vendredi 1 octobre 2010

L'immigration dans la mire d'un groupe canadien-anglais

Plusieurs personnalités proches des conservateurs veulent resserrer les règles d'entrée au pays

Hélène Buzzetti   29 septembre 2010 
http://www.ledevoir.com/politique/canada/297108/l-immigration-dans-la-mire-d-un-groupe-canadien-anglais?utm_source=infolettre-2010-09-29&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne
Ottawa — Hérouxville a fait des petits. Un nouveau groupe contestant les politiques canadiennes en matière d'immigration a vu le jour hier, cette fois au Canada anglais. L'objectif du groupe: resserrer les règles d'entrée au pays et s'assurer que ceux qui viennent s'établir ici sont prêts à des «accommodements» pour respecter les valeurs canadiennes. Plusieurs membres ont des liens avec l'actuel gouvernement.

Le Centre pour une réforme des politiques d'immigration se veut non partisan; il invite les politiciens à ouvrir la boîte de Pandore qu'est la politique d'immigration canadienne. Le groupe estime qu'un trop grand nombre d'immigrants arrive chaque année au pays (environ 260 000, plus près de 180 000 travailleurs temporaires). Selon ce groupe, ce serait un «mythe» que tous ces gens contribuent à atténuer les coûts du vieillissement de la population puisqu'une partie considérable d'entre eux sont plutôt des parents ou des grands-parents non qualifiés acceptés au nom de la réunification familiale.

«Pour que les immigrants fassent une contribution nette, ils devraient payer plus en impôt que ce qu'ils reçoivent en bénéfices, est-il écrit sur le site Internet. Cela n'a pas été le cas au cours des dernières années, les nouveaux arrivants ayant tiré significativement moins de revenus que les Canadiens nés ici.»

Le professeur de l'Université d'Ottawa Gilles Paquet fait partie de ce groupe. Il estime qu'il «faut être prêt à se demander quels sont les critères qui nous permettront de choisir des gens prêts à des accommodements raisonnables». Les immigrants doivent être prêts à accepter trois valeurs canadiennes, dit-il: «l'égalité des hommes et des femmes, la lingua franca au pays, le fait qu'on doit travailler à visage découvert». Il en va, dit-il, d'un «principe de précaution».

Hérouxville

Le conseiller municipal d'Hérouxville et auteur du code de conduite de la ville, André Drouin, est membre du nouveau groupe. Mais la composition de ce dernier étonne surtout par le grand nombre de personnes ayant des liens, actuels ou passés, avec le gouvernement conservateur. Un des principaux conseillers est Derek Burney, ancien ambassadeur aux États-Unis et chef de l'équipe de transition de Stephen Harper en 2006. Margaret Kopala, la présidente du groupe, a été candidate progressiste-conservatrice en 1997 et s'est présentée à une investiture conservatrice en 2006. Herb Grubel est un ancien député allianciste tandis que Peter G. White a été secrétaire personnel de Brian Mulroney en 1988 et en 1989.

Notons que la chroniqueuse et polémiste du National Post Barbara Kay fait aussi partie du groupe.