samedi 16 août 2014

VIVRE AU QUEBEC, c'est...

 
Voici un article de Richard Martineau : Plus pertinent que ça, tu meurs !!!
Ça ne peut pas être plus vrai que ça. Prenez le temps de lire ce texte, vous allez rire pour ne pas pleurer !
Une époque formidable,,,,,,, vivre au Québec
Richard Martineau
On vit à une époque formidable, vous ne trouvez pas ? Vous payez des impôts pour financer le système d'éducation, mais vous devez payer une école privée à vos enfants, car le système d'éducation est tout croche.
Vous payez des impôts pour financer le système de santé, mais vous devez aller vous faire traiter dans une clinique privée, car le système de santé est tout croche.
AJOUTER L'INSULTE À L'INJURE
Vous payez des impôts pour former de nouveaux médecins, mais quand ces médecins obtiennent leur diplôme grâce à votre générosité, ils lèvent les feutres et déménagent dans un autre pays.
Vous payez des taxes scolaires pour financer les écoles de votre région, mais les gens qui sont censés prendre votre argent et le redonner aux institutions partent avec votre fric, jouent à la Bourse et perdent 35 millions de dollars.
Vous travaillez fort toute votre vie, vous confiez votre régime de retraite à la Caisse de dépôt et placement du Québec, le patron de la Caisse dilapide votre fric dans des placements à haut risque, mais avant que le bateau ne coule,
il empoche 379 000 $ en boni, saute dans un canot de sauvetage et se trouve un emploi à Power Corporation, qui lui attribue une prime de 800 000 actions.Et comme si ce n'était pas suffisant, le nouveau patron de la Caisse de dépôt
rencontre les principaux directeurs de Québec Inc. dans les bureaux du nouvel employeur de son prédécesseur, qui a crissé la Caisse à terre !Un chausson, avec ça ?
LA MAIN DANS NOS POCHES
Le gouvernement va dépenser deux milliards de dollars pour financer un méga-hôpital, mais vous devrez y aller en métro, car il n'y aura pas de places de stationnement.Un syndicat qui ne vous viendra jamais en aide si vous perdez
votre job vous demande de quitter votre job pour lui venir en aide. Si vous dites que ce n'est pas très logique, il vous harcèlera et criera à qui veut l'entendre que vous manquez de solidarité.
L'État prend votre argent pour rénover un casino qui prendra votre argent pour le redonner à l'État qui augmentera la TVQ afin de prendre votre argent pour acheter une loge au Centre Bell, histoire d'améliorer les relations d'affaires
de la SAQ et d'Hydro-Québec et ainsi leur permettre de prendre encore plus d'argent dans vos poches.
Les municipalités prennent de l'argent dans vos poches pour placer des policiers dans des pièges à contraventions afin qu'ils puissent prendre plus d'argent dans vos poches.
BIENVENUE AU QUÉBEC
L'État prend de l'argent dans vos poches pour financer des programmes contre le surendettement, puis s'endette.L'État prend de l'argent dans vos poches pour financer des campagnes de bonne alimentation, puis finance une agriculture
qui vous rend malade.Un conseil : vous avez des amis étrangers qui n'ont jamais vu le Québec ? Invitez-les cette semaine.Ils verront le Québec dans toute sa splendeur, dans toute sa magnificence.
Des contribuables pressés comme des citrons, un État qui gaspille des milliards de dollars dans des projets insensés, un système syndical qui se croit encore dans les années 70 et des gestionnaires qui jouent à la roulette avec l'argent des autres.
Quinze ans après sa publication, le titre du pamphlet d'Hélène Jutras est toujours pertinent : Le Québec me tue.
HEY ! on fait dur en maudit au Québec !!!!!!!!!

dimanche 11 mai 2014

Immigration: payer pour la réunification des familles?

28/03/2014
Photo Perry Mah/Agence QMI
OTTAWA - Ce sont les familles des immigrants et non les contribuables qui devraient être tenus de soutenir la réunification des familles au Canada, selon le ministre de l'Emploi, Jason Kenny. Le ministre a défendu vendredi la nouvelle mesure de son gouvernement, qui rendra plus difficile pour les immigrants qui arrivent au pays en vertu du Programme de parrainage de parents et de grands-parents, de se qualifier pour le Supplément de revenu garanti qui est versé aux personnes âgées les plus pauvres.
Présentement, les immigrants qui sont parrainés doivent résider au Canada pendant 10 ans pour être éligibles pour la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti.
Le gouvernement va proposer de prolonger à 20 ans la période d'attente avant de pouvoir soumettre une demande pour le Supplément de revenu garanti. La période d'attente pour demander la Sécurité de la vieillesse serait toujours de 10 ans.
La mesure est contenue dans le projet de loi d'exécution du dernier budget.
«Nous sommes tous en faveur de la réunification mais vous devez être responsable à titre de famille unifiée et ne pas vous attendre à ce que les contribuables fournissent un soutien au revenu à des personnes qui n'ont pas payé, dans la plupart des cas, des impôts au Canada», a ajouté le ministre Kenny.
La mesure ne sera pas rétroactive et le gouvernement croit qu'elle devrait permettre d'économiser environ 700 millions $ par année.

vendredi 25 avril 2014

Bonjour l'arnaque...

Pharmacien et kiné, on a voulu s’installer au Québec : bonjour l’arnaque

Antoine Roberton
source: http://blogs.rue89.nouvelobs.com/quebecoscope/2014/03/29/pharmacien-et-kine-voulu-sinstaller-au-quebec-bonjour-larnaque-232543
Publié le 29/03/2014 à 18h57

Nicolas sarkozy reçoit Jean Charest à l’Elysée en novembre 2010 (Christophe Ena/AP/Sipa)
Le 17 octobre 2008, Jean Charest, Premier ministre du Québec de l’époque, et Nicolas Sarkozy signaient une entente pour faciliter la mobilité des professionnels entre la France et le Québec.
Making of
Antoine Roberton, pharmacien de 34 ans aujourd’hui installé dans le sud de la France, est parti au Québec avec sa compagne kiné en profitant de l’entente mobilité entre les deux pays.
Il a été très désagréablement surpris de son expérience et a voulu en témoigner dans une tribune. Marie Pâris


Un peu partout en France, des conférences ont été organisées pour présenter le Canada et le Québec aux nombreux Français tentés de diversifier leur expérience dans ce pays, ravi quant à lui d’accueillir des professionnels qualifiés formés gratuitement et dont il manque cruellement.
Pourtant, même pour les candidats enthousiastes, la désillusion peut être grande. Une fois votre décision prise, l’administration mettra à rude épreuve votre motivation.
Il faut compter environ deux ans de procédures, 2 500 dollars de frais et la constitution d’un invraisemblable dossier pour récupérer votre visa, où l’on vous demandera de produire des documents aussi essentiels que vos relevés de notes depuis l’âge de 10 ans, de décrire la durée de chacun de vos voyages et de donner toutes les adresses que vous avez occupées depuis l’âge de 18 ans.

Le casse-tête de l’équivalence du diplôme

La pratique intensive du yoga est fortement conseillée. Pendant toute cette période, vous ne pourrez pas savoir où en est votre dossier, si vous allez partir dans un an ou si le feu vert va vous être donné dans un mois, sachant qu’une fois l’accord donné, vous avez six mois et pas un jour de plus pour vous rendre à destination.
Si vous vous rendez à l’ambassade du Canada pour demander des informations sur l’avancement de votre dossier, alors que vous commencez à exaspérer de toujours être dans l’attente, vous serez éconduit sans ménagement.
Une fois ce marathon administratif terminé et fraîchement débarqué au Québec, vous n’êtes pas au bout de vos peines car vient le temps de l’équivalence de diplômes. Vous serez soumis à des mesures compensatoires variées selon l’aboutissement des discussions entre les ordres professionnels de chaque pays.
Dans mon cas, titulaire d’un doctorat en pharmacie d’une université française, le principal couperet représente le passage d’un examen, que les pharmaciens québécois n’ont d’ailleurs pas à faire pour exercer dans leur province. Le taux de succès est très faible, et aucun retour – ni note, ni commentaire – ne vous sera remis si vous le ratez (contrairement aux autres candidats).
Vous pourrez néanmoins le repasser, moyennant des frais de 1 500 dollars à chaque fois et en étant patient, puisqu’il n’y a que deux sessions par an. Mais réjouissez-vous : un dentiste qui veut s’installer au Québec se verra soulagé de 15 000 dollars pour effectuer un stage de six mois…

Coordinateur injoignable

Le cas de ma conjointe, diplômée en masso-kinésithérapie d’une université ayant des équivalences avec l’université du Québec à Montréal (UQAM), est plus absurde.
Cela avait pourtant bien commencé puisque le ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles avait validé ses années d’études. Malheureusement, cet avis n’est que consultatif auprès de l’Ordre des physiothérapeutes du Québec.
Dès notre arrivée, la communication avec le coordinateur à l’admission a été compliquée. Après plusieurs mois à le côtoyer, notre hypothèse la plus probable est que son bureau, telle l’île de la série « Lost », voyage perpétuellement dans le temps et l’espace.
La conséquence fâcheuse est qu’il n’est pas joignable durant plusieurs semaines, en tout cas par aucun moyen de communication actuellement connu. Même quand la réceptionniste nous assure de sa présence dans le bâtiment…

Dix-huit mois à la fac pour un permis d’exercice

La commission chargée d’évaluer le dossier de ma conjointe, c’est sûr, voyage dans le temps. Elle était initialement prévue en août (quatre mois après notre arrivée), et on nous prévient fin juillet qu’elle aura lieu en septembre, puis en septembre que c’est pour octobre, et mi-octobre que cette fois c’est certain, tout est fin prêt pour la mi-décembre, et qu’on s’engage à nous communiquer les résultats dès le lendemain.
Fin décembre, après de nombreux coups de téléphone sans réponse, le coordinateur répond courageusement à notre e-mail : comme il manquait un document dont nous n’avons jamais entendu parler, le dossier n’a pu être étudié… La commission est reportée fin janvier.
Bénéficiant sans doute d’un alignement exceptionnel des planètes, nous obtenons un rendez-vous avec le coordinateur huit mois après notre arrivée, pour comprendre rapidement qu’il n’y a aucun espoir d’obtenir un permis d’exercice à moins de repartir 18 mois à l’université ; ou de passer un examen de pratique facturé 1 000 dollars que l’on peut réussir « si l’on est vraiment excellent dans toutes les matières ».
Quand on pose la question du taux de réussite, on n’obtient en retour qu’un sourire gêné. Mais cette fois, nous n’attendrons pas les résultats de la commission – que nous n’avons d’ailleurs toujours pas, notre billet d’avion retour est réservé.

La belle entente, un pétard mouillé

Nous quitterons donc le Québec sur ces malentendus, avec le désagréable sentiment de s’être fait un peu arnaquer, et perplexes devant l’observation d’un système de santé qui agonise, faute de professionnels, mais dont l’accès reste verrouillé à double tour par les Ordres.
Avec la diminution du nombre de statuts de résidents permanents accordés aux travailleurs qualifiés, la belle entente va de toute façon rapidement avoir l’effet d’un pétard mouillé.
L’exemple des médecins français est parlant : après quatre ans de fonctionnement, les ARM (arrangements de reconnaissance mutuelle) ont retenu moins d’une centaine de praticiens et sont désormais fermés à deux-tiers des spécialités.
Dommage ! Au moins les Québécois viendront-ils peut-être exercer en France. Pour mes confrères pharmaciens, seul un stage de six mois est exigé.

Avant de partir au Québec...

Suivez les aventures de Michel et Jade...ils vous racontent comment ils ont vécu leur départ, leur installation, leur vécu. Un livre rempli d'informations vraies, qui vous expliquent les pièges à éviter, les procédures à suivre pour réussir au mieux votre expatriation. Ce livre est une synthèse de la vie des immigrants qui partent s'installer au Québec, une RÉFÉRENCE !! A lire absolument... (cliquez sur l'image)

pour commander, cliquez sur l'image...
Nathalie Mesere auteure du livre « Quitter La Réunion pour le Canada », paru en 2010 sur le site : Thebookedition.com, dans la collection :" l’autre bout du monde".

Il s’agit d’un récit de vie, de voyage et d’un documentaire, non autobiographique racontant l’expatriation d’un couple au Québec.
Résumé de l'auteure:
C’est l’histoire de Jade une Réunionnaise de 30 ans qui a tout pour être heureuse et qui décide de quitter son île natale pour suivre son époux Michel,  dont le rêve est de s’installer au Québec.
Elle raconte toute son histoire depuis le stade de projet, jusqu’à leur intégration sur place. Elle nous parle de tout le chamboulement de vie que cela implique au niveau familial professionnel, personnel, social…
Arrivés au Québec, tous les deux découvrent : un pays fascinant tel présenté dans la presse et sur Internet, mais aussi, une réalité imperceptible en tant que simple touriste. Ils ne s’attendaient pas à faire face à l’envers du décor.

vendredi 28 mars 2014

Mince espoir pour cet étudiant tunisien menacé d'expulsion

Par Catherine Pellerin | TVA Nouvelles
 http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/regional/estduquebec/archives/2014/03/20140328-095458.html
 
Mince espoir pour cet étudiant tunisien qui craint de devoir retourner dans son pays. L'homme de 30 ans devait être expulsé du Canada lundi et laisser derrière lui sa conjointe et leur futur enfant. Il a pu toutefois obtenir in extremis un sursis, avec l'aide du bureau du député fédéral.
Les permis de l'étudiant étranger seront expirés le 31 mars. Toutefois, Waël Hermassy pourrait obtenir un visa de visiteur.
(Capture d'écran TVA Nouvelles)
Il pourra aussi demander à Ottawa un rétablissement son statut d'immigrant, ce qui lui permettra également pour l'instant de rester au pays sans être illégal.
«Il obtiendra un statut dans une zone grise. Avec cette demande à Ottawa, il ne peut y avoir d'ordre d'expulsion», explique Denis Pelletier, adjoint de circonscription au Bureau de François Lapointe.
Si le Tunisien est expulsé du pays, les démarches avec Immigration Canada prendront peut-être plusieurs années avant qu'il puisse revenir au Québec, retrouver sa famille.
Le couple se croise les doigts et attend maintenant la réponse du gouvernement. Ils garderont espoir jusqu'à la toute dernière minute.
La conjointe de Waël Hermassy, Manon Patoine, est présentement enceinte et mettra au monde leur bébé en septembre. Elle a peur de devoir se débrouiller seule si son conjoint est expulsé.
Les amoureux ont par ailleurs décidé de se marier. Un mariage civil, qui sera célébré samedi, et qui ne change rien à leur situation aux yeux d'Immigration Canada.

Le Québec recevra 50 000 immigrants en 2014

Une immigration massive injustifiable
Tribune libre de Vigile
 http://www.vigile.net/Le-Quebec-recevra-50-000
Le gouvernement de Jean Charest avait des raisons particulières d’accepter 55 000 nouveaux immigrants l’an dernier, mais la meilleure à ses yeux c’est que la plupart de ces futurs électeurs allaient éventuellement rallier l’électorat anglophone du parti libéral. C’est d’ailleurs ce qu’ont fait avant eux la majorité des immigrants admis au cours du long règne des libéraux à Ottawa et à Québec. Cela profite aux libéraux, mais c’est loin d’être à l’avantage du français au Québec.
Cette clientèle quasi-captive a transféré son sentiment de reconnaissance du Parti libéral fédéral au Parti libéral du Québec. Ce dernier a ainsi engrangé une forte proportion du vote des nouveaux citoyens d’origine asiatique, africaine ou pakistanaise sans effort. Il lui suffisait d’avoir un Tony Tomassi à Saint-Léonard, une Fatima Houda-Pépin dans La Pinière et quelques autres candidats d’origines diverses, pour récolter les fruits de la politique d’immigration « portes ouvertes » des leurs grands frères fédéraux.
L’augmentation du nombre d’immigrants admis au Québec n’a donc cessé de croître depuis les années 80 jusqu’à nos jours. Le mouvement a continué en dépit de la fluctuation des besoins en main-d’oeuvre, de l’évolution de nos échanges commerciaux et de la situation politique au pays comme à l’étranger. De 14 000 immigrants reçus en 1984, le Québec est passé à 26 000 en 1998 ; 49 000 en 2009 et 55 000 en 2012. Au total, plus d’un million d’immigrants se sont installés au Québec entre 1971 et 2006, et près de 200 000 de plus entre 2007 et 2010. C’est considérable, mais pour certains groupes de pression et plusieurs hommes d’affaires ce n’est pas encore assez. Qui a raison et pourquoi le nouveau gouvernement du Québec a-t-il décidé d’en recevoir encore 50 000 cette année ? Ce n’est pas très clair, ni très rationnel !
Souvent, les réponses dépendent du point de vue de ceux qui posent la question. Les chambres de commerce et certains dirigeants de grandes entreprises soutiennent que nous avons besoin de plus d’immigrants pour compenser la vieillissement de la population, le faible taux de natalité, et du même coup, combler les besoins en main-d’oeuvre. Mais le taux de chômage ne fléchit guère, si bien que la proportion d’immigrants qui n’arrive pas à trouver un emploi est deux fois plus élevée que celle des travailleurs nés au pays. Deux grandes banques, la Toronto Dominion et la Banque de Montréal, ont publié l’automne dernier des analyses du marché démontrant qu’il n’y avait pas de pénurie de main-d’oeuvre. Le ministre fédéral de l’Immigration Jason Kenney a publiquement reconnu que les demandes des employeurs étaient une « invention des hommes d’affaires » visant à freiner l’augmentation des salaires. S’il y avait pénurie de main-d’oeuvre nous aurions constaté une plus forte hausse des salaires, mais ils suivent à peine le rythme de l’inflation, a-t-il soutenu.
Selon le Centre pour une réforme des politiques d’immigration, un groupe de recherche indépendant, les gouvernements devraient mettre l’accent sur la formation et le retour au boulot des jeunes travailleurs qui ont perdu leurs emplois dans le secteur manufacturier en raison de la mondialisation. Les gouvernements doivent consacrer d’importantes ressources aux programmes de formation plutôt que d’aller chercher de la main-d’oeuvre étrangère incapable, elle aussi, de s’intégrer au marché du travail, ajoute le Centre. « L’immigration devrait répondre aux demandes réelles de main-d’oeuvre (quand il y en a) et non pas servir de réserve de travailleurs bon marché en concurrence avec les chômeurs en quête d’emplois, soutient le Centre dans une analyse des politiques gouvernementales publiée en janvier.
Devant de telles divergences d’opinion, comment en est-on arrivé à fixer la cible de l’immigration à 50 000 l’an dernier au Québec ? Apparemment, c’est après avoir consulté des « experts », c’est-à-dire quelques démographes et quelques économistes munis de boules de cristal. Pour l’année en cours, la ministre de l’Immigration et des communautés culturelles, Diane de Courcy, a simplement maintenu la politique établie par les libéraux tout en annonçant une possible réduction de 5 000 immigrants. Ce nombre est toutefois sujet à caution parce que les chiffres véritables ne seront connus qu’à la fin de l’année.
Selon des fonctionnaires, la ministre s’est contentée de manifester sa volonté de réduire le volume d’immigration mais elle ne pouvait guère faire davantage. Des milliers de dossiers de candidatures ont déjà été acceptés, une grande quantité sont sur le point de l’être et un nombre important de familles ont déjà engagé des sommes importantes pour venir au Québec. La ministre ne pouvait pas, en toute bonne foi, changer radicalement de cap au milieu de l’année. Elle a donc, par le fait même, fait sienne l’une des raisons invoquées par ses prédécesseurs libéraux pour justifier les hausses successives du seuil d’immigration, soit le maintien du poids du Québec au sein du Canada.
Il reste à voir si Mme de Courcy demandera des études sérieuses et osera entreprendre une véritable consultation avant d’établir le seuil d’immigration l’an prochain. Elle doit, à tout le moins, dépoussieré le rapport du Vérificateur général du Québec pour l’année 2010-2011. Celui-ci blâmait sévèrement l’incurie de son ministère et critiquait ses prévisions fantaisistes. Selon ce rapport, le ministère est d’une incompétence crasse. Seulement 9% des travailleurs sélectionnés, entre 2006 et 2008, avaient un profil qui correspondait aux exigences « des domaines de formation privilégiés » alors que 65% n’avaient obtenu aucun point au critère« domaine de formation ». C’est donc dire que le processus de sélection avait été bâclé. En termes clairs, les fonctionnaires acceptent des candidats condamnés au chômage ou à vivoter dans des petits boulots dont ils parviennent difficilement à sortir.
En ce qui a trait au nombre d’immigrants, le Québec en reçoit proportionnellement moins que le Canada anglais, mais davantage que les États-Unis et plusieurs autres pays industrialisés. Les études démographiques disent qu’il est mathématiquement impossible que l’augmentation du nombre d’immigrants influence substantiellement le processus de vieillissement de la population. Pas plus d’ailleurs qu’elle ne compense la faiblesse du taux de natalité. Sur le plan économique, différentes recherches menées au pays et au Royaume-Uni concluaient que « quelle que soit la méthode adoptée, quel que soit le pays, quelle que soit la période considérée, les résultats convergent tous vers la même conclusion : l’immigration n’exerce qu’un effet marginal …sur l’évolution du revenu par habitant, du salaire et du taux de chômage ».
Si l’effet de l’immigration est marginal sur le plan économique il ne l’est certainement pas sur le plan linguistique. L’argument bancal selon lequel nous devons admettre de plus en plus d’immigrants pour maintenir le poids du Québec et assurer l’avenir de la seule société de langue française en Amérique est démenti par les faits. Loin de protéger la place du français, l’immigration massive menace sa survie à long terme. Alors que 89% de la population du Québec parle français à la maison, plus de la moitié des immigrants adoptent l’anglais. Leurs enfants, arrivés après l’adoption de la Loi 101, vont obligatoirement à l’école en français, mais ils se tournent vers l’anglais aussitôt arrivés au Cégep. Le problème demeure donc entier et ne peut être résolu, dans le cadre politique fédéral actuel, sans une profonde remise en question de la politique d’immigration du Québec.