dimanche 31 janvier 2010

Recrutement de main-d'oeuvre

Nouvelle entente entre Paris et Québec

Mise à jour le vendredi 29 janvier 2010 à 19 h 28

Les employeurs québécois qui ont de la difficulté à recruter des travailleurs spécialisés dans la province pourront maintenant se tourner vers la France pour combler leurs besoins.
En vertu d'une entente signée vendredi par la ministre québécoise de l'Immigration, Yolande James, et le Secrétaire d'État de la République française, Laurent Wauquiez, les employeurs québécois pourront afficher des offres d'emploi en passant par « Pôle emploi international France ».
Je suis persuadée que cette entente permettra à la société québécoise de bénéficier de l'expertise et du savoir-faire français.
— La ministre Yolande James
Les citoyens français, de même que les détenteurs de permis de séjour en France et les ressortissants de l'espace économique européen, pourront y répondre. L'employeur qui utilisera cet outil devra toutefois démontrer que la recherche de candidats au Québec s'est avérée vaine.
« Dans le secteur de la santé, dans le secteur de l'éducation, de l'informatique, on a des besoins partout, pas juste à Montréal, mais dans les régions du Québec » aussi, a indiqué la ministre James. En toute logique, les candidats ne devraient pas manquer.
Le Québec exerce une forte attraction auprès des candidats français qui souhaitent s'expatrier. [...] En dehors de l'Union européenne, le Québec est de très, très, très, très loin la destination qui attire le plus les Français.
— Laurent Wauquiez
Évoquant les emplois susceptibles de susciter un intérêt, M. Wauquiez a déclaré qu'il y avait en France « des profils qui sont clairement très intéressés au niveau des ingénieurs, des informaticiens ». « Ubisoft est évidemment une espèce de phare: ça attire beaucoup, il y a une dimension très symbolique, a-t-il poursuivi. Mais il y a aussi les métiers de bouche, tout ce qui est hôtellerie et restauration, qui sont des postes très intéressés au niveau du Québec, et puis cadre d'entreprise, aussi, sur lequel on a pas mal de demandes. »
Les candidats choisis à l'étranger en vertu de cet accord seront toutefois soumis aux règles d'immigration habituelle.
Une plus grande mobilité de la main-d'oeuvre
L'entente s'ajoute à une série de mesures visant à faliciter la mobilité de la main-d'oeuvre, adoptées récemment par les deux gouvernements. Jusqu'à maintenant, 22 Arrangements de reconnaissance mutuelle (ARM) des qualifications ont déjà été signés. Pour qu'un arrangement puisse entrer en vigueur, l'ordre professsionnel concerné doit toutefois en préciser les modalités.
La dernière entente signée, en décembre dernier, touchait les professionnels de la santé. Les accords précédents visaient notamment les ingénieurs, les comptables et les architectes.
Selon les prévisions formulées par le premier ministre Jean Charest, les deux gouvernements devraient avoir atteint une centaine d'arrangements avant sa prochaine visite à Paris, en octobre ou en novembre.
En septembre dernier, Yolande James, déclarait dans une entrevue accordée au quotidien français Le Monde que le Québec aurait 700 000 emplois à combler d'ici 2012, à cause du vieillissement de la population.
Quelque 15 000 Français s'établissent au Québec chaque année.
 
Radio-Canada.ca avec Presse canadienne et Agence France Presse