mercredi 31 mars 2010

vivre au Québec sera désormais une descente en enfer pour notre porte monnaie.

Sommes-nous les dindons de la farce de Bachand?

http://evenement.branchez-vous.com
par Cécile Gladel, Québec | Budget 2010
mercredi 31 mars 2010

image:http://assets.branchez-vous.net/images/branchezvous/raymondbachandbudget20102.jpg
C'est nous, les dindons, les vaches à lait. Nous les contribuables qui gagnons moins de 30-40 000 $ par année. Le ministre Bachand a fait plaisir au patronat mais vient chercher dans les poches des contribuables les plus pauvres et de la classe moyenne. Pas fort. Il faut être vraiment vraiment pauvre pour être exempté par les hausses. Est-ce que le gouvernement du Québec est vraiment déconnecté de la réalité des citoyens ?
Que vous gagnez 15 000 $ par année ou 150 000 $, Raymond Bachand pense que vous devez payer le même montant pour la santé. Pas d'accord. Quel est le seuil de la pauvreté? N'est-ce pas un encouragement pour que les gens préfèrent être sur le bien-être social. 15 000 $ par année ce n'est même pas le salaire minimum.
Comme le dit Josée Legault: «Scandaleuse parce qu'elle se fera indépendamment des revenus des citoyens. Un gros 200 $ pour le préposé, la travailleuse autonome ou la mère monoparentale. Mais un très petit 200 $ pour les gros salariés et les entrepreneurs. »
Josée Legault parle des vaches à lait que nous sommes pour le gouvernement. Combien de temps les vaches vont ruminer tranquillement sans se révolter? Combien de temps les «lucides» vont nous dire que faire de notre société en riant de nous sans qu'on se révolte? Ça ne suffit pas encore?
Totalement d'accord avec Josée Legault qui parle d'un détroussage en règle de la classe moyenne. Elle souligne que le jupon conservateur de Jean Charest ne dépasse plus, il traîne par terre, que le gouvernement pratique la politique de la terre brûlée.
Que vous soyez une famille ou une personne seule ayant des revenus de 24 000 $, 30 000 $ et même 50 000 $ ou 70 000 $, vous payeriez la même hausse de la TVQ. Évidemment ici il y a aura une compensation pour les personnes les plus pauvres. Au moins ici, les personnes les plus riches qui consomment plus, payerons plus.
Pourquoi ne pas avoir instauré différents taux de taxation comme en France ? Un taux zéro pour les produits de première nécessité, un taux moyen, puis un taux plus élevé pour les produits considérés de luxe et les produits plus dommageables pour l'environnement ?
Gérald Fillion nous prévient que les contribuables vont payer, payer et encore payer. C'est ça le budget du gouvernement Charest. Il ajoute que ces hausses viennent annuler toutes les baisses d'impôts depuis leur arrivée au pouvoir.
Renart L'éveillé se demande si un tel budget qui vient allégrement piger dans les poches des plus pauvres et de la classe moyenne va donner des ailes à Québec Solidaire? Ou peut-être à L'ADQ ?

Des contribuables déprimés - Trop loin, trop vite?
TVA Nouvelles
http://lcn.canoe.ca

Des contribuables déprimés

Trop loin, trop vite?

Mise à jour : 31/03/2010 
Les Québécois sont déjà les plus taxés au Canada; les salariés à revenu moyen surtout. Le gouvernement est-il allé trop loin, trop vite? Le moral semblait bas ce matin dans les rues de Montréal. Beaucoup de gens dans différents commerces et lieux publics ont exprimé l’avis que le ministre des Finances y est allé trop fort.
«Le client n'a plus d'argent» a lancé un restaurateur. «Ton gaz monte, ton électricité monte.» «La personne plus pauvre devient plus pauvre, prétend un commerçant, et la personne plus riche devient plus riche.» Certains se montrent plus compréhensifs, comme ce chauffeur d’autobus: «Je vais vous dire la vérité, il faut qu'il commence un jour. C'est bien beau, vivre à crédit, mais...».
La réalité des statistiques
Depuis un quart de siècle, le Québec s'appauvrit, c'est vrai. L'écart de niveau de vie entre la province et le reste du Canada s’est accru de près de 87%. Il est passé de 4918$ en 1981 à 9208$ en 2008.
Avec les nouvelles mesures budgétaires, le fardeau fiscal des Québécois s'alourdira encore plus par rapport au reste du pays. Actuellement, par exemple, une famille moyenne au Québec qui gagne 60,000$ a un fardeau fiscal de 14,000$. La même famille en Ontario envoie 1,000$ de moins à son gouvernement. Avec le nouveau budget qui devrait être mis en vigueur en 2013, cet écart va doubler. La famille québécoise donnera 2,000$ de plus que la famille ontarienne à l'État.
Des experts satisfaits
Le comité d’experts qui a été consulté par Raymond Bachand dans la préparation de son budget trouve que le gouvernement a vraiment fait ses devoirs.
L’un d’eux fait valoir que la situation au Québec diffère de la situation des autres provinces. «Ce n'est pas la même situation», dit Sébastien Lavoie, économiste en chef adjoint à la Banque Laurentienne. «D'une part, ici, on a une dette beaucoup plus importante, donc on a un service de la dette qui est important» ajoute-t-il. «Par ailleurs, on a des services publics plus étendus.»
Alors,devrait-on refiler toute la facture aux riches, relativement peu nombreux au Québec ? «Ils (les riches) sont beaucoup taxés», dit M. Lavoie. «Ça voudrait dire les taxer davantage et éventuellement, ce qu'ils vont faire, ces gens-là qui sont parmi les plus mobiles dans notre société, ils vont aller voir ailleurs. C'est ça qu'ils vont faire. Et là, on va être entre pauvres et donc, on pourra se taxer entre pauvres. Ça va être passionnant.»

et pendant ce temps...eux rigolent !!!

Jean Charest est fier de son budget

Attaqué de toutes parts - Jean Charest est fier de son budget
Photo QMI / Raymond Bachand et Jean Charest
http://lcn.canoe.ca

Attaqué de toutes parts

Mise à jour : 31/03/2010

La nouvelle en vidéo

Video 1 Budget: Écoutez Jean Charest et Pierre Bruneau
Video 2 Budget: le reportage de Mathieu Belhumeur.
En entrevue avec Pierre Bruneau de TVA Nouvelles, le premier ministre Jean Charest a encensé l’effort budgétaire de son gouvernement, le qualifiant de budget d’avenir et de réponse efficace aux attentes des Québécois. Au cours d’une entrevue qu’il accordait à TVA Nouvelles, Monsieur Charest a répété que les objectifs de 60% de coupe au sein de l’administration gouvernementale seront atteints. Il a insisté sur l’expression «budget fondateur» et sur le fait que dans 10, 15 ou même 20 ans, on parlera encore de ce budget réalisé pour l’avenir de sa province, et qu’il pourra regarder ses enfants et ses petits-enfants dans les yeux avec la conviction d’avoir fait ce qu’il fallait.
Questionné à savoir si le gouvernement avait fait les bons choix et mis en face du chiffre de la dette, monsieur Charest a souligné que la dette du Québec était à peu près située à la moyenne des pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique). «La particularité de la dette au Québec la démographie fait qu’il y a plus de gens qui vont à la retraite par rapport à ceux qui entrent sur le marché du travail. Ce qu’on a proposé, c’est une augmentation des tarifs du bloc patrimonial d’Hydro-Québec! Et l’argent va aller directement pour réduire la dette.»
«On va y aller de manière progressive. 60 pour cent de ce qu’on va aller chercher, on va le chercher en coupures et en économies, de préciser le premier ministre. On préserve les services que nous avons. On ne veut pas répéter l’erreur qu’a fait le PQ et Pauline Marois dans les années ’90, en coupant et en créant des problèmes avec lesquels on vit encore aujourd’hui.»
Le ticket modérateur et la taxe sur l’essence
Pour ce qui est du tollé soulevé par le projet de ticket modérateur, le premier ministre a lancé un appel au calme tout en comparant la situation des Québécois avec celles des autres pays. «Ce qu’on a prévu, c’est un dialogue sur la question d’une franchise santé, afin que tout le monde soit traité justement. Ça a été évoqué dans plusieurs études, ça se fait dans plusieurs autre pays.»
«N’écoutez pas ceux qui font des campagnes de peur là-dessus. Les dépenses en santé augmentent entre 5 et 6 % par année… pas seulement au Québec, mais aux États-unis, en Europe, partout. En 1980, la santé, c’était 31 % des dépenses de programmes. C’est rendu à 45 %. Or malheureusement, on vieillit. Moi ma responsabilité en tant que premier ministre du Québec, c’est de m’assurer que ce système de santé sera là pour tous les Québécois. C’est pourquoi on crée un compte santé.»
La question de la taxe sur l’essence a aussi été abordée, particulièrement au niveau du sentiment d’impuissance des consommateurs face aux nombreuses hausses surprises des pétrolières.
Le premier ministre a également rappelé le succès de son gouvernement face à la crise économique que l’on vient de traverser. «On avait dit aux Québécois qu’on allait bien gérer la crise… la pire crise économique en 70 ans, eh bien le Québec s’en est mieux sorti que partout ailleurs dans le monde.»
(TVA Nouvelles)


alors qu'on va "saigner" la population, voilà ou passe l'argent en ce moment...
Drummondville - Yoga à 20 000 $ pour fonctionnaires
Photo archives TVA Nouvelles

Drummondville

Yoga à 20 000 $ pour fonctionnaires

Mise à jour : 01/04/2010
Au lendemain d’un budget matraque pour les contribuables, 300 fonctionnaires ont profité d’une journée bien-être et santé, hier. Au programme: yoga, étirements, relaxation et conférences sur l’alimentation et l’activité physique. Réunis à l’Hôtel Dauphin de Drummondville, les employés du Centre jeunesse de la Mauricie et du Centre-du-Québec (CJMCQ) se sont fait chouchouter toute la journée. Parmi les activités offertes, on retrouvait une initiation au yoga donnée par un entraîneur phyisque.

Lors du passage du Journal de Montréal, environ 35 personnes faisaient des mouvements de yoga. Une odeur d’encens flottait dans l’air et les participants bougeaient au son d’une musique relaxante. Deux autres groupes se sont succédés dans cette salle où on avait pris la peine de mettre des tapis au sol.



La journée aura coûté 20 000 dollars, sans compter le fait que tous les employés ont reçu leur paye comme à l’habitude. Les gestionnaires ont dû faire appel à du personnel sur la liste de rappel pour combler certains postes laissés vacants.
Serrer les orteils
Un étage plus haut, d’autres membres du personnel profitaient des conseils d’un kynésiologue sur les bienfaits de l’étirement et de la relaxation. «Vous allez squeezer les orteils très fort. Allez-y serrez fort dans le fond de vos souliers», leur a-t-il entre autres demandé avant de contracter plusieurs autres parties du corps. Le tout avec les yeux fermés.
Dans une autre salle, on parlait de l’importance d’avoir un quart de féculents, un quart de protéines et un demi de légumes dans son assiette pour qu’elle soit équilibrée.
Des emplois stressants
Pourquoi une telle journée en pleine semaine et sur les heures de travail? Officiellement, c’était la deuxième édition de la journée reconnaissance pour le Centre jeunesse.
La matinée a été occupée par des ateliers de bien-être et santé. En début d’après-midi, on a pris une dizaine de minutes pour souligner les 25 ans d’implication de quelques employés. Une conférence et un cocktail ont suivi en après-midi.
Le directeur général du CJMCQ se défend en disant que ces ateliers étaient justifiés malgré le contexte budgétaire difficile. «L’emploi d’un intervenant est très stressant. Il y a des situations problématiques à faire face», soutient Serge Bisaillon.
Remplacements
La journée aura coûté 20 000 dollars, sans compter le fait que tous les employés ont reçu leur paye comme à l’habitude. Les gestionnaires ont dû faire appel à du personnel sur la liste de rappel pour combler certains postes laissés vacants.
«On a 65% du personnel en place, c’est plus que durant les vacances d’été», soutient Geneviève Jauron, agente d’informations pour le Centre jeunesse, qui assure que tous les services ont été offerts à la clientèle.
(Le Journal de Montréal)


et sur le terrain voilà comment devra vivre une famille modeste...

Pourvu que les salaires suivent

Québec | Budget 2010 - «Pourvu que les salaires suivent»
Valérie Germain et Simon Maranda prévoient encaisser les nouveaux tarifs gouvernementaux sans faire de sacrifices majeurs. «Ça va faire encore plus mal pour les familles mono-parantales et à faible revenu», s’inquiète M. Maranda. 
© Agence QMI

Régys Caron Le Journal de Québec 31/03/2010

La famille Maranda-Germain s’attendait aux prélèvements annoncés, hier, par le gouvernement Charest. «Pourvu que nos salaires augmentent pour ne pas être obligés de couper partout», soupire Valérie Germain.
Simon Maranda et Valérie Germain habitent une coquette maison de deux étages, sur le bord du fleuve, à Boischatel sur la Côte-de- Beaupré. Monsieur est professeur d’éducation physique dans une école secondaire de Québec et madame est infirmière clinicienne à l’hôpital Laval. Leur revenu familial avoisine 100 000 dollars par année. Ils ont deux enfants tout à fait charmants, Emmy, six ans, et Alex, trois ans.
Le budget déposé, hier, par le ministre des Finances, Raymond Bachand, les touchera à la fois sur le plan des dépenses et des revenus puisqu’ils sont tous deux salariés de la fonction parapublique. Leurs augmentations de salaires dépendront du résultat des négociations en cours entre le gouvernement et leurs représentants syndicaux pour le renouvellement de leurs conventions collectives.
«Mal géré»
M. Maranda et Mme Germain s’attendaient à ce que le ministre des finances aille puiser dans leurs poches. «Ils n’ont pas le choix d’augmenter les taxes et les tarifs. Ça a peutêtre été mal géré pour que le déficit augmente comme ça», suggère Valérie Germain.
À terme, c’est-à-dire vers 2018, les nouveaux prélèvements annoncés, hier, draineront 1200 dollars par année du budget familial vers les coffres de l’État. «On va couper quelque part ailleurs, confie le couple en entrevue : les sorties familiales, les repas au restaurant, les billets pour les spectacles passeront à la trappe, prévoient-ils.
Mme Germain se réjouit que les tarifs pour les services de garde ne seront pas indexés. «Ça va nous permettre de souffler un peu», dit-elle.
L’électricité
Simon Maranda prévoit que ce sont les augmentations des tarifs d’électricité qui feront le plus mal. Le prix du kilowattheure provenant du tarif patrimonial sera progressivement majoré de 3,7% par année à compter de 2014 jusqu’en 2018. Les tarifs augmentaient déjà à chaque année, signale-t-il.
«On paie entre 2 000 $ et 3 000 $ par année pour l’électricité, expose M. Maranda. Si on ajoute 15% ou 20%, ça fait beaucoup.» Sur une période de quatre ans, Hydro Québec ira puiser environ 400 dollars dans le budget de la famille Maranda-Germain.
Puis il y aura cette nouvelle tarification pour soutenir le réseau de la santé. D’ici trois ans, M. Maranda et Mme Germain devront casquer 650 dollars pour la caisse santé, dont 400 dollars au cours de la seule année 2013- 2014. «C’est beaucoup», répète M. Maranda.
Le couple s’inquiète aussi de l ’augmentation annoncée de frais de scolarité. Diplômés universitaires tous les deux, ils souhaitent voir leurs enfants accéder eux aussi au même niveau de scolarité. «On espère qu’ils vont se rendre là. Sera-t-on capables de les aider», se demande Mme Germain. Un plan d’épargne-études n’est pas exclu, reconnaît-elle.
L’appétit gouvernemental ne s’arrêtera pas là. La taxe sur le litre d’essence augmentera de 1 cent dès demain plus 1 cent au cours des trois prochaines années. Simon Maranda appréhende une hausse additionnelle de 1,5 cent le litre que la Communauté métropolitaine est autorisée à prélever pour soutenir le transport en commun, sans compter les augmentations décrétées par les pétrolières «qui jouent avec les prix», dit-il.
Quant à la hausse de la TVQ, M. Maranda et Mme Germain souhaitent ne pas trop s’en rendre compte puisqu’ils se souviennent de ne pas avoir vraiment senti la baisse de deux points de la TPS ordonnée par le gouvernement fédéral.

dimanche 28 mars 2010

Etre infirmières au Québec...la galère !

Publié le 26 mars 2010 

Infirmières: explosion des heures supplémentaires 

Selon la Fédération des infirmières du Québec, il... (Photo: Alain Roberge, Archives La Presse)

Selon la Fédération des infirmières du Québec, il est clair que le nombre astronomique d'heures supplémentaires n'est pas entièrement attribuable à la pénurie d'infirmières au Québec. 
Photo: Alain Roberge, Archives La Presse
Sara Champagne
La Presse
Les infirmières du réseau public de la santé ont fait un nombre inégalé d'heures supplémentaires dans la dernière année, selon les données les plus récentes du gouvernement, que La Presse a obtenues.
Elles ont fait 3,6 millions d'heures supplémentaires, soit 700 000 heures de plus qu'il y a cinq ans. Et la grande région de Montréal est particulièrement touchée par le phénomène: les infirmières techniciennes et cliniciennes y ont fait près de 1,3 million d'heures supplémentaires l'an dernier, soit près de 300 000 heures de plus qu'il y a cinq ans.
Pendant ce temps, les infirmières des agences privées établissent elles aussi des records: elles ont travaillé 2,8 millions d'heures l'an dernier, soit presque le double d'il y a cinq ans, où 1,5 million d'heures avaient été confiées au privé. Ces données n'incluent pas les heures des infirmières auxiliaires et des inhalothérapeutes, nombreuses à quitter le secteur public pour le privé.
Après Montréal, les régions qui font le plus appel aux agences privées pour combler les quarts de travail sont, dans l'ordre: la Montérégie (316 000 heures), Laval (181 000), les Laurentides (161 630), Lanaudière (154 316), l'Outaouais (151 969), et la région de Québec (135 036), où les grands établissements se sont concertés récemment pour ne plus avoir recours aux infirmières d'agence. Les autres régions ont confié moins de 100 000 heures au secteur privé.
La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) fait remarquer que le personnel infirmier est composé à 98% de femmes, souvent mères de famille monoparentale, pour qui les heures supplémentaires sont un vrai casse-tête.
«C'est la première fois que j'ai accès à ces données. Les chiffres dépassent largement ce à quoi on s'attendait, explique Daniel Gilbert, vice-président de la FIQ. C'est pire. Mais ce qui est pire, c'est qu'on a alerté l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal à plusieurs reprises dans les dernières années. On nous dit toujours qu'on prend bonne note du problème, mais rien n'est fait, et les établissements continuent de gérer localement.»
Hier, des membres de la FIQ ont manifesté pour dénoncer les «fortunes» dépensées dans le privé par le CSSS Coeur-de-l'Île et réclamer plus de «leadership» de la part du gouvernement afin de revoir toute l'organisation du travail.

Horaire normal
Paradoxalement, quand on examine les heures accomplies par les infirmières au cours des cinq dernières années, dans le cadre de l'horaire normal, on constate qu'elles ont diminué. L'an dernier, elles ont travaillé 61,5 millions d'heures dans l'ensemble des 19 régions administratives du Québec, comparativement à tout près de 62 millions il y a cinq ans. C'est 500 000 heures de moins.
Selon la FIQ, il est clair que le nombre astronomique d'heures supplémentaires n'est pas entièrement attribuable à la pénurie d'infirmières au Québec, même si on estime qu'il manque actuellement 4000 infirmières dans le réseau et qu'il en manquera 15 000 dans 10 ans si rien n'est fait pour attirer la main-d'oeuvre.
Au début de la semaine, le ministre de la Santé, interrogé sur le refus de plusieurs infirmières d'allonger leur semaine normale de travail, a dit qu'il n'était pas en faveur des heures supplémentaires. À Québec, hier, Sonia Marceau, directrice rattachée à la gestion du personnel réseau, a expliqué à La Presse qu'on est en train de réviser l'organisation dans 22 hôpitaux.
«Vous savez, les besoins en santé augmentent sans cesse dans le réseau, notamment en raison du vieillissement de la population, et on a un problème de pénurie de la main-d'oeuvre, a expliqué Mme Marceau. En même temps, deux de nos projets, à Maisonneuve-Rosemont et à Verdun, où les heures supplémentaires et l'appel au privé ont diminué, semblent donner des résultats. Nous sommes d'accord pour dire qu'il faut revoir l'organisation, et on y travaille.»
David Levine, président-directeur général de l'Agence, était retenu par le coup d'envoi de la construction du CHUM. Il doit réagir au cours des prochains jours.
-Avec la collaborationde William Leclerc

vendredi 26 mars 2010

Etudier au Québec, une plaie financière pour la province ?

Les étudiants français coûtent cher à l’État

25 mars 2010
Carl Renaud

Un programme bilatéral conclu entre la France et le Québec a privé les universités de la province d’au moins 36,5 M$ en 2008. Une somme colossale alors que nos établissements d’enseignement souffrent de sous-financement.
 
L’entente France-Québec permet aux étudiants français de défrayer les mêmes droits de scolarité que les Québécois alors que les autres candidats étrangers paient beaucoup plus.
Près de 7 000 Français ont étudié dans les universités du Québec en 2008. Comme les Québécois, ils ont dû débourser 1 968$ pour 2 sessions de 5 cours ou de 15 crédits par semestre.
Leur frais de scolarité peuvent être jusqu’à 300 fois moins élevés que ceux acquittés par les étudiants qui proviennent d’autres pays. Pour une année complète d’étude, un candidat étranger doit payer entre 7 184,25$ et 7 898,85$ selon qu’il étudie en sciences sociales ou en sciences pures.
Les étudiants québécois peuvent bénéficier d’avantages semblables en France mais seulement une centaine de candidats s’envolent vers l’hexagone chaque année. Au total, le Québec a accueilli plus de 22 500 étudiants étrangers en 2008 dont près de 7 000 étaient d’origine française.
L’investissement du Québec semble élevé car le taux de rétention de ces visiteurs universitaires est très faible. Seulement 10% demeurerait en sol québécois une fois leurs études complétées. Insatisfait de ces résultats, le gouvernement de Jean Charest a annoncé il y a quelques semaines qu’il désirait voir ce seuil tripler.
Les droits de scolarité facturés aux étudiants français sont aussi beaucoup moins élevés que ceux acquittés par les Canadiens d’autres provinces qui désirent fréquenter les établissements québécois. Un candidat ontarien devra, par exemple, payer environ 6 000$ pour poursuivre ses études au Québec.

Il n' y a pas que le système de santé qui va mal, l'école aussi...

L'école carnaval

Benjamin Bélair - Professeur de philosophie au collège Montmorency  17 février 2010
Il est temps aujourd’hui de refaire sereinement le débat sur le rôle de l’école dans notre société. Il faut replacer la mission de l’école au cœur des activités de l’école.
Photo : Christian Tiffet - Le Devoir
 
Il est temps aujourd’hui de refaire sereinement le débat sur le rôle de l’école dans notre société. Il faut replacer la mission de l’école au cœur des activités de l’école.
L'école est en crise. On apprenait il y a quelques semaines que les Québécois fréquentaient moins l'université que les Ontariens. Cette inquiétante statistique s'ajoute à une longue série de nouvelles indiquant chaque fois la faillite de nos établissements scolaires. Qu'il suffise d'évoquer le décrochage scolaire, le manque de maitrise du français de la part des étudiants, la faiblesse de la formation des professeurs, la difficulté de financer adéquatement le système d'éducation, l'incapacité de l'école à intégrer l'immigration, l'abandon de la profession par les jeunes professeurs, la perte de repères historiques chez les jeunes. Bref, l'école qui devait être la solution aux maux de notre société en est aujourd'hui un des principaux problèmes.

Ce n'est pas seulement la transmission des savoirs qui est aujourd'hui en danger, mais aussi la capacité de l'école à produire des liens sociaux. En effet, l'école a toujours joué un rôle essentiel dans l'émergence d'un sentiment de réciprocité de l'élève envers les membres de sa communauté. La capacité de cette dernière à transmettre une identité collective est la condition fondamentale de la coopération sociale et de la solidarité.

Malheureusement, on se doit de constater aujourd'hui que le sentiment d'appartenance des étudiants à leur communauté est de plus en plus ténu. Le droit d'étudier n'est contrebalancé par aucun devoir envers la société. L'école est donc de moins en moins capable de jouer son rôle de transmetteur des valeurs communes de la société. Il apparait urgent de s'interroger sur les raisons qui font que l'école accomplit de plus en plus difficilement sa mission.

Le problème n'est pas seulement ce qui est enseigné à l'école, mais l'image que l'école donne d'elle-même. En effet, on s'attendrait à ce que l'école valorise à l'intérieur de ses murs toutes les activités pouvant favoriser chez les étudiants le goût des études et le désir de développer ses connaissances. On serait en droit d'y retrouver une atmosphère sereine et studieuse. L'école devrait partout annoncer les valeurs cardinales à la réussite scolaire et au développement d'une identité collective: le respect, l'effort, le travail, la discipline, la solidarité. Bref, l'école devrait parler de l'école.

Pourtant, un étranger qui pénètrerait dans l'un de nos établissements d'enseignement s'étonnerait que ce soit un lieu d'apprentissage. Il verrait dans le hall d'entrée et dans les espaces communautaires une activité qui ressemble plus à celle d'un centre commercial qu'à celle d'un établissement pédagogique. On y diffuse des films hollywoodiens, on y joue de la musique à tue-tête, on s'amuse au baby-foot, on y flirte, on s'y dispute, on y vend diverses marchandises, on y fait de la sollicitation pour des cartes de crédit, on y organise même des ateliers de tatouages temporaires. L'école n'est plus un lieu d'apprentissage, mais un centre de divertissement. On ne devrait pas s'en étonner, le ministère de l'Éducation est aussi celui du Loisir et du Sport.

Il est vrai que l'école est aussi un lieu de découverte et d'apprentissage du plaisir, mais ce n'est pas parce qu'elle est le lieu des premiers émois qu'elle doit en être aussi la pourvoyeuse. La responsabilité de l'école est de valoriser les valeurs contribuant à la réussite scolaire et à l'émergence d'un sentiment d'appartenance envers la communauté. Pourtant, les activités sociales qui s'y pratiquent sont souvent incompatibles avec cette mission. L'école est aujourd'hui au mieux un outil au service du développement personnel de l'étudiant, au pire un lieu où il vient s'amuser. Cette institution, qui devait être le fondement de la cohésion sociale, est aujourd'hui le lieu d'émergence du plus vulgaire des individualismes. Ainsi, l'école ne rassemble plus, elle divise.

La pensée libérale a rendu possible l'émancipation de l'individu des systèmes sociaux autoritaires. Aujourd'hui, tous les étudiants ont la liberté de formuler leur projet de vie et ont le privilège de se voir donner les outils pour le réaliser. Il ne serait être question de revenir sur cet acquis, mais il y a un point où il faut reconnaitre que la poursuite effrénée et débridée des aspirations individuelles empêche la société de fonctionner. Lorsque la liberté individuelle n'est plus au service du progrès social et rend impossible le minimum de cohésion et de solidarité pour que tout un chacun puisse s'épanouir, il y a lieu de s'interroger sur la qualité de nos institutions.

Il est temps aujourd'hui de refaire sereinement le débat sur le rôle de l'école dans notre société. Il faut replacer la mission de l'école au cœur des activités de l'école. Pour y arriver, il va falloir que nos leaders s'investissent dans la recherche de solutions aux problèmes de l'école et qu'ils ne laissent plus les questions pédagogiques se régler uniquement dans les officines des experts en pédagogie. C'est la moindre des choses que nos représentants politiques se prononcent publiquement sur une institution aussi centrale au destin de notre société. Cet engagement est essentiel si on veut que le jeune étudiant insouciant d'aujourd'hui devienne demain un adulte solidaire de ses concitoyens.

lundi 22 mars 2010

Assurer sa moto au Québec...faut payer (très) cher !!

Bonis à la SAAQ - Les motocyclistes furieux

Bonis à la SAAQ

Les motocyclistes furieux

Mise à jour : 22/03/2010

La nouvelle en vidéo

Video 1 Bonis à la SAAQ: les motocyclistes furieux.
Les généreux bonis versés à certains hauts dirigeants de la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ) soulèvent l’ire des motocyclistes. En entrevue à l’émission Mongrain, Christian Bergeron, du Comité d’action politique pour les motocyclistes, n’a pas mâché ses mots: «On sait maintenant où est allé notre argent», a-t-il déclaré.
M. Bergeron en veut particulièrement au gouvernement Charest, qui a haussé drastiquement les frais d’immatriculation des motocyclistes il y a quelques années. Il se demande à quoi peut bien servir de réclamer de telles sommes aux motocyclistes si on les dilapide ainsi.
Pour une moto de plus de 400 centimètres cubes, les frais ont grimpé de 94%. Cette hausse atteint 340% pour les modèles dits «à risque». Les modèles à risque sont des motos conçues pour la performance. Selon la SAAQ, ces motos sont impliquées dans de nombreux accidents de la route et coûtent cher à la société en frais médicaux et en assurances.
Le représentant Comité d’action politique pour les motocyclistes réfute cette analyse: «Proportionnellement, il y a deux fois moins d’accidents en moto qu’en auto». Il ajoute qu’on ne peut affirmer que les blessures sont plus graves pour les conducteurs de motos à risque parce que les blessures encourues n’ont rien à voir avec le modèle de moto impliqué.
Par ailleurs, si on raisonne ainsi, il faudrait hausser les frais des conducteurs de petites voitures, qui ont aussi plus de chance d’être blessés gravement: «Un comité d’experts l’a suggéré, explique M. Bergeron, mais le gouvernement a décidé de ne pas aller de l’avant parce que les petites voitures polluent moins. Or, il n’y a rien de mieux que les motos pour réduire la pollution. Les motos consomment moins, elles arrivent plus rapidement à destination, sont plus faciles à stationner...»
Christian Bergeron croit que Québec a créé un précédent dangereux en isolant les motocyclistes des autres conducteurs: «Il a ouvert une boîte de Pandore (...) est-ce que bientôt on va bientôt demander aux étudiants en médecine de payer plus que les autres; est-ce qu’on va demander aux gens en banlieue de payer plus cher pour leur électricité...?»
M. Bergeron croit que oui. C'est pourquoi il invite tous les Québécois à se joindre à la croisade des motocyclistes contre le gouvernement Charest.
Le Comité d’action politique pour les motocyclistes ne se fait pas d'illusion sur ses chances d'obtenir une réduction des frais d'immatriculation, mais il réclame un gel le temps de mettre en place des mesures pour faire diminuer les accidents. Il promet de nouveaux moyens de pression de la part des motocyclistes cet été.

(TVA Nouvelles)

jeudi 18 mars 2010

Pénurie de chirurgiens, le Québec ne les embauche pas...


Des spécialistes au chômage

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2010/03/17/001-chirurgien-chomage.shtml
Mise à jour le mercredi 17 mars 2010 
D'après un reportage de Caroline Jarry

Alors que les listes de malades en attente d'une opération s'allongent, trois jeunes chirurgiens cardiaques qui ont terminé leurs études et leur surspécialité ne trouvent pas de poste au Québec.
Salle d'opération
Le président de la Fédération des médecins résidents du Québec demande à Québec de corriger la situation.
« On a des candidats qui ont été formés dans nos programmes de résidence pendant six ans en chirurgie cardiaque, ensuite qui sont allés se surspécialiser à l'extérieur du Québec pour deux ans, et là, on leur dit : ''écoute mon grand, nous n'avons pas de poste à t'offrir parce que nous n'avons pas de disponibilité opératoire pour toi''. C'est tout à fait inadmissible », dénonce Yann Dazé.
Le Dr Dazé explique que le temps opératoire a diminué dans les hôpitaux, en raison de la pénurie d'infirmières et du manque de lits en soins intensifs.
Le responsable des affaires médicales au ministère de la Santé, Michel Bureau, reconnaît la réalité de cette situation : « Bon nombre de chirurgiens au Québec veulent plus de temps pour opérer leurs patients. Certains n'ont pas besoin d'autres collègues, mais ont surtout besoin de plus de temps dans la salle d'opération. »
Mais le Dr Bureau affirme que l'on a fait le plein de médecins dans certaines spécialités, et que l'on n'a pas besoin de nouveaux médecins en chirurgie cardiaque et en radio-oncologie, notamment : « Cela va vous surprendre, mais il y a suffisamment de médecins spécialistes pour donner les services à la population du Québec. On ne manque pas de spécialistes dans tous les domaines. »
Le Dr Bureau affirme qu'on ne rationne pas l'offre de services médicaux. Il convient cependant que les hôpitaux et le ministère devraient mieux informer les résidents des besoins réels pour les spécialités de pointe avant de les envoyer se spécialiser à l'étranger.


Chirurgiens diplômés cherchent emploi

Québec n'a aucun poste à offrir à des spécialistes formés à grands frais

http://www.ledevoir.com/societe/sante
Louise-Maude Rioux Soucy
18 mars 2010
 
C'est le monde à l'envers. Pendant que le ministre de la Santé et des Services sociaux, Yves Bolduc, met tous les maux du réseau de la santé sur le compte de la pénurie de personnel, trois jeunes chirurgiens cardiaques fraîchement diplômés n'arrivent pas à trouver de poste au Québec. Une situation tout à fait inhabituelle, qui risque fort de se répéter à l'identique dans d'autres spécialités si rien n'est fait pour repenser la planification des effectifs.

Ce n'est un secret pour personne que le temps opératoire est une denrée rationnée au Québec. Le phénomène s'est d'ailleurs accentué ces dernières années avec la pénurie de personnel infirmier et la fermeture de lits de soins critiques, cela de l'aveu même du ministère. Résultat: trois jeunes chirurgiens cardiaques sont forcés de rester sur la touche au moment même où un patient sur quatre n'est pas opéré dans les délais prescrits dans leur spécialité.

Ce cul-de-sac est vivement critiqué par la Fédération des médecins résidents du Québec (FMRQ) qui demande au ministère de la Santé de rebrasser ses cartes. Et vite, avant que ces trois recrues trouvent mieux ailleurs. «Pour maintenir ses compétences, un chirurgien cardiaque doit faire au moins 175 opérations par année. À l'heure actuelle, on ne leur en offre que le quart ou la moitié», raconte le président de la FMRQ, le Dr Yann Dazé.

La Fédération est d'autant plus étonnée par la timidité du geste que le besoin en chirurgie cardiaque est encore très important. Le mois dernier, l'Association des chirurgiens cardiovasculaires et thoraciques du Québec tirait d'ailleurs la sonnette d'alarme. Son président, le Dr Yves Langlois, révélait qu'environ 630 personnes attendent présentement l'intervention qui changera leur vie. Un chiffre élevé qu'il n'avait pas vu depuis longtemps dans sa spécialité.

Et pourtant, Québec n'a pas de postes à offrir dans cette discipline. La situation est tout à fait nouvelle pour la Fédération, qui en a saisi la Table de concertation permanente sur la planification de l'effectif médical. Le Dr Dazé espère une réponse rapide de la part du ministère. C'est que «beaucoup d'autres spécialités pourraient connaître des difficultés semblables à court ou moyen termes», spécialement la radio-oncologie et les chirurgies urologique ou générale, qui affichent déjà un taux de saturation élevé.

En chirurgie urologique par exemple, deux jeunes finissants n'ont pas su trouver une place à leur convenance cette année. «Il y a beaucoup de postes virtuels sur papier dans ce domaine. Mais sur le terrain, ce qu'on note, c'est que le besoin n'est tout simplement pas là», explique le Dr Dazé. Plutôt que de se tourner les pouces, les deux finissants laissés en plan ont décidé d'aller opérer en Ontario.

En radio-oncologie, le problème est quelque peu différent. En quelques années seulement, le Québec est passé d'une forte pénurie à l'abondance après avoir ouvert des places de résidence et recruté des professeurs à l'étranger. L'opération de charme a si bien fonctionné que les finissants ont aujourd'hui de plus en plus de mal à se trouver un poste.

«Ceux qui ont terminé cette année se sont trouvé un poste de peine et de misère, raconte le président de la FMRQ. L'an prochain, on peut présumer que ce sera plus difficile encore puisque leurs milieux sont déjà saturés. Il n'est donc pas dit qu'on ne se retrouvera pas en radio-oncologie avec le problème que nous connaissons aujourd'hui en chirurgie cardiaque.»

Le responsable des affaires médicales au ministère de la Santé, Michel Bureau, confirme que le Québec — qui affiche toujours un déficit de 800 spécialistes au compteur — a réussi à faire le plein dans certaines spécialités. «On ne manque pas de spécialistes dans tous les domaines», a-t-il confié à la radio de Radio-Canada, qui a levé le voile sur cette affaire hier.

Le Dr Bureau précise même qu'en chirurgie, certains spécialistes ne réclament plus de renforts, mais du temps pour opérer. Toujours à Radio-Canada, le Dr Bureau a convenu que les hôpitaux et le ministère devraient mieux informer les résidents des besoins réels pour les spécialités de pointe avant de les envoyer se spécialiser à l'étranger.

Mais attention, prévient toutefois le Dr Dazé, il ne faudrait pas noircir le portrait plus que nécessaire au point où plus personne ne voudra se tourner vers ces disciplines souvent saturées artificiellement par les pénuries de personnel et le manque de lits. «Nous avons affaire ici à un surplus temporaire. La Société canadienne de chirurgie cardiaque prévoit par exemple que d'ici 2020 à 2030, il pourrait y avoir entre 20 et 30 % des postes en chirurgies cardiaques qui seront vacants au Canada sur un total de 150.»

samedi 13 mars 2010

L'opération reportée 10 fois, le patient meurt.

Mort en attendant d'être opéré - «Exécuté par le système»

Mort en attendant d'être opéré

«Exécuté par le système»

Mise à jour : 08/03/2010

La nouvelle en vidéo

Video 1 Attente: entrevue avec les enfants de Jean-Guy Pitre.
Video 2 Entrevue: Conseil pour la protection des malades.
Video 3 Attente: entrevue avec le ministre de la Santé.
Video 4 Attente: le reportage de Maryse Gagnon.
Michèle et Daniel Pitre sont en colère : leur père est décédé avant l'opération qu'il attendait depuis six mois. «Exécuté par le système», disent-ils. Jean-Guy Pitre, 65 ans, a rendu l'âme à l'hôpital Pierre-Boucher, à Longueuil, après avoir perdu connaissance chez lui, à Venise-en-Québec. Il avait l’aorte obstruée depuis plusieurs mois et son état s’était grandement détérioré depuis les fêtes.
Ses enfants, Michèle et Daniel Pitre, étaient à l’émission Mongrain ce matin. Ils ont raconté qu’en juin, leur père avait rencontré son médecin. Sa valve à l’aorte présentait un problème : elle ne fonctionnait que partiellement. Trois mois plus tard, en septembre, la valve fonctionnait déjà beaucoup moins bien. Les enfants se sont alors fait dire que leur père devait être opéré, et que l’intervention allait se faire au plus tôt dans deux semaines, au plus tard dans deux mois. Une fois ce délai expiré, Michèle Pitre a relancé plusieurs fois l'Hôtel-Dieu de Montréal pour savoir quand son père allait être opéré
Mais finalement, l’intervention a sans cesse été reportée: l’hôpital manquait de lits, et manquait de ressources en personnel. Sans compter qu’il fallait faire passer des cas plus urgents avant monsieur Pitre. Jean-Guy Pitre est finalement décédé avant de subir son opération.
Ses enfants ont du mal à faire leur deuil. Ils estiment que la mort de leur père aurait pu être évitée s’il avait été opéré à temps.
Le ministre de la Santé, Yves Bolduc, a déclaré à TVA Nouvelles qu'il fait ce qu'il peut pour contrer la pénurie de personnel dans les hôpitaux. «Des gens qui sont en formation devraient arriver sur le marché du travail à l'été», explique-t-il. «Le gouvernement a mis en place des primes pour les retraités qui peuvent revenir sur le marché du travail», a-t-il ajouté.
À Montréal, 25% des patients seraient opérés une fois passé le délai médical jugé acceptable.
(TVA Nouvelles)

Publié le 08 mars 2010

Une opération reportée 10 fois

Pierre Latulippe a dû s'y prendre à 10 reprises... (Photo David Boily, La Presse)

Pierre Latulippe a dû s'y prendre à 10 reprises avant de se faire opérer. «Chaque fois, je devais être à jeun! Mais on annulait mon opération parce qu'il manquait de lits aux soins intensifs», raconte-t-il.
Photo David Boily, La Presse
Ariane Lacoursière
La Presse
Pierre Latulippe, 57 ans, est entré à l'hôpital Notre-Dame du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) le 8 février, en vue de subir une intervention cardiaque.
Mais la grave crise qui touche actuellement les services de soins intensifs de la métropole a entraîné le report de son opération 10 fois. Ce n'est que le 18 février qu'il est finalement passé sous le bistouri.
«Il était minuit moins une. Quand les médecins m'ont ouvert, il ont vu que j'avais besoin d'un quadruple pontage. Je vivais avec une bombe à retardement à l'intérieur de moi. Chaque jour d'attente me mettait encore plus à risque», raconte M. Latulippe, qui habite à Sainte-Thérèse.
M. Latulippe a appris qu'il avait des problèmes cardiaques en 2002. Mais pendant plusieurs années, incapable d'avoir accès à un cardiologue, il a mis son problème de côté. Ce n'est qu'en novembre dernier qu'il a finalement consulté un spécialiste. «Il m'a dit que trois artères de mon coeur étaient bloquées, que l'opération pressait et que je l'aurais vers la fin de janvier», relate-t-il.
Le CHUM a demandé à M. Latulippe de se présenter, à jeun, pour son opération le 8 février. Mais elle a été reportée. M. Latulippe a dormi à l'hôpital et s'est préparé pour le lendemain. Mais tout a encore été annulé. Le même manège s'est reproduit pour un total de 10 jours. «Chaque fois, je devais être à jeun! Mais on annulait mon opération parce qu'il manquait de lits aux soins intensifs», témoigne M. Latulippe.
Le chef du service des soins intensifs du CHUM, le Dr Tudor Costachescu, confirme que le manque de personnel aux soins intensifs entraîne la fermeture de plusieurs lits et force le report de dizaines d'opérations comme celle de M. Latulippe. «J'ai de 25 à 30 lits fermés ici à cause du manque de personnel, affirme le Dr Costachescu. À cause de ça, on doit constamment remettre des interventions cardiaques, mais aussi des interventions en neurochirurgie, des opérations pour le cancer et des traitements de radiologie.»
Meilleures conditions
La crise qui touche les soins intensifs à Montréal n'est pas récente. Elle dure depuis plus d'un an. «Mais absolument rien n'a été fait pour la régler, déplore le Dr Costachescu, qui croit que la solution passe par l'offre de conditions de travail plus intéressantes aux infirmières des soins intensifs. Des primes ont été mises en place. Mais ce n'est pas suffisant. Ça prend du leadership du gouvernement pour régler le dossier.»
Le Dr Costachescu mentionne qu'un patient dont l'opération est reportée voit sa santé mise à risque. «Si quelqu'un a un cancer et qu'on reporte son opération de plusieurs semaines, qui sait à quel point son cancer se sera répandu? Imaginez le stress de ces gens... C'est tragique.»
M. Latulippe, lui, est encore choqué d'avoir vu son opération reportée 10 fois. Il ne comprend pas comment le gouvernement peut tolérer de mettre des patients ainsi à risque. «Mon coeur était vraiment mal en point. Une simple émotion forte et j'aurais pu y passer... Cette attente est très dangereuse, dit-il. Le personnel fait son possible, mais notre système de santé a de sérieux ratés. Avec ce qu'on paie en impôts au Québec, ça n'a pas de bon sens.»
Éclipsé par les urgences
Le Dr Costachescu déplore qu'actuellement, la crise qui touche les urgences éclipse totalement les autres problèmes vécus dans les milieux hospitaliers, dont ceux aux soins intensifs. «Les directions d'hôpitaux qui n'ont pas de bonnes statistiques aux urgences se font chicaner. Donc dès qu'un lit se libère aux étages, on y place un patient des urgences pour avoir de meilleures statistiques. Mais pendant ce temps, les soins intensifs débordent et les opérations électives sont reportées, explique-t-il. Contrairement aux patients des urgences qui sont tout de même soignés dans les couloirs, ceux qui attendent chez eux pour avoir une opération ne reçoivent aucun traitement.»

lundi 8 mars 2010

Encore un français expulsé !!!

Réservé aux Canadiens ? - Honnête et compétent, mais expulsé

Réservé aux Canadiens ?

Honnête et compétent, mais expulsé

Mise à jour : 08/03/2010
Source: lcn.canoe.ca

La nouvelle en vidéo

Video 1 Expulsé : les précisions de notre reporter.
Il n'a pas de casier judiciaire, il parle et écrit quatre langues et il détient une maîtrise en échanges internationaux. Jusqu'à la semaine dernière, Arnaud Derozier était directeur des opérations des Jeux canadiens des greffés, pour le compte de MC2 expérience stratégique, et payait des impôts au Canada. Mais il est maintenant chômeur et de retour en France, parce qu'Ottawa n'a pas voulu renouveler son permis de travail.
À l'origine de cette mésaventure, un stage de fin d'études qu'Arnaud Derozier est venu faire à Québec, en 2008, dans le cadre d'un programme d'échanges. Chez MC2 expérience stratégique, un organisme lié à l'Université Laval, on est tellement satisfait de ses services qu'on l'embauche aussitôt qu'il revient, permis de vacances-travail en main, et qu'on finit par lui confier l'organisation des Jeux des greffés.
Mais les choses se gâtent quand, cette année, Arnaud Derozier demande un autre permis de travail. En semblable cas, Immigration Canada demande à Ressources humaines Canada de vérifier qu'il s'agit du bon candidat pour remplir le poste avant d'accorder son permis. Or, chez Ressources humaines Canada, on estime qu'il existe des Canadiens en mesure de combler le poste occupé par Arnaud Derozier et on demande à MC2 de l'afficher.
Son poste, MC2 va l'afficher deux fois. La première fois, le ministère juge qu'il n'y avait pas assez de candidats et il demande à MC2 de l'afficher une autre fois, mais en modifiant sa description de tâche, ce que l'organisme refuse de faire parce que la description correspond au profil du candidat recherché. Deuxième affichage, donc, et toujours pas de bon Canadien apte à combler le poste.
Entretemps, le permis de travail d'Arnaud Derozier arrive à échance. Immigration Canada lui donne donc cinq jours pour casser son bail, vendre meubles et voiture et quitter le pays. Et c'est comme ça qu'à quatre mois des Jeux des greffés, MC2 doit se trouver un nouveau directeur et un traducteur.
Et tout ça arrive alors que le maire de Québec, Régis Labeaume, va partir écumer la France à la recherche de travailleurs compétents pour combler les besoins de main-d'oeuvre qualifiée de la région...

jeudi 4 mars 2010

Des patients meurent faute de soins adéquats aux urgences.

Publié le 27 février 2010

Crise dans les urgences: du jamais vu

D'autres urgentologues québécois sont venus joindre leur voix à celle de... (Photo: André Pichette, La Presse)
Photo: André Pichette, La Presse
Ariane Lacoursière
La Presse
D'autres urgentologues québécois sont venus joindre leur voix à celle de leurs collègues, hier, et ont confirmé que la crise qui touche les urgences des hôpitaux a atteint des proportions jamais vues. Selon l'urgentologue Alain Vadeboncoeur, l'heure est si grave que le ministre de la Santé, Yves Bolduc, doit au plus vite faire une tournée des urgences pour trouver des solutions.
«Le ministre avait fait une tournée semblable dans les blocs opératoires avec la Fédération des médecins spécialistes. Ça avait donné de bons résultats. On est rendu là dans les urgences», dit le Dr Vadeboncoeur, chef des urgences de l'Institut de cardiologie de Montréal.

Les urgences de la province ont connu leur lot de crises au cours des dernières années. «Mais ce qui est nouveau, c'est qu'on remarque plusieurs cas où les patients sont malades, où on doit les soigner, mais on ne peut pas leur donner de civière. C'est inquiétant», dit le Dr Vadeboncoeur.
À la Cité de la santé de Laval, le chef du service des urgences, le Dr Jacques Ouellet, confirme cette situation: «Dans les derniers mois, on a eu jusqu'à 16 patients qui attendaient sur la civière de l'ambulance parce qu'on n'avait pas de place pour eux aux urgences.»
Le Dr Vadeboncoeur croit que le gouvernement doit cesser de mettre en place des «solutions ponctuelles». «On sait comment régler le problème des urgences, soutient-il. Mais depuis 15 ans au moins, on n'applique que des solutions temporaires quand il y a des crises médiatiques. Ça libère les urgences pour un temps, mais ça ne règle rien sur le long terme.»
La Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) croit pour sa part que, pour régler une fois pour toutes la crise des urgences, le gouvernement doit investir massivement dans les soins de première ligne. Seulement 2,9% du budget de la santé y est actuellement consacré, affirme la FMOQ.
«Depuis trop longtemps, nos élus se contentent d'appliquer des mesures temporaires, dénuées de vision à moyen et à long terme. Pourtant, la seule solution porteuse est connue: des investissements prioritaires dans les soins de première ligne à l'extérieur du milieu hospitalier», dit le président de la FMOQ, le Dr Louis Godin. Selon lui, les crises perpétuelles qui touchent les urgences du Québec «constituent un exemple éloquent de l'échec de la stratégie actuelle du gouvernement».


Publié le 26 février 2010

La situation se détériore aux urgences

La Presse a révélé hier que des patients... (Photo: Alain Roberge, Archives La Presse)
La Presse a révélé hier que des patients meurent actuellement faute de soins adéquats aux urgences.
Photo: Alain Roberge, Archives La Presse
Ariane Lacoursière
La Presse
Après le cri d'alarme lancé par les médecins urgentologues du Québec sur la détérioration des services aux urgences, plusieurs intervenants du monde médical ont à leur tour avoué leurs inquiétudes, hier, et ont dénoncé l'immobilisme du ministre de la Santé, Yves Bolduc.
«Quand M. Bolduc est arrivé en poste, il a dit qu'il allait régler le problème aux urgences. Depuis qu'il est là, la situation se détériore. Les gens ont besoin d'être rassurés et ont besoin de savoir que le ministre tente de corriger le problème», a déclaré le porte-parole de l'opposition officielle en matière de santé, Bernard Drainville.

La Presse a révélé hier que des patients meurent actuellement faute de soins adéquats aux urgences. «La situation se détériore. Le nombre de patients qui séjournent plus de 48 heures aux urgences est passé de 40 000 à 50 000 au Québec pour la dernière période (décembre). On est inquiets», dit la directrice générale de l'Association québécoise des établissements de santé et de services sociaux (AQESSS), Lise Denis.
Le président de l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, David Levine, reconnaît que les urgences sont actuellement très chargées dans la métropole. Il dit qu'il est «conscient de la pression vécue par les employés».
Selon lui, la crise actuelle est en partie due à l'épidémie anticipée de grippe A (H1N1). «On a sorti beaucoup de gens des hôpitaux en prévision de la pandémie. On a rempli à pleine capacité nos lits de longue durée. Maintenant, on a de la misère à sortir nos patients», explique-t-il.
Les interventions électives, qui avaient été suspendues à l'automne, ont aussi repris. «Et il y a actuellement une épidémie de gastroentérite qui complique les choses», dit-il.
M. Levine assure que l'Agence ne se tourne pas les pouces: «Tous les jours, des choses sont faites pour aider à vivre le mieux possible cette situation. Mais la vraie solution passe par le développement des soins de première ligne. C'est en cours.» Selon lui, il devrait s'écouler encore cinq ans avant que des «améliorations sérieuses» ne soient visibles.
«Ça fait des années qu'on est en réforme et qu'on nous dit qu'on va désengorger les urgences» mais que rien ne bouge, proteste Bernard Drainville. Le chef de l'Action démocratique du Québec (ADQ), Gérard Deltell, est du même avis: «Le gouvernement s'est engagé depuis 2003 à régler le problème des urgences. Mais c'est pire sous son administration.»
Mme Denis dénonce elle aussi l'inaction du gouvernement: «L'an passé, il n'y a pas eu un sou pour les soins à domicile. Le ministre Bolduc a visité 11 services des urgences et a dit avoir trouvé des solutions. Mais il n'y a aucun plan d'action. Les gens sont un peu laissés à eux-mêmes.»
La présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec, Régine Laurent, dresse le même constat: «Les solutions, on les connaît. Mais on ne les applique pas. Le milieu lance aujourd'hui un cri du coeur. On demande que le gouvernement ait le courage politique de mettre ces solutions en application.»
Au bureau du ministre de la Santé, on affirme que M. Bolduc juge la situation «préoccupante». «Il y a plusieurs projets sur la table pour corriger la situation, a dit son attachée de presse. Le projet de rénovation du service des urgences de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont sera annoncé dans quelques semaines. On développe la première ligne...» Le ministre n'était «pas disponible», hier, pour donner des entrevues.
Selon Mme Denis, le temps presse: «Avec le vieillissement de la population, la situation va s'aggraver. Ça prend des solutions. Pas juste des plasters à droite et à gauche!»