dimanche 11 juillet 2010

Enfin une bonne nouvelle...

Bond de 3 % de l'emploi au Québec

Le marché du travail se porte de mieux en mieux

François Desjardins 10 juillet 2010
http://www.ledevoir.com/economie/emploi/292382/bond-de-3-de-l-emploi-au-quebec

Depuis le mois de juillet 2009, lorsque le marché du travail a véritablement touché le fond du baril, l'économie québécoise a créé 117 000 emplois, un bond de 3 % qui place le Québec en tête de peloton des provinces.

Selon les données de Statistique Canada publiées hier, l'apparition de 30 400 emplois en juin a permis au Québec d'abaisser son taux de chômage à 7,8 %, par rapport à 8 % au mois précédent. D'une même voix, les économistes ont convenu que le marché du travail semble bel et bien rétabli.

La situation dans l'ensemble du pays est telle que la Banque du Canada, aux yeux de ces mêmes économistes, n'aura d'autre choix que de hausser son taux directeur le 20 juillet pour une deuxième fois de suite. Celui-ci se situe à 0,50 %, et tout ajustement finit par se répercuter sur l'ensemble de l'économie, car il affecte le coût des emprunts pour les consommateurs et les entreprises.

Les gains du Québec, qui ont contribué pour le tiers des 93 000 nouveaux emplois à l'échelle canadienne, ont été surtout observés dans les hôtels et la restauration, la gestion d'entreprises et la santé. De plus, ils étaient divisés à parts égales entre le temps partiel et le temps plein.

Longue séquence sous la moyenne

Les économistes ne s'attendaient qu'à 20 000 nouveaux emplois. L'explosion du marché du travail a fait qu'à l'échelle canadienne, le taux de chômage est passé de 8,1 % à 7,9 %. Ce qui veut dire une chose: encore une fois, et depuis six mois, le taux québécois est inférieur à la moyenne de l'ensemble des provinces.

«C'est la séquence la plus longue où le taux québécois est inférieur au taux canadien, et ce, depuis 1976», a indiqué dans un courriel Joëlle Noreau, économiste au Mouvement Desjardins.

L'établissement prévient toutefois qu'un mois n'est pas coutume. Certes, la croissance de l'emploi au Québec a été importante depuis un an, mais elle ne sera pas éternelle.

«L'indice précurseur Desjardins (IPD) suggère une réduction de cadence d'ici la fin de 2010, ce qui n'a rien d'étonnant compte tenu de la remontée rapide de l'économie québécoise depuis un an», a écrit Mme Noreau dans une note d'analyse.

Selon elle, une croissance aussi forte est «difficilement soutenable sur une très longue période, et ce, d'autant plus qu'il faut s'attendre à une modération du tempo du côté des États-Unis», où l'emploi a repris du galon depuis le troisième trimestre de 2009.

Le ministre du Travail, Sam Hamad, s'est réjoui de ces données. «Encore une fois, le Québec se démarque: nous avons récupéré 160 % des emplois perdus pendant la récession comparativement à 97 % au Canada, à 88 % en Ontario et à 11 % aux États-Unis», a-t-il dit dans un communiqué.

L'Ontario remonte la pente


En Ontario, frappé durement par la crise du secteur automobile, la création de 60 300 emplois en juin signifie que le taux de chômage a plongé de 8,9 % à 8,3 %. Pour retrouver le plancher d'emplois d'octobre 2008, époque où la récession s'installait un peu partout, la province ontarienne n'a besoin que de 23 000 emplois supplémentaires, a fait remarquer Shahrzad Fard, économiste à la Banque TD.

Statistique Canada a rappelé qu'en octobre 2008, alors que l'économie nord-américaine commençait à s'effriter à une vitesse impressionnante, le taux de chômage canadien était de 6,8 %. Il a ensuite monté jusqu'à 8,7 %. Depuis le début de la remontée de l'emploi, plus de 400 000 emplois ont vu le jour, dont la moitié au cours des trois derniers mois.

La bonne tenue du marché du travail en juin a surtout été l'affaire des provinces centrales. Car dans l'Ouest, l'Alberta n'a pu faire mieux qu'une avancée de 5700 emplois. Depuis juillet 2009, la province pétrolière n'a enregistré qu'une croissance de l'emploi de 0,8 %, soit 15 000 postes. C'est la hausse la plus faible de toutes les provinces, a précisé Statistique Canada.

Des étudiants moins chômeurs

Les données d'hier recèlent une bonne nouvelle pour les étudiants. L'agence fédérale a noté que le taux de chômage chez les 20-24 ans a fortement chuté par rapport à l'été 2009. Leur taux de chômage a diminué de 3,7 points à 10,3 %, a-t-elle indiqué. En juin 2008, il était de 9,2 %.

Quant aux 17-19 ans, ils constatent, eux aussi, une amélioration du marché du travail estival. «Le taux de chômage de ces étudiants a diminué de 2,1 points à 16,0 %, mais il est resté nettement plus élevé que le taux de 11,7 % observé en juin 2008», a écrit Statistique Canada.