mercredi 27 avril 2011

Situation des immigrants sur le marché du travail québécois

Diplôme canadien : un atout qui ne fait pas tout

28/03/2011
http://www.24hmontreal.canoe.ca/24hmontreal/actualites/archives/2011/03/20110328-163851.html?sms_ss=email&at_xt=4d9df325c36df69a%2C0

 
Les immigrants ayant obtenu un diplôme d'études canadien ont davantage de facilité à entrer sur le marché du travail québécois que les autres.Photo : Archives
L’obtention d’un diplôme canadien facilite l’intégration des immigrants sur le marché du travail, d’après une étude menée par l’Institut de la statistique du Québec, lundi. Mais l’enquête révèle également que l’obtention d’un tel diplôme ne fait pas tout. D’après les statistiques, le taux de chômage des immigrants diminue systématiquement avec la durée de leur résidence au Canada, leur niveau d’étude, mais aussi avec l’obtention d’un diplôme scolaire dans le pays d’accueil.
En effet, parmi les immigrants, ceux ayant obtenu leur dernier diplôme d’études au Canada affichent le taux de chômage le plus faible avec 8,5 %, alors que celui des immigrants au Québec est estimé à 13,7 %.
« Ce résultat permet de mettre une nouvelle fois en évidence la problématique de la reconnaissance des diplômes étrangers », a déclaré Jean-Marc Kilolo-Malambwe, l’analyste en statistiques du travail qui a mené l’étude.
Contacté par 24H, Yann Hairaud, directeur général de la Clef pour l’intégration au travail des immigrés (CITIM), est d’ailleurs venu appuyer ces propos. « La difficulté numéro un des immigrants qui nous sollicitent est la reconnaissance de leurs acquis : diplômes et expériences professionnelles », a-t-il expliqué.
Malgré tout, à niveau universitaire canadien égal, le taux de chômage, reste plus de deux fois plus élevé chez les immigrants que chez les natifs du Canada, à savoir 6,6 % contre 3,1 %.
Ces statistiques laisseraient entendre que lorsqu’un employeur a le choix entre deux candidats avec le même niveau universitaire canadien, il embaucherait en général plus facilement le natif que l’immigrant.
Quel travail et dans quelles conditions ?
Anissa Bouyahi, agente de développement et de communication au Centre d’appui aux communautés immigrantes (CACI) a quant à elle, soulevé d’autres problèmes.
« Il faudrait faire le suivi de ces travailleurs immigrants et vérifier s’ils trouvent du travail dans leur champ de compétence. Il y en a beaucoup qui sont employés dans le secteur manufacturier, un domaine précaire, car ils ne décrochent rien ailleurs. Et puis il y a les femmes, qui ont en général plus de difficultés à trouver un travail que leurs homologues masculins », a-t-elle précisé.
L’analyste Jean-Marc Kilolo- Malambwe a d’ailleurs ajouté qu’il serait intéressant d’aborder d’autres aspects comme le champ de compétence, la situation des immigrés dans leur travail ainsi que le niveau salarial.

lundi 25 avril 2011

Les Barlagne resteront au Québec

La ministre Kathleen Weil a trouvé un terrain d'entente avec Ottawa

Caroline Montpetit   20 avril 2011 
http://www.ledevoir.com/politique/canada/321554/les-barlagne-resteront-au-quebec
La famille Barlagne s’était vu refuser la résidence permanente au Canada car l’une des filles, qui souffre de paralysie cérébrale, représentait un «fardeau excessif» pour le pays.<br />
Photo : Jacques Nadeau - Le Devoir
La famille Barlagne s’était vu refuser la résidence permanente au Canada car l’une des filles, qui souffre de paralysie cérébrale, représentait un «fardeau excessif» pour le pays.
Les Barlagne resteront au Québec. La ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles du Québec, Kathleen Weil, est parvenue à une entente avec le gouvernement fédéral pour que cette famille menacée d'expulsion puisse obtenir sa résidence permanente.

C'est ce que la ministre Kathleen Weil a annoncé hier après-midi. La famille Barlagne s'était vu refuser la résidence permanente au Canada parce qu'une des filles, Rachel, qui souffre de paralysie cérébrale, représentait un «fardeau excessif» pour son pays d'accueil, selon les agents d'immigration fédéraux. Les Barlagne, d'origine guadeloupéenne, avaient pourtant été encouragés à venir s'installer ici comme investisseurs par des représentants de l'ambassade du Canada à Paris.

Au cours de la semaine dernière, le médecin de Rachel Barlagne, Pierre Marois, a écrit aux journaux pour témoigner du fait que la petite Rachel Barlagne était bien handicapée, mais pas malade, et qu'elle ne nécessitait pas de soins médicaux.

Jusqu'à présent, le ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration du Canada, Jason Kenney, responsable du dossier, avait fait la sourde oreille aux appels répétés de la famille Barlagne. La ministre québécoise Kathleen Weil disait pour sa part suivre le dossier, mais considérait qu'il s'agissait d'une cause de compétence fédérale.

Hier, l'avocat des Barlagne, Me Stéphane Minson, attendait des précisions du bureau du ministre Kenney «dans les prochains jours».

«On a eu une déclaration de la ministre indiquant qu'elle s'engageait à ce que les Barlagne puissent demeurer au Québec et qu'une solution avait été trouvée avec le gouvernement fédéral, a-t-il dit. Pour le moment, on ne peut pas faire de commentaires sur la manière dont cela va se faire.»

Mesures exceptionnelles


Au bureau de la ministre Weil, on confirmait qu'une entente était intervenue avec le gouvernement pour que soit renouvelé le certificat de sélection des Barlagne, lequel arrivait à échéance en juillet. Après ce renouvellement, la résidence permanente sera accordée aux quatre membres de la famille Barlagne, ce qui leur permettra, en principe, de demeurer ici aussi longtemps qu'ils le veulent. «On ne peut pas en dire plus sur le contenu de l'entente, a expliqué hier Renaud Dugas, au bureau de la ministre Weil. Il s'agit de mesures exceptionnelles.»

Par ailleurs, la citoyenneté canadienne est conditionnelle à un examen médical et à des contrôles de criminalité et de sécurité, expliquait hier Anne-Frédérick Laurence, du ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles du Québec.

La famille Barlagne, quant à elle, était hier très contente de ce nouveau développement, quoique encore un peu «incrédule», disait Me Minson hier. Rappelons que la menace d'expulsion de la famille Barlagne, basée sur le fait que la plus jeune fille représentait un «fardeau excessif» pour l'État, avait soulevé un tollé considérable dans les médias.

samedi 16 avril 2011

l'affaire Barlagne, suite et...fin ?

Expulsion des Barlagne : Le NPD, le Bloc et le PLC sont outrés

Mise à jour le vendredi 15 avril 2011
Sophie et David Barlagne et leur fille Rachel
Photo: Famille Barlagne
Sophie et David Barlagne et leur fille Rachel
http://www.radio-canada.ca/regions/Montreal/2011/04/15/002-barlagne-enfant-vendredi.shtml

Le chef néo-démocrate Jack Layton est intervenu vendredi matin en faveur de la famille française Barlagne menacée d'expulsion du Canada, en raison de la paralysie cérébrale de la fille cadette.
En campagne électorale au Québec, M. Layton et son bras droit Thomas Mulcair, candidat dans Outremont, ont commenté le cas, qualifiant d'« inacceptable et dégueulasse » l'épopée de cette famille menacée d'expulsion.
M. Mulcair a indiqué que cette décision fédérale ternissait la réputation du Canada à l'étranger. Il entend poursuivre le combat pour faire lever l'ordre d'expulsion qui doit être exécuté dans quatre mois.
Le chef néo-démocrate Jack Layton
Le chef néo-démocrate Jack Layton
« Imaginez si nous voyions une famille québécoise en France menacée d'expulsion juste parce que leur enfant est malade », a souligné Thomas Mulcair. Il dit travailler sur ce dossier depuis un an et demi et avoir posé une question au ministre de l'Immigration Jason Kenney. « Il est allé se cacher sous son bureau », a-t-il ironisé.
Jack Layton a indiqué que la candidate néo-démocrate Olivia Chow, qui se spécialise dans les questions touchant l'immigration, a proposé par le passé un projet de loi qui pourrait régler des cas comme celui de la famille en question.
Le chef néo-démocrate Jack Layton demande au ministre de l'Immigration Jason Kenney d'intervenir pour permettre à la famille Barlagne de rester au pays.
Bloquistes et libéraux critiquent le ministre Kenney
Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a joint sa voix aux protestations.
« Bon Dieu! Il n'y a aucune raison, aucune raison, sauf l'entêtement de M. Kenney. Ce que je ne comprends pas, c'est que ce sont des gens qui ont été choisis par le Québec », a dit Gilles Duceppe.
Même sentiment de colère du côté du Parti libéral du Canada. Le candidat dans Outremont, Martin Cauchon, est outré du manque de compassion du gouvernement conservateur.
« À mon point de vue, c'est une décision qui n'a pas de sens, qui ne colle pas aux traditions canadiennes », a affirmé Martin Cauchon.
Interrogé à ce sujet lors d'une conférence devant des étudiants, le chef du PLC, Michael Ignatieff, a été estomaqué que le Canada agisse de la sorte avec une enfant handicapée.
« Nous sommes le Canada, nous sommes un pays avec certains moyens, a répondu Michael Ignatieff. Je trouve inacceptable l'idée de dire : "Allez-vous en, vous coûtez trop cher". La famille nous dit qu'en fait, elle n'a pas besoin de soins médicaux constants, c'est une jeune enfant handicapée! »
« Alors je trouve choquant le fait qu'on va expulser du Canada une famille qui a une enfant handicapée, a continué M. Ignatieff. Je trouve ça incroyable que ce soit possible au Canada. Et je crois que le ministre doit agir dès maintenant parce que ça crée une situation d'angoisse incroyable pour cette famille. Il faut avoir de la souplesse et de la compassion au Canada, bon Dieu! »
Québec n'interviendra pas
Un peu plus tôt dans la matinée, le gouvernement provincial a dit qu'il ne pouvait pas agir dans le dossier de la famille Barlagne.
La ministre québécoise de l'Immigration et des Communautés culturelles, Kathleen Weil, a en effet affirmé à l'antenne de RDI, vendredi matin, qu'elle suivait le dossier, mais que celui-ci était du ressort du fédéral.
Kathleen Weil
Kathleen Weil
« Le Québec a la juridiction pour faire la sélection, l'accueil et l'intégration des immigrants. Mais pour ce qui est des considérations de santé, c'est vraiment le fédéral », a déclaré Mme Weil.
La ministre a ajouté qu'il ne s'agissait pas d'une situation unique : « Ce sont toujours des cas extrêmement difficiles, car c'est une famille qui s'intègre dans la société québécoise et dans le cas présent, elle parle français ».
Une demande humanitaire
La famille Barlagne a présenté jeudi une demande de résidence permanente pour motifs humanitaires au ministre de l'Immigration, Jason Kenney.
La famille a tenu un point de presse émouvant, jeudi matin.
Je voudrais dire au gouvernement haut et fort que ma fille Rachel n'est pas une charge pénible à supporter ni pour nous, ni pour la société, a déclaré la mère, Sophie Barlagne, les larmes aux yeux. C'est une extraordinaire petite personne de huit ans qui s'épanouit de plus en plus.
— Sophie Barlagne
Si M. Kenney rejette la demande que lui ont faite les Barlagne en dernier recours, la famille d'origine guadeloupéenne risque l'expulsion en juillet.
Jason Kenney n'a pourtant pas l'intention d'intervenir.
C'est pas au ministre, c'est pas aux hommes politiques à prendre une décision sur les cas comme celui-là; c'est pour le système légal du Canada et c'est là où quelqu'un doit s'adresser.
— Jason Kenney, ministre de l'Immigration
En plus de s'adresser au ministre de l'Immigration, les parents de Rachel ont invité tous les partis politiques fédéraux, actuellement en campagne électorale, à se prononcer sur le dossier.
D'après les reportages de Francine Plourde et Louiselle Lévesque
Radio-Canada.ca avecAssociated Press

jeudi 14 avril 2011

les immigrants et le marché de l'emploi

Si vous souhaitez obtenir le dossier complet, merci de m'écrire à l'adresse: quebecinside@gmail.com
INSTITUT
DE LA STATISTIQUE
DU QUÉBEC
TRAVAIL ET RÉMUNÉRATION
Participation des immigrants
au marché du travail
en 2009

Faits saillants ................................................................................................................11
Introduction..................................................................................................................13
Section 1
Portrait général des immigrants sur le marché du travail québécois..................................15
Section 2
Impact de la durée de résidence ...................................................................................21
Section 3
Impact de la durée d’études et du lieu d’obtention du diplôme ......................................29
Conclusion...................................................................................................................35
Bibliographie ...............................................................................................................37
Liste des tableaux, figures, annexes et encarts
Liste des tableaux
Tableau 1 Taux de chômage des immigrants et des natifs selon le sexe et le groupe
d'âge, Québec, 2009 ...................................................................................................16
Tableau 2 Taux d'activité et taux d'emploi des immigrants et des natifs selon le sexe et
le groupe d'âge, Québec, 2009.....................................................................................17
Tableau 3 Taux de chômage des immigrants selon le sexe et la durée de résidence,
Québec, Ontario, Canada, 2009...................................................................................21
Tableau 4 Taux de chômage, taux d'activité et taux d'emploi des immigrants selon le
niveau d'études, Québec, 2009.....................................................................................31
Tableau 5 Taux de chômage, taux d'activité et taux d'emploi des immigrants selon le
groupe d'âge et le lieu d'obtention du dernier diplôme, Québec, 2009............................32
Liste des figures
Figure 1 Répartition selon le niveau d'études de la population active et de l’emploi
des immigrants récents et de ceux de longue date, Québec, 2009..................................25
Figure 2 Taux de chômage selon le niveau d’études chez les natifs et les immigrants,
Québec, 2009 ............................................................................................................30
Liste des annexes
Annexe 1 Enquête sur la population active (EPA) et questions portant sur les immigrants..41
Annexe 2 Taux de chômage des immigrants selon le sexe et le groupe d'âge, Québec,
Ontario, Canada, 2009 ...............................................................................................42
Annexe 3 Taux d'activité et taux d'emploi des immigrants selon le sexe et la durée de
résidence, Québec, Ontario, Canada, 2009..................................................................43
Annexe 4 Taux d'emploi des immigrants selon le sexe et le groupe d'âge, Québec,
Ontario, Canada, 2009 ...............................................................................................44
Annexe 5.1 Taux de chômage, taux d'activité et taux d'emploi des immigrants admis
selon le lieu d'obtention du dernier diplôme, Québec, Ontario, Canada, 2009................45
Annexe 5.2 Taux de chômage, taux d'activité et taux d'emploi des immigrants diplômés
universitaires selon le lieu d'obtention du dernier diplôme, Québec, Ontario,
Canada, 2009.............................................................................................................45
Liste des encarts
Encart 1 Le recul de l’activité économique au Québec survenu en 2009 affecte davantage
les immigrants que les natifs ........................................................................................19
Encart 2 Au Québec, tout comme ailleurs au Canada, le taux de chômage demeure
très élevé chez les immigrants très récents mais se réduit fortement avec la
durée de résidence.....................................................................................................23
Encart 3 Les provinces qui ont le plus d’immigrants de longue date en emploi par
rapport à l’emploi total sont également celles où les proportions
d’immigrants très récents et récents en emploi sont les plus élevées..............................27

samedi 9 avril 2011

les Québecois relèvent le niveau...

Mon blog dénonce les propagandes de l'immigration québecoise et forcément il n'est jamais agréable de lire des choses qui sont négatives sur un pays qui nous fait tant rêver et qui fait tout pour entretenir ce rêve idyllique d'une vie meilleure ailleurs (et notamment chez eux, ben voyons !)... Heureusement, il y a les québecois qui relèvent le niveau lamentable et pitoyable de cette politique de l'immigration. Je tire mon chapeau à ce peuple sur leur attitude sur un sujet d'actualité mondiale. Cette vidéo résume beaucoup de chose. Québecois, bravo !!!

mardi 5 avril 2011

(Montréal) Si vous avez choisi d'immigrer au Canada, pensez-y à deux fois avant de vous installer au Québec!
L'Institut de la statistique du Québec (ISQ) ne le dit pas aussi crûment que cela, mais la conclusion d'une remarquable étude qu'il vient de publier saute aux yeux: pour les immigrants, le marché québécois du travail est nettement plus difficile à percer que dans les autres provinces. Les chiffres sont ceux de 2009, dernière année complète où l'on dispose de données permettant d'effectuer des recoupements selon l'âge, le sexe, le niveau d'instruction, la région de provenance. Le document fournit le portrait le plus complet jamais publié sur le sujet (1).(quebec inside mettra ce rapport en ligne prochainement !)

Au Québec, les immigrants occupent 12% de l'emploi total; cela représente 451 000 emplois. On peut raisonnablement penser que la vaste majorité de ces emplois se trouvent dans la région de Montréal, de très loin le premier choix de résidence chez les nouveaux arrivants.

D'entrée de jeu, un chiffre saute aux yeux: au Québec, le taux de chômage chez les immigrants se situe à 13,7%, comparativement à seulement 7,6% chez les travailleurs nés au Canada (que les spécialistes appellent les «natifs»). Cela va donc presque du simple au double. Cette situation n'est pas unique: dans la majorité des pays de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), on peut constater des écarts du même ordre.

Ce qui est plus dramatique, c'est que le reste du Canada réussit à faire beaucoup mieux. En Ontario, le taux de chômage chez les immigrants atteint 10,7%, comparativement à 8,4% chez les «natifs». Dans l'ensemble du Canada, les chiffres correspondants sont de 10% et 7,8%. Chez certaines catégories de travailleurs, les disproportions sont considérables: chez les immigrants très récents (arrivés depuis moins de 5 ans), le chômage n'est que de 7,4% en Saskatchewan, comparativement à 22,4% au Québec. Certes, avec le temps, la situation des immigrants s'améliore. Ainsi, chez les immigrants de longue date (10 ans et plus), le taux de chômage tombe à 10,7% au Québec, mais il demeure encore sensiblement plus élevé que la moyenne canadienne de 8,3%.

Ce que ces chiffres nous disent, c'est que la situation au Québec peut soutenir la comparaison au niveau international, mais que, dans un contexte canadien, le Québec accuse un retard considérable.

Qu'est-ce qui peut causer cela?

Le document vise d'abord à dresser un portrait de la situation, et demeure donc assez discret sur le sujet. Selon le directeur de l'étude, Jean-Marc Kilolo-Malambwe, la présence relativement forte d'immigrants dans une société d'accueil facilite l'intégration des nouveaux arrivants sur le marché du travail. Or, toutes proportions gardées, le Québec attire moins d'immigrants que les autres provinces. On a vu que les immigrants comptent pour 12% de l'emploi au Québec. En Colombie-Britannique, la proportion frise les 27%; en Ontario, 29%, dont une forte proportion d'immigrants de longue date. Le poids de l'Ontario contribue grandement à faire monter la moyenne canadienne à 20%.

Dans ces deux provinces, les immigrants constituent à l'évidence même une masse critique beaucoup plus importante qu'au Québec, et cela peut certainement contribuer, par effet d'entraînement, à faciliter l'accès au marché du travail.

Il faut aussi poser la question de la crédibilité des diplômes. Ainsi, le taux de chômage atteint 20% chez les immigrants diplômés en provenance d'Afrique (y compris les pays du Maghreb), mais tombe à 16% chez les Asiatiques et seulement 9% chez les Européens. Or, les pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie) fournissent beaucoup plus d'immigrants au Québec qu'au reste du Canada. Un chiffre est remarquable: chez les immigrants, peu importe le pays de provenance, qui ont décidé d'effectuer leur formation au Canada ou de décrocher un diplôme dans une institution canadienne, le taux de chômage chute de façon spectaculaire à 8,5%.

Le document jette aussi un éclairage très intéressant sur le taux d'emploi (c'est-à-dire la proportion de personnes en âge de travailler et détenant un emploi). Plus le taux d'emploi est élevé, mieux c'est. Comme on peut s'y attendre, le taux s'emploi des immigrants établis au Québec, à 53,2%, est très inférieur à celui des travailleurs nés au Canada (60,8%). La différence la plus frappante concerne les jeunes femmes de 15 à 24 ans. Chez les jeunes femmes immigrantes de cette catégorie, le taux d'emploi plonge à 36%, 60,6% chez les «natives» du même groupe d'âge. Le document n'avance aucune explication là-dessus, mais on peut se poser la question: ce fossé pourrait-il avoir quelque rapport avec la forte proportion d'immigrants maghrébins, et de leur attitude à l'égard de la femme au travail?

Simplification du recrutement des travailleurs étrangers saisonniers

De nouvelles règles pour simplifier l’embauche ?

04/04/2011
http://www.24hmontreal.canoe.ca/24hmontreal/actualites/archives/2011/04/20110404-164706.html 
En 2010, ce sont près de 600 entreprises québécoises qui ont dû recourir à des travailleurs étrangers saisonniers pour maintenir leurs activités. Photo : Archives
De nouvelles mesures sont entrées en vigueur le 1er avril dernier afin de simplifier le recrutement des travailleurs étrangers temporaires au sein des entreprises québécoises, mais aussi de mieux protéger leurs droits. Le secteur agricole reste sceptique à cette annonce. En 2010, le nombre de travailleurs étrangers saisonniers au Québec a augmenté de 12 % par rapport à l’année précédente et compte un accroissement de 70 % depuis cinq ans.
Pour faire face à une rareté de main-d'œuvre dans plusieurs domaines, la ministre de l’Immigration et des Communauté culturelles, Kathleen Weil, a annoncé des modifications visant à simplifier les procédures d’embauche.
« Avec ces nouvelles règles, nous répondons aux demandes formulées par les employeurs québécois en allégeant le processus de recrutement des travailleurs temporaires », a-t-elle déclaré.
Pour permettre aux entreprises québécoises d’obtenir plus rapidement la main-d'œuvre dont elles ont besoin, l’examen des offres d’emplois sera simplifié par le retrait de certains critères. De plus, les travailleurs étrangers temporaires n’auront plus à demander un Certificat d’acceptation du Québec (CAQ) pour les offres d’emploi de moins de 30 jours.
Protéger les travailleurs
Afin de veiller au respect des droits des travailleurs étrangers temporaires, le ministère de l’Immigration pourra également refuser une offre d’emploi déposée par un employeur qui a été reconnu coupable d’une infraction aux lois du travail, dans les deux années précédant le dépôt de cette offre.
Il se garde le droit également d’exiger de l’employeur un contrat de travail précisant les conditions offertes à un travailleur peu spécialisé, pour un emploi de plus de 30 jours.
De la bonne foi, mais pas de réelle amélioration
Contacté par 24H, Mathieu Forget, porte-parole de la Fondation des entreprises en recrutement de main-d’œuvre agricole étrangère (FERME) reconnaît la bonne foi du ministère tout en restant sceptique aux simplifications annoncées.
« Si ces nouvelles règles sont les mêmes que celles établies dans le projet de changement sur lequel nous avons été consultés en décembre dernier, ces modifications risquent de repousser le processus de recrutement de six à douze semaines», a-t-il confié.
« Plus de CAQ, c’est extraordinaire, mais dans le secteur agricole, on ne fait jamais venir des travailleurs pour moins de 30 jours », a-t-il ajouté, en précisant que la FERME allait étudier de près les nouvelles dispositions afin de voir dans quelles mesures le secteur agricole serait concerné.
En 2010, ce sont près de 600 entreprises québécoises qui ont dû recourir à des travailleurs étrangers saisonniers pour maintenir leurs activités, ce qui représente près de 8 000 offres d’emploi comblées.
melanie.colleu@24-heures.ca

du nouveau pour la résidence permanente ?


Statut de résident permanent - Ottawa veut empêcher les mariages frauduleux

La Presse canadienne   29 mars 2011
http://www.ledevoir.com/politique/canada/319878/statut-de-resident-permanent-ottawa-veut-empecher-les-mariages-frauduleux 
Ottawa — Le gouvernement Harper a discrètement proposé de changer les règles pour les nouveaux arrivants venus rejoindre un conjoint au pays.

En vertu de ce changement, les conjoints devraient rester en couple deux ans ou plus avant que le nouvel arrivant n'obtienne officiellement la résidence permanente.

La modification de la réglementation — élaborée dans la foulée de consultations en ligne et auprès de municipalités — a pour objectif d'éradiquer la pratique des mariages frauduleux utilisés pour contourner les lois sur l'immigration canadienne.

Le partenaire à l'étranger qui entretiendrait une relation avec un Canadien depuis moins de deux ans obtiendrait seulement le statut de «résidence permanente conditionnelle». L'immigrant devrait par la suite demeurer de bonne foi au sein de la relation avec le Canadien qui le parraine, et ce, pendant deux ans ou plus à compter de son arrivée au pays, sans quoi il risquerait de perdre son statut de résident permanent. Cela pourrait mener à son expulsion du pays.

Un document fédéral a été publié, samedi, peu de temps avant le déclenchement des élections. La note indique que cette modification de la réglementation enverrait un message fort à la communauté internationale; «le Canada prend des mesures concrètes pour contrer les mariages frauduleux et la fraude en général dans le domaine de l'immigration».

Harmonisation de la politique d'immigration

Le Canada harmoniserait ainsi sa politique d'immigration avec celle des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de l'Australie. Ces pays ont tous mis en place une condition minimale d'une relation de deux ans pour les nouveaux arrivants, souligne le document.

La directrice d'une clinique d'aide juridique pour la communauté asiatique de Toronto, Avvy Go, a soutenu hier que cette mesure serait désastreuse pour des femmes qui sont coincées dans une relation de couple où règnent les abus. La note gouvernementale mentionne que dans le cas où la mesure serait adoptée, un processus serait mis en place afin de permettre aux individus violentés de poursuivre leur démarche sans être contraints de demeurer dans cette relation. Avvy Go a toutefois fait valoir que plusieurs femmes vulnérables ne se plaindront pas du fait d'être maltraitées par leur conjoint.

La population dispose de 30 jours pour se prononcer sur la proposition fédérale.