vendredi 4 septembre 2009

SANTE:130 heures à l'hopital

Publié le 02 septembre 2009 à 21h34 | Mis à jour le 02 septembre 2009 à 21h36

Sa mère a reçu les résultats d'une biopsie deux jours après sa mort

« C'est pas normal de passer 130 heures à l'urgence »

« C\'est pas normal de passer 130 heures à l\'urgence »

«Ça ne me donne plus envie de voter quand je pense à ma mère qui a vécu tout ça», affirme Michel André.
Étienne Ranger, LeDroit
Caroline Barrière
Le Droit
Une dame de 71 ans de Gatineau, qui venait d'apprendre par son médecin de famille qu'elle souffrait d'un cancer lymphatique, a dû passer cinq jours à l'urgence de Hull avant d'être transférée dans une chambre pendant le mois de juillet.
Sa maladie était tellement agressive qu'elle a attendu, en vain, les résultats d'une biopsie qui devaient lui être communiqués dans un délai de 24 h à 48 h. Ils ont été connus 10 jours plus tard, soit deux jours après son décès.
En colère contre les politiciens
Michel André, le fils de Roma Beaulieu André, a décidé de faire quelque chose pour sa mère et pour tous ceux qui connaissent des moments difficiles au sein du système de santé. Il ne blâme pas les infirmières, ni les médecins et ni le personnel de l'hôpital de Hull. Au contraire, il est en colère contre les politiciens qui ne semblent pas se rendre compte des problèmes qui touchent la population qui est malade.
« Les employés sont débordés. Ils font de leur mieux mais ils ne peuvent pas en faire plus. Ce n'est pas de leur faute si les patients doivent attendre dans des conditions inhumaines entre deux rideaux à l'urgence. Il faut que les choses changent. On ne peut pas dire que c'est normal de passer 130 heures à l'urgence sur une civière », dit-il avec émotion.
Il aurait aimé connaître les résultats de la biopsie afin de savoir quels traitements auraient été susceptibles de venir en aide à sa mère. Après son décès, il a quand même demandé au médecin qu'il lui communique ses conclusions pour savoir pourquoi sa mère était si malade et pourquoi elle était décédée aussi rapidement.
« J'aurais pu comprendre si on m'avait dit qu'il fallait que j'attende trois ou quatre jours de plus. Mais 10 jours, c'est vraiment inacceptable. Ça faisait 40 ans qu'elle avait mis les pieds dans un hôpital. Elle a toujours payé ses impôts. Et la première fois qu'elle y va, elle n'a pas pu recevoir un service adéquat », ajoute Michel André.
Expérience douloureuse
C'est pour cette raison qu'il invite les politiciens de la région à séjourner 48 heures sur une civière dans les urgences afin de leur faire comprendre toute la frustration qui l'habite à
la suite de cette expérience
douloureuse. « Ça ne me donne plus envie de voter quand je pense à ma mère qui a vécu tout ça. Je suis découragé », explique-t-il.
Le Centre de santé et de services sociaux de Gatineau (CSSSG) a fait savoir qu'il ne commentait pas les cas personnels à cause de la nature confidentielle des dossiers médicaux.