre Dombrowski, chef du projet médicament au DSQ.

L'équipe du DSQ a par ailleurs rappelé que son bureau a aussi connu des succès. En imagerie diagnostique, le système est désormais branché à 100 %. Les expériences de télémédecine ont aussi ouvert des avenues très intéressantes. Et il est faux de dire que les difficultés du Québec sont uniques, a tenu à préciser Louise Beauchesne, directrice exécutive régionale pour le Québec à Inforoute Santé du Canada. «Les problèmes de gouvernance, on les voit aussi dans les autres provinces.»

jeudi 7 octobre 2010

Un quart des élèves montréalais sont nés hors Québec...

Réussir - Un quart des élèves montréalais sont nés hors Québec...

... et seulement la moitié ont le français pour langue maternelle

Étienne Plamondon-Emond   2 octobre 2010 
http://www.ledevoir.com/societe/education/297275/reussir-un-quart-des-eleves-montrealais-sont-nes-hors-quebec?utm_source=infolettre-2010-10-02&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne
 
La CSDM a estimé, en 2008-2009, que 25 % des élèves de son réseau étaient nés à l’extérieur du Québec et que la langue maternelle n’était pas le français pour 50 % des écoliers. Les défis sont donc grands.<br />
Photo : Jacques Nadeau - Le Devoir
La CSDM a estimé, en 2008-2009, que 25 % des élèves de son réseau étaient nés à l’extérieur du Québec et que la langue maternelle n’était pas le français pour 50 % des écoliers. Les défis sont donc grands.
La maîtrise du français s'affiche comme une priorité dans le plan «Réussir» de la CSDM. Dans les écoles primaires et préscolaires, les ressources et les appuis pour valoriser et soutenir l'enseignement du français se font toujours attendre, surtout qu'il ne s'agit pas de la langue maternelle pour la moitié des élèves du réseau.

Dans le corridor de l'école primaire Barclay, Michel Pirro, enseignant en soutien linguistique, montre du doigt un bricolage en forme de fleur qui est affiché sur le mur. Sur chaque pétale, un nom transcrit maladroitement précède une énumération de langues. Il s'agit du résultat d'une activité où chaque élève devait inscrire les langues qu'il parle. Pas d'unilingue, au premier coup d'oeil, et peu d'élèves ont écrit le français en premier. Pourtant, il n'y a pas de classe d'accueil dans l'établissement.

Lors de ses visites en classe, Michel Pirro demande à ceux qui sont nés au Québec de s'identifier. Il estime que les deux tiers des élèves lèvent la main. Lorsqu'il s'interroge sur les enfants dont les parents sont venus au monde ici, presque toutes les mains s'abaissent.

«Les enfants qui sont nés ici, même s'ils n'ont jamais parlé le français, ils sont directement intégrés au régulier, explique sa collègue France Rouillard, qui enseigne en première année du primaire. On peut retrouver des enfants au régulier qui ont autant de besoins que les enfants qui sont placés en classe d'accueil.»

Défis à relever

Bien que l'école Barclay soit située en plein coeur du quartier multiethnique Parc-Extension, la CSDM a estimé, en 2008-2009, que 25 % des élèves de son réseau étaient nés à l'extérieur du Québec et que la langue maternelle n'était pas le français pour 50 % des écoliers. Les défis sont donc grands pour la commission scolaire. Le plan «Réussir», son plan d'action pour contrer le décrochage, a placé dans ses principaux objectifs la volonté d'«améliorer la réussite par la maîtrise du français». Il vise à augmenter à 80 % la moyenne en lecture et en écriture au primaire, alors qu'actuellement elle se situe autour de 75 %.

«La commission scolaire, le ministère: ils ont souvent de beaux grands discours. Ils avaient dit qu'ils voulaient investir plus d'argent pour les classes d'accueil et le soutien linguistique. Ce sont des paroles. Dans les faits, désolé, mais on voit plutôt le contraire», juge Michel Pirro, qui croit que le moment est venu de débloquer les ressources.

«Le soutien linguistique, c'est encore très flou. Il y a un petit programme, il est mince et ce sont encore des orientations générales. [...] C'est une expertise, je pense, qui se développe», dit celui qui considère que, dans l'idéal, le soutien linguistique ne devrait pas être un complément de tâche pour une personne formée à enseigner l'art dramatique, par exemple.

Il se désole que les mesures en soutien d'apprentissage du français (SAF) ne financent pas son travail auprès des élèves immigrants qui, après deux ans en classe d'accueil, s'intègre dans les rangs du régulier. «Ce sont ces élèves-là qui ont le plus besoin d'aide», commente-t-il. Il reconnaît que, pour un enseignant en soutien linguistique, son statut s'avère tout de même enviable. «Je suis un des rares chanceux qui font seulement une école à temps plein, souligne-t-il. On a le droit à un demi-poste de soutien linguistique à l'école Barclay. [...] Je travaille quand même, parce que je suis débordé. Je fais deux ou trois fois le nombre d'élèves que je serais censé avoir, mais c'est aussi parce que l'école va chercher l'autre partie de mon salaire dans des budgets qui ne sont pas le fonds régulier du ministère de l'Éducation.»

Il évoque les programmes Opération solidarité et École montréalaise, dont l'objectif est d'aider les écoles en milieu défavorisé. «Ça veut dire que, si on prend des budgets pour le soutien linguistique, on va en prendre moins pour l'orthopédagogue, pour l'orthophoniste, le psychologue, tous ces services qu'on peut offrir.»

Valoriser le français dès le préscolaire

À quelques pas de l'école Barclay, à l'école Camille-Laurin-annexe, c'est le poste de bibliothécaire qui a été conservé coûte que coûte, au détriment du poste de psycho-éducateur, question de ressources. «On ne veut pas la perdre, parce que c'est important», dit Pierre Pelletier, qui enseigne à la maternelle depuis 10 ans. Il souligne l'apport bénéfique des animations de lecture menées par la bibliothécaire spécialisée dans le domaine, mais il s'indigne qu'un tel choix déchirant doit être fait. Il assure que le préscolaire n'est pas à négliger. «C'est là que ça commence.»

Les défis ne manquent pas dans un quartier où les origines sont multiples. «C'est sûr que les profs [qui enseignent aux] 4 ans, c'est du sport. "Bonjour", les enfants ne savent pas c'est quoi. Certains n'ont pas de non-verbal francophone. Ils disent oui [en balançant la tête] de gauche à droite», évoque-t-il.

Au-delà du vocabulaire, il souligne que son enseignement du français doit tenir compte des référents culturels qui manquent à ses élèves. «On ne peut pas leur demander de chanter du Gilles Vigneault ou d'apprendre Tricot Machine. Ils ne comprennent pas la moitié des expressions québécoises», prend-il pour exemple.

Pierre Pelletier demeure convaincu que ses élèves, malgré les efforts plus importants qu'ils doivent investir, sont prêts à s'aventurer en première année à la sortie de la maternelle. Par contre, il considère que peu d'appuis sont adressés à l'enseignement du français «Le gouvernement, avec les écoles passerelles, il ne nous fait pas travailler dans le vide, mais ça ne valorise pas beaucoup notre travail.»

Convaincre

Il dit s'efforcer de convaincre les parents allophones de la nécessité d'une éducation en français pour leurs jeunes. «L'anglais, c'est super niaiseux à apprendre. Ils vont l'apprendre comme moi je l'ai appris en écoutant la télé ou en jouant avec des amis. Mais le français, tu ne l'apprendras jamais comme ça, sinon tu vas apprendre un français tout croche.»

Selon France Rouillard, nul doute que les enfants d'immigrants dans le système d'éducation francophone finissent par «parler un bon français. Ils ne l'apprennent pas dans la ruelle, le français. Ils l'apprennent à l'école. C'est assez surprenant de les entendre.»

Michel Pirro assure que l'école joue «le premier rôle» dans l'état de santé du français au Québec. Entendre le bruit de fond de la cour de récréation dans la langue de Molière lui en apparaît comme une preuve. «Ces jeunes-là, plus tard, quand ils vont fonder une famille, il y a de bonnes chances que ça se passe en français, parce qu'ils se parlent en français entre frères et soeurs. L'école a un pouvoir incroyable», dit-il.

mercredi 6 octobre 2010

Montréal-Nord: un rapport accablant pour la police

Racisme et harcèlement systématique ont mené à l'émeute de 2008, conclut une étude commandée par le SPVM

Brian Myles   29 septembre 2010 
http://www.ledevoir.com/societe/justice/297121/montreal-nord-un-rapport-accablant-pour-la-police?utm_source=infolettre-2010-09-29&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne
«Ils seront toujours harcelés par la police en raison de leur misère et de la couleur de leur peau. [...] Sauf qu'un jour, la marmite explose. Il n'est pas surprenant qu'il y ait eu une émeute à Montréal-Nord. La mort de Fredy Villanueva a été le prétexte.» - Martin Courcy, psychologue mandaté par le Service de police de Montréal (SPVM) pour examiner les façons d'interpeller les jeunes dans ce quartier chaud de la métropole.
Photo : Jacques Nadeau - archives Le Devoir
«Ils seront toujours harcelés par la police en raison de leur misère et de la couleur de leur peau. [...] Sauf qu'un jour, la marmite explose. Il n'est pas surprenant qu'il y ait eu une émeute à Montréal-Nord. La mort de Fredy Villanueva a été le prétexte.» - Martin Courcy, psychologue mandaté par le Service de police de Montréal (SPVM) pour examiner les façons d'interpeller les jeunes dans ce quartier chaud de la métropole.
Le racisme et le harcèlement systématique des policiers de Montréal à l'égard des jeunes des minorités visibles sont à l'origine de tensions sociales qui ont culminé avec une émeute à Montréal-Nord, en 2008, au lendemain de la mort de Fredy Villanueva.

C'est la conclusion principale à laquelle arrive le psychologue Martin Courcy, mandaté par le Service de police de Montréal (SPVM) pour examiner les façons d'interpeller les jeunes dans ce quartier chaud de la métropole.

Après les émeutes à Montréal-Nord, en août 2008, la direction s'est tournée vers M. Courcy pour essayer de savoir comment les jeunes voulaient être abordés par les policiers. Il s'agissait en somme de sonder le point de vue des jeunes, sur les façons de les interpeller, dans le but d'éviter la répétition d'une intervention comme celle qui a coûté la vie au jeune Villanueva.

Le rapport de M. Courcy, dont Le Devoir a obtenu copie, brosse un portrait accablant des interventions du SPVM. Harcèlement, manque de politesse, remarques racistes, provocation et intimidation: les jeunes qui occupent l'espace public à Montréal-Nord vivaient dans un climat malsain, en octobre 2008, au moment où M. Courcy a effectué son intervention, à la demande de l'ancien numéro deux du SPVM, Jean-Guy Gagnon.

«Les jeunes du quartier sont constamment sur le qui-vive, ce qui ne peut qu'exacerber les interactions avec la police. Ils se sentent constamment surveillés, épiés, affirme le rapport. Ils ont souvent peur d'être arrêtés sans raison. Cette crainte est partagée par la majorité. La provocation serait utilisée pour entraîner une arrestation.»

L'approche de l'escouade Éclipse «ne mène nulle part, sinon au bord du gouffre», conclut Martin Courcy. Il termine son travail sur un avertissement. «Je ne sais pas si c'est de la provocation, mais l'attitude des policiers, en grande partie malsaine, ne permet pas de les rapprocher des jeunes. Elle risque, au contraire, de marginaliser encore davantage les jeunes, voire de les pousser dans les gangs de rue.»

Les jeunes vivent «sous une tension constante, quotidienne», enchaîne l'auteur. Ils sont traversés par la peur, étant donné que les policiers mettent souvent la main à leur arme de service lorsqu'ils entrent en contact avec eux. La peur et un sentiment de fatalité. «Ils seront toujours harcelés par la police en raison de leur misère et de la couleur de leur peau. [...] Sauf qu'un jour, la marmite explose. Il n'est pas surprenant qu'il y ait eu une émeute à Montréal-Nord. La mort de Fredy Villanueva a été le prétexte.»

Réponses stupéfiantes

M. Courcy est un spécialiste de la sécurité, de la gestion des conflits et des crises. Il collabore avec des services de police et le ministère de la Sécurité publique depuis 1984. Lorsque M. Gagnon lui a demandé de réaliser une étude de perception à Montréal-Nord, il n'a pas caché ses intentions aux jeunes. Il leur a tout de suite dit qu'il travaillait pour le compte de la police.

Pendant un peu plus de deux semaines, entre les 7 et 26 octobre 2008, M. Courcy a suivi une soixantaine de jeunes, en leur posant des questions toutes simples. Comment voudriez-vous être interpellés par les policiers? Comment faire pour qu'une intervention se déroule dans le calme? Pour éviter que la situation ne dégénère?

Les réponses donnent froid dans le dos. Elles forcent l'auteur à conclure que le SPVM n'était pas aux prises avec un problème de profilage racial, mais avec du racisme «pur et simple». Les jeunes prêtent aux policiers les paroles suivantes:

— À une jeune Maghrébine de 17 ans: «Pourquoi tu ne te fais pas exploser?»

— «Sale immigrant, retourne dans ton pays sale nègre.»

— «Regarde le tas de déchets, c'est à ça que tu ressembles.»

L'auteur indique dans son rapport que «plusieurs propos semblables» lui ont été rapportés. «Les jeunes disent que les policiers leur tiennent des propos qu'ils n'oseraient tenir dans aucun autre quartier de la ville de Montréal», écrit-il.

Âpres discussions

Le rapport de Martin Courcy fait l'objet d'âpres discussions à l'enquête du coroner sur la mort du jeune Villanueva. Pour le moment, seuls les avocats des parties intéressées ont pu en obtenir un exemplaire, sous le sceau de la plus stricte confidentialité. Le Devoir a pu obtenir un exemplaire du rapport par d'autres moyens.

Les avocats de la famille Villanueva et des jeunes blessés lors de l'intervention du 9 août 2008 souhaitent que le rapport soit déposé en preuve, tandis que la Ville s'y oppose pour des raisons de pertinence.

Le principal intéressé, Martin Courcy, n'a pas voulu discuter du contenu du document, étant donné qu'il est lié par un engagement de confidentialité. «J'aurais souhaité que le rapport ne soit pas confidentiel», a cependant indiqué M. Courcy dans un entretien.

En entrevue, Martin Courcy affirme catégoriquement qu'il n'avait aucune raison de douter de la véracité et de la fiabilité des propos qui lui ont été rapportés. Il se dit déçu du sort réservé à son rapport. «Pour les jeunes, c'était clair que j'avais un mandat de la police et qu'il y aurait des suites. Je sens que j'avais une responsabilité face à ces jeunes-là. Ils m'ont fait confiance, totalement», dit-il.

À son avis, son rapport et son témoignage pourraient être grandement utiles aux travaux du coroner.

vendredi 1 octobre 2010

L'immigration dans la mire d'un groupe canadien-anglais

Plusieurs personnalités proches des conservateurs veulent resserrer les règles d'entrée au pays

Hélène Buzzetti   29 septembre 2010 
http://www.ledevoir.com/politique/canada/297108/l-immigration-dans-la-mire-d-un-groupe-canadien-anglais?utm_source=infolettre-2010-09-29&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne
Ottawa — Hérouxville a fait des petits. Un nouveau groupe contestant les politiques canadiennes en matière d'immigration a vu le jour hier, cette fois au Canada anglais. L'objectif du groupe: resserrer les règles d'entrée au pays et s'assurer que ceux qui viennent s'établir ici sont prêts à des «accommodements» pour respecter les valeurs canadiennes. Plusieurs membres ont des liens avec l'actuel gouvernement.

Le Centre pour une réforme des politiques d'immigration se veut non partisan; il invite les politiciens à ouvrir la boîte de Pandore qu'est la politique d'immigration canadienne. Le groupe estime qu'un trop grand nombre d'immigrants arrive chaque année au pays (environ 260 000, plus près de 180 000 travailleurs temporaires). Selon ce groupe, ce serait un «mythe» que tous ces gens contribuent à atténuer les coûts du vieillissement de la population puisqu'une partie considérable d'entre eux sont plutôt des parents ou des grands-parents non qualifiés acceptés au nom de la réunification familiale.

«Pour que les immigrants fassent une contribution nette, ils devraient payer plus en impôt que ce qu'ils reçoivent en bénéfices, est-il écrit sur le site Internet. Cela n'a pas été le cas au cours des dernières années, les nouveaux arrivants ayant tiré significativement moins de revenus que les Canadiens nés ici.»

Le professeur de l'Université d'Ottawa Gilles Paquet fait partie de ce groupe. Il estime qu'il «faut être prêt à se demander quels sont les critères qui nous permettront de choisir des gens prêts à des accommodements raisonnables». Les immigrants doivent être prêts à accepter trois valeurs canadiennes, dit-il: «l'égalité des hommes et des femmes, la lingua franca au pays, le fait qu'on doit travailler à visage découvert». Il en va, dit-il, d'un «principe de précaution».

Hérouxville

Le conseiller municipal d'Hérouxville et auteur du code de conduite de la ville, André Drouin, est membre du nouveau groupe. Mais la composition de ce dernier étonne surtout par le grand nombre de personnes ayant des liens, actuels ou passés, avec le gouvernement conservateur. Un des principaux conseillers est Derek Burney, ancien ambassadeur aux États-Unis et chef de l'équipe de transition de Stephen Harper en 2006. Margaret Kopala, la présidente du groupe, a été candidate progressiste-conservatrice en 1997 et s'est présentée à une investiture conservatrice en 2006. Herb Grubel est un ancien député allianciste tandis que Peter G. White a été secrétaire personnel de Brian Mulroney en 1988 et en 1989.

Notons que la chroniqueuse et polémiste du National Post Barbara Kay fait aussi partie du groupe.