mercredi 27 avril 2011

Situation des immigrants sur le marché du travail québécois

Diplôme canadien : un atout qui ne fait pas tout

28/03/2011
http://www.24hmontreal.canoe.ca/24hmontreal/actualites/archives/2011/03/20110328-163851.html?sms_ss=email&at_xt=4d9df325c36df69a%2C0

 
Les immigrants ayant obtenu un diplôme d'études canadien ont davantage de facilité à entrer sur le marché du travail québécois que les autres.Photo : Archives
L’obtention d’un diplôme canadien facilite l’intégration des immigrants sur le marché du travail, d’après une étude menée par l’Institut de la statistique du Québec, lundi. Mais l’enquête révèle également que l’obtention d’un tel diplôme ne fait pas tout. D’après les statistiques, le taux de chômage des immigrants diminue systématiquement avec la durée de leur résidence au Canada, leur niveau d’étude, mais aussi avec l’obtention d’un diplôme scolaire dans le pays d’accueil.
En effet, parmi les immigrants, ceux ayant obtenu leur dernier diplôme d’études au Canada affichent le taux de chômage le plus faible avec 8,5 %, alors que celui des immigrants au Québec est estimé à 13,7 %.
« Ce résultat permet de mettre une nouvelle fois en évidence la problématique de la reconnaissance des diplômes étrangers », a déclaré Jean-Marc Kilolo-Malambwe, l’analyste en statistiques du travail qui a mené l’étude.
Contacté par 24H, Yann Hairaud, directeur général de la Clef pour l’intégration au travail des immigrés (CITIM), est d’ailleurs venu appuyer ces propos. « La difficulté numéro un des immigrants qui nous sollicitent est la reconnaissance de leurs acquis : diplômes et expériences professionnelles », a-t-il expliqué.
Malgré tout, à niveau universitaire canadien égal, le taux de chômage, reste plus de deux fois plus élevé chez les immigrants que chez les natifs du Canada, à savoir 6,6 % contre 3,1 %.
Ces statistiques laisseraient entendre que lorsqu’un employeur a le choix entre deux candidats avec le même niveau universitaire canadien, il embaucherait en général plus facilement le natif que l’immigrant.
Quel travail et dans quelles conditions ?
Anissa Bouyahi, agente de développement et de communication au Centre d’appui aux communautés immigrantes (CACI) a quant à elle, soulevé d’autres problèmes.
« Il faudrait faire le suivi de ces travailleurs immigrants et vérifier s’ils trouvent du travail dans leur champ de compétence. Il y en a beaucoup qui sont employés dans le secteur manufacturier, un domaine précaire, car ils ne décrochent rien ailleurs. Et puis il y a les femmes, qui ont en général plus de difficultés à trouver un travail que leurs homologues masculins », a-t-elle précisé.
L’analyste Jean-Marc Kilolo- Malambwe a d’ailleurs ajouté qu’il serait intéressant d’aborder d’autres aspects comme le champ de compétence, la situation des immigrés dans leur travail ainsi que le niveau salarial.