mercredi 25 mai 2011

Immigration - Non aux quotas par origine!

Ont signé ce texte: Pierre Anctil, Françoise Armand, Mireille Baillargeon, Alain Bélanger, André Boisclair, Gérard Bouchard, François Crépeau, Micheline Dumont, Madeleine Gagné, Élisabeth Garant, Micheline Labelle, Annick Lenoir, Guillaume Marois, Marie McAndrew, Victor Piché, Gérard Pinsonneault, Maryse Potvin, Stephan Reichhold, Jean Renaud, Gisèle Ste-Marie, Michèle Vatz Laaroussi, Bilkis Vissandjee, Daniel Weinstock. 
19 mai 2011

La ministre Kathleen Weil a récemment publié un document de consultation présentant les orientations envisagées en matière d'immigration pour les prochaines années. On doit se réjouir du moment choisi pour cet exercice, à l'abri du climat électoral, peu propice à un débat serein sur le sujet.

Ce document de consultation porte sur le nombre d'immigrants permanents que le Québec entend accueillir et sur la proportion relative des composantes (regroupement familial, réfugiés, immigrants économiques). Il décrit, en termes souvent très technocratiques, les modalités administratives qui encadrent la gestion du mouvement migratoire. Pour cette raison, il y a peu de chance que l'opinion publique s'émeuve des enjeux mis en avant. Les méthodes utilisées pour accepter, refuser ou encore retarder le traitement des demandes de résidence permanente ne risquent pas beaucoup d'être abordées. Il importerait pourtant qu'on s'y attarde davantage.

Jusqu'au milieu du XXe siècle, le Canada n'admettait pratiquement que des immigrants d'origine européenne, de préférence des Britanniques. Cette pratique s'inscrivait dans une idéologie générale de «hiérarchisation des races et des ethnies» contre laquelle les horreurs de la Deuxième Guerre mondiale et le processus de décolonisation n'avaient pas tout à fait immunisé l'Occident.

Au cours des années 1960, cette méthode a été progressivement remplacée par une approche universelle et égalitaire, sans égard à la race, à la couleur, à la nationalité, à la religion, à la langue maternelle et au sexe. Quand le Québec a obtenu des pouvoirs lui permettant de choisir lui-même une proportion importante de ses immigrants, il a adhéré d'emblée à ce principe de non-discrimination, lequel s'harmonisait d'ailleurs tout à fait avec sa propre Charte des droits et libertés.

«Bassin géographique»


Mais en 2004, des dispositions surprenantes ont été introduites dans la Loi sur l'immigration. Prétextant que la sélection avait notamment pour objet de favoriser l'enrichissement du patrimoine socioculturel du Québec, il fut décidé que le nombre d'immigrants à admettre pourrait désormais être réparti par «bassin géographique». Une clause autorisant la suspension de l'étude des demandes en provenance d'un bassin ou d'un autre fut même introduite, autrement dit, une clause mettant en oeuvre des quotas fondés sur l'origine géographique.

Dans le document rendu public ces derniers jours par la ministre Weil, on va un peu plus loin: essentiellement, on vise à limiter à 30 % la proportion des immigrants provenant de l'un ou l'autre bassin, notamment de l'Afrique. Quel que soit l'angle considéré, il s'agit là d'un retour à des pratiques en vigueur avant l'adoption des Chartes et inconciliables avec le principe d'universalité de la politique d'immigration et d'égalité des personnes devant la Loi.

Conforter la discrimination

Qu'en est-il des justificatifs invoqués à l'appui de ces mesures dignes d'une époque qu'on croyait révolue?

L'argument de l'enrichissement du patrimoine socioculturel est pour le moins étonnant: pris au pied de la lettre, il devrait amener les autorités à concentrer leurs efforts de sélection partout, sauf en Europe, puisque la population québécoise, tant celle de vieille souche que celle issue de l'immigration, est massivement d'origine européenne.

On argue aussi des difficultés d'intégration rencontrées par les immigrants de certaines provenances. À cet égard, on doit considérer deux choses.

D'une part, différentes études ont mis en évidence la discrimination dont sont parfois l'objet les nouveaux arrivants sur le marché du travail. Est-ce le rôle de l'État de conforter cette discrimination en l'étendant à la pratique même de la sélection? Ne serait-il pas plus productif de mettre en oeuvre de meilleurs moyens pour la contrer? Poser la question, c'est y répondre.

D'autre part, avant d'accuser tous les employeurs québécois de racisme, il convient de prendre en considération un autre élément de la problématique. Il est plausible, pour ne pas dire probable, que les connaissances linguistiques, la qualité de l'éducation reçue ou l'expérience acquise dans certains pays ne soient pas toujours du niveau requis sur le marché québécois du travail, notamment parce que les vérifications faites lors de l'examen des candidatures ne sont pas suffisamment poussées (comme le laisse entendre, d'ailleurs, le document de consultation). Cela peut expliquer en partie le manque d'adéquation entre les compétences de certains immigrants et les besoins des employeurs québécois.

Sélection rigoureuse

Ce qu'il faudrait alors, ce n'est pas tant l'instauration de quotas aveugles, fondés sur l'origine géographique (synonyme en réalité de race, de couleur ou d'ethnie) qu'une sélection plus soignée et plus rigoureuse, notamment sur le plan de l'évaluation des connaissances linguistiques, de la formation et des compétences professionnelles.

Naturellement, la mise en oeuvre d'une telle approche requerrait de consacrer à la sélection davantage de ressources même si, dans un premier temps, une certaine diminution du volume des admissions peut en résulter. Et il faudrait surtout, de la part des autorités, une dose importante d'imagination et de courage.

Tenter de contenir la vague de l'immigration nord-africaine par des moyens dignes d'une autre époque n'est pas dans l'intérêt supérieur du Québec. Pour la première fois de notre histoire, le Québec est la destination privilégiée d'une immigration massivement francophone qui ne demande qu'à se rallier à la majorité. L'adoption de mesures discriminatoires et vexantes à l'endroit de ces immigrants risque de les amener, comme d'autres qui les ont précédés, à se détourner de la majorité francophone et à aller contribuer, eux aussi, à la marginalisation du seul peuple francophone d'Amérique du Nord.

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Ont signé ce texte: Pierre Anctil, Françoise Armand, Mireille Baillargeon, Alain Bélanger, André Boisclair, Gérard Bouchard, François Crépeau, Micheline Dumont, Madeleine Gagné, Élisabeth Garant, Micheline Labelle, Annick Lenoir, Guillaume Marois, Marie McAndrew, Victor Piché, Gérard Pinsonneault, Maryse Potvin, Stephan Reichhold, Jean Renaud, Gisèle Ste-Marie, Michèle Vatz Laaroussi, Bilkis Vissandjee, Daniel Weinstock.

dimanche 22 mai 2011

Au Québec les immigrants on s'en fout, mais donnez nous l'argent !

Interculturalisme 2011 - Faible stratégie d'intégration des immigrants au Québec

Stephan Reichhold - Directeur de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes  3 mai 2011
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Photo : Illustration: Christian Tiffet

En 1990, sur la base d'un très large consensus, l'ensemble des partis politiques adoptaient l'Énoncé de politique en matière d'immigration et d'intégration: Au Québec - Pour bâtir ensemble, posant ainsi les principes fondateurs des politiques publiques du Québec relatives aux stratégies d'intégration des nouveaux arrivants.
Cette approche distincte, alors privilégiée par le gouvernement québécois face à une politique canadienne du multiculturalisme envahissante et inadaptée aux aspirations de la société québécoise, a été définie par un vocable qui fait actuellement l'objet de nombreux débats: l'interculturalisme. Le principe en est simple: le nouvel immigrant est invité à travers un contrat moral à prendre part et à s'intégrer dans un cadre sociétal prédéfini, caractérisé par une langue commune, des valeurs établies et un bagage historique propre.

Les éléments essentiels de ce que l'on qualifie d'interculturalisme sont la bidirectionnalité (qui engage réciproquement autant la personne immigrante que la société d'accueil) et l'interaction (qui assure un espace de dialogue, d'échange et de rencontre entre le nouvel arrivant et la société d'accueil). Tant que ces deux principes fondamentaux de l'interculturalisme ne seront pas déployés à grande échelle au Québec, nous peinerons dans nos efforts en vue de permettre aux nouveaux immigrants de s'intégrer et de participer pleinement à la société québécoise.

Effort marginal


Alors que les principes de base mis en avant en 1990 visant l'inclusion des immigrants à toutes les sphères de la société sont bien présents dans les discours de nos dirigeants politiques (tous partis confondus) ainsi que dans les plans d'action et les directives ministériels, force est de constater qu'ils n'ont été que peu appliqués ces vingt dernières années. On pourrait même parler de recul si l'on se fie aux récentes orientations gouvernementales. Depuis trois ou quatre ans, la priorité dans ce dossier se limite principalement à informer et à «éduquer» les nouveaux immigrants sur des valeurs communes spécifiques au Québec; l'intention étant d'atténuer les tensions sociales croissantes que connaît le Québec depuis quelques années face à l'immigration.

Ainsi, le gouvernement a multiplié avec vigueur la production de guides, de dépliants, d'information sur le Web à l'attention des nouveaux arrivants. On a augmenté les sessions d'information de tout ordre. Le Québec a même imposé la signature d'une déclaration d'adhésion aux six valeurs fondamentales québécoises à chaque nouvel immigrant. On a également investi massivement dans la francisation des immigrants.

Il n'est certes pas inutile, ni mauvais d'informer les immigrants sur ce qui les attend au Québec ou de les franciser, mais où est la bidirectionnalité, l'interaction? Comment s'articulent la responsabilité et les actions à mener par la société accueillante pour inclure ces nouveaux arrivants? Quelles ont été les initiatives ou les mesures mises en avant auprès de la société d'accueil afin de préparer le Québec aux changements sociétaux et culturels que nous vivons actuellement? L'effort de ce côté a été marginal, pour ne pas dire absent.

Intégration institutionnelle

Penser que fournir simplement de l'information brute et abstraite est suffisant pour intégrer les personnes immigrantes témoigne de l'incapacité du Québec à incarner l'interculturalisme dans ses pratiques d'accueil, notamment institutionnelles. L'intégration dans un modèle interculturel est un processus qui prend du temps. Les nombreux organismes communautaires voués à l'accueil et l'intégration des nouveaux arrivants peuvent témoigner du succès des pratiques interculturelles lorsqu'elles sont ancrées dans l'intervention et adaptées aux besoins des nouveaux arrivants. La rareté des ressources dont ils disposent en limite cependant l'impact.

Le Québec privilégie l'intervention institutionnelle comme modèle d'intégration à l'inverse de ce que l'on observe dans le reste du Canada. Ainsi, alors qu'au Québec à peine 8 % des budgets destinés à l'intégration vont vers le communautaire et les initiatives de terrain, dans le reste du Canada, 70 % des budgets vont dans le réseau communautaire. Rappelons que grâce à l'Accord Canada-Québec sur l'immigration (1991), le Québec dispose d'importants moyens financiers récurrents et généreusement indexés qui lui sont garantis à très long terme (258 millions de dollars en 2011). À cet apport financier s'ajoutent 45 millions de dollars que le Québec encaisse chaque année de la poche des immigrants en tarification.

Il est d'autant plus discutable que le Québec ait de si faibles performances en matière d'intégration malgré toutes ces ressources et expertises. Les ministères de l'Immigration, de l'Emploi et de la Solidarité sociale et de l'Éducation, les trois principaux acteurs institutionnels responsables des mesures d'intégration et de francisation au Québec engloutissent environ 90 % des sommes destinées spécifiquement à l'intégration des nouveaux immigrants, soit environ 280 millions de dollars par année, avec les résultats peu reluisants que l'on connaît, notamment en matière de chômage et de décrochage scolaire des nouveaux arrivants.

Interculturalisme virtuel

Après 20 ans d'interculturalisme virtuel, les institutions québécoises n'ont pas su s'adapter aux nouvelles réalités d'un Québec diversifié et continuent à voir l'immigrant comme étant le problème plutôt que de réaliser les limites des approches et des pratiques qui ont été conçues pour une population homogène. Les gestionnaires de ces institutions sont peu équipés pour faire face à l'approche interculturelle, alors qu'ils ont un rôle essentiel à jouer dans l'adaptation des pratiques, les cadres de travail et les règles établies devant favoriser et permettre aux intervenants d'avoir une pratique adaptée.

Sur le terrain, on peut observer une grande ouverture à l'adaptation dans les services publics, mais les professionnels (agents des CLE, travailleurs sociaux, professeurs, infirmières, éducateurs) ne se sentent ni soutenus ni outillés par leurs institutions. Alors que les pratiques communautaires se sont adaptées et ont intégré l'approche interculturelle, celles des institutions ont peu évolué. Le vide politique à cet égard, tant au niveau de l'emploi que de l'éducation ou de la santé, fait en sorte que les institutions peinent à faire face au défi de la diversité dans lequel la société québécoise est engagée.

Le temps est venu de mener une véritable évaluation des pratiques d'intégration au Québec ainsi qu'une réflexion en profondeur, car nous disposons de tous les ingrédients pour faire mieux: les ressources financières, le pouvoir politique exclusif (face au Canada), l'expertise, l'infrastructure et l'espace.

Ce texte a été rédigé à l'invitation d'Interculturalisme 2011, en préalable au Symposium international qui aura lieu du 25 au 27 mai prochains, à Montréal (www.symposium-interculturalisme.com).

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Stephan Reichhold - Directeur de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes

samedi 7 mai 2011

la famille Barlagne n'est pas un cas isolé

EDIFIANT, j'ai pu, grâce à la collaboration d'une famille française (que je remercie vivement de leur confiance et aide) obtenir le papier qui stipule noir sur blanc, le terme de fardeau excessif !!!Ne serait ce qu'en tant que touriste le "fardeau excessif" de cette famille devrait encore "pleurer" au service de l'immigration pour simplement visiter le pays...

Si les Barlagne ont pu bénéficier, grâce à la médiatisation importante, du droit de rester au Canada (voir article ci-dessous), que dire des autres familles, des dizaines d'autres familles qui sont ainsi "rejetées" ?

Comment appelle-t-on l'exclusion volontaire d'un être humain dans une société lorsque celui-ci a un handicap?
Et ensuite, nous pouvons lire dans les sites officiels d'immigration du Canada et notamment dans la province du Québec, qu'elle accueille les immigrants à bras ouverts ??

Encore une fois, méfiez-vous de la propagande de l'immigration canadienne notamment du Québec car tout le monde n'y est pas le bienvenue dans la "belle"-province...




Les Barlagne pourront rester au Canada

le 19 avril 2011
La famille Barlagne, menacée d'expulsion du Canada parce... (PHOTO: ARCHIVES LA PRESSE)
La famille Barlagne, menacée d'expulsion du Canada parce que la fillette de 8 ans souffre de paralysie cérébrale.
PHOTO: ARCHIVES LA PRESSE
Denis Lessard
La Presse
(Québec) La famille Barlagne, qui était menacée d'expulsion, pourra finalement rester au Canada. Le cabinet de la ministre de l'Immigration, Kathleen Weil, a confirmé mardi qu'une entente était intervenue entre Ottawa et Québec dans le dossier de cette famille d'origine française installée au Québec depuis six ans.
«Nous avons été en contact avec le fédéral. Le Québec va renouveler le certificat de sélection émis pour cette famille en 2007 et le transmettre avec une lettre pour confirmer sa volonté que les Barlagne restent au Québec», a expliqué mardi Renaud Dugas, porte-parole de la ministre. C'est Ottawa qui par la suite confirmera directement la décision aux parents.
Les Barlagne étaient menacés d'expulsion à cause de la paralysie cérébrale de leur fille Rachel, considérée comme un «fardeau excessif pour les services sociaux».
L'avocat de la famille, M. Stéphane Minson, soutient que la ministre québécoise de l'Immigration, Kathleen Weil s'est engagée à permettre aux Barlagne de rester au Canada. «On a pour l'instant une déclaration de la ministre québécoise qui s'engage à ce que la famille puisse rester au Québec. On ne sait pas encore la manière, mais c'est une déclaration d'intention très forte de la part du Québec», a dit l'avocat. Il peut s'écouler quelques jours, voire quelques semaines, avant que ces confirmations ne parviennent d'Ottawa, mais elles ne font pas de doute, selon lui.
Longue bataille
La famille Barlagne se bat sans relâche pour rester au Québec depuis des années.
«Jamais, jamais on n'aurait baissé les bras», lance Sophie Barlagne, en expliquant que la période la plus difficile est survenue il y a trois ans, lorsque son mari et elle ont reçu l'avis d'expulsion du gouvernement.
«Je pense que tout le monde, dans cette histoire, que ce soit le gouvernement ou la population, a compris le cri de notre famille et a compris la douleur dans laquelle on était», a fait valoir Mme Barlagne.
La mère de famille dit avoir puisé son énergie auprès de son mari et de ses enfants, mais aussi «dans le fait de pouvoir enfin donner la voix à toutes les personnes handicapées et toutes les personnes qui sont porteuses d'un handicap comme celui de sa fille.
«Je ne pouvais pas accepter qu'on puisse employer de tels mots sur une personne», a affirmé Sophie Barlagne.
Solution
L'Assemblée nationale devait débattre et adopter une motion déposée mardi par le député péquiste de Deux-Montagnes, Benoît Charette. L'Assemblée demandait à Ottawa de laisser la famille rester au Canada. L'appui du gouvernement Charest était acquis. Mais on avait à la dernière minute décidé de reporter ce débat, sans doute pour donner le temps aux tractations de coulisses d'aboutir.
Une solution a été trouvée mardi, selon le cabinet de la ministre québécoise de l'Immigration, Kathleen Weil. Le dossier a évolué rapidement après les discussions qui ont eu lieu entre les deux ordres de gouvernement.
La semaine dernière, la ministre Weil avait pourtant affirmé à l'antenne de RDI qu'elle suivait le dossier, mais que celui-ci était du ressort du fédéral.
«Le Québec a la juridiction pour faire la sélection, l'accueil et l'intégration des immigrants. Mais pour ce qui est des considérations de santé, c'est vraiment le fédéral», avait-elle déclaré.
La famille Barlagne a demandé la semaine dernière au ministre fédéral de l'Immigration, Jason Kenney, de lui octroyer un permis de séjour permanent pour des raisons humanitaires.
Jusqu'à aujourd'hui, le ministre s'y était refusé. Il a indiqué que la décision revenait au «système légal du Canada».
La famille avait tout de même obtenu l'appui très clair des trois autres partis politiques fédéraux.
David et Sophie Barlagne disent avoir été encouragés par les représentants consulaires canadiens à venir au pays pour démarrer une entreprise informatique. Selon M. Barlagne, on leur avait indiqué à l'époque que le handicap de leur fille n'allait causer aucun problème (ndlr: on sait ce que vaut la parole et les dires de l'immigration québécoise et canadienne)
- Avec La Presse Canadienne

mercredi 4 mai 2011

Les immigrants ont été frappés plus durement par la récession

Publié le 01 avril 2011
http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/canada/201104/01/01-4385648-les-immigrants-ont-ete-frappes-plus-durement-par-la-recession.php

Pendant la récession de 2009, le taux de chômage a grimpé deux fois plus... (Photo AFP)
Photo AFP
  •  Lia Lévesque
(Montréal) Pendant la récession de 2009, le taux de chômage a grimpé deux fois plus chez les immigrants québécois que chez les personnes nées au pays.
En fait, cette année-là, le taux de chômage a crû de 1 point de pourcentage chez les personnes nées au pays, alors qu'il a bondi de 2,6 points chez les immigrants âgés de 15 ans et plus.
Cette donnée ressort d'une étude sur la participation des immigrants au marché du travail en 2009, qui vient d'être publiée par l'Institut de la statistique du Québec.
Plus spécifiquement, le taux de chômage s'est établi cette année-là à 7,6% chez les natifs, alors qu'il était de 13,7% chez les immigrants au Québec.
Le taux de chômage plus élevé des immigrants est un phénomène qui est loin d'être propre au Québec; les statisticiens le remarquent dans la majorité des pays de l'OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économique), notamment au Canada.
Au Canada, le taux de chômage atteignait 10% chez les immigrants en 2009 et 7,8% chez les natifs. Là encore, le taux de chômage a augmenté de 1,9 points chez les natifs et de 2,9 points chez les immigrants.
Toutefois, le taux de chômage des immigrants diminue de façon systématique selon leur durée de résidence au pays.
Ainsi, au Québec, le taux de chômage des immigrants était de 22,4% chez les immigrants très récents, soit une durée de résidence inférieure ou égale à cinq ans, de 15,2% chez les immigrants ayant vécu ici entre cinq et 10 ans et de 10,7% chez les immigrants qui sont ici depuis 10 ans et plus.
De même, le taux de chômage des immigrants diminue à mesure que leur niveau d'études augmente, comme c'est le cas pour les personnes nées ici.
Ainsi, le taux de chômage chez les immigrants qui n'ont pas de diplôme d'études secondaires atteint 25,2%, alors que celui des immigrants qui ont un diplôme universitaire tombe à 10,3%.
Également, les immigrants qui ont obtenu leur diplôme au Canada affichent un taux de chômage moindre que ceux qui ont décroché leur diplôme à l'étranger. Ainsi, ceux qui ont obtenu leur dernier diplôme au Canada affichent un taux de chômage de 8,5%, soit seulement 0,9 point de plus que celui des personnes nées ici.
Là encore, le phénomène n'est pas propre au Québec. L'Institut de la statistique souligne une recherche qui a démontré que «l'obtention d'un diplôme dans le pays d'accueil permet d'avoir une formation reconnue et crédible aux yeux des employeurs et aussi d'apprendre les codes sociaux», comme l'organisation du milieu du travail, sa hiérarchie, etc.