samedi 19 juin 2010

La chirurgie pédiatrique, l'enfant pauvre du système

Mise à jour le vendredi 18 juin 2010
La main d'un adulte et celle d'un enfant

Photo: iStockphoto

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2010/06/18/001-enfants-chirurgie-attente.shtml

Plus de 17 000 enfants attendent beaucoup trop longtemps pour une intervention chirurgicale, selon un rapport de l'Alliance sur les temps d'attente. Ce problème augmente le risque pour les enfants de développer des problèmes de santé qu'ils traîneront toute leur vie.

L'organisme, qui est composé d'une douzaine d'association de médecins au Canada, tire la sonnette d'alarme à ce sujet dans un bulletin de notes annuel publié jeudi.

Dans leur rapport, les chefs de file de la médecine s'inquiètent du fait qu'un aussi grand nombre de jeunes subissent des temps d'attente qui dépassent les délais « jugés médicalement acceptables ». C'est le cas pour la moitié des enfants qui attendent une intervention chirurgicale dentaire et le tiers des enfants qui attendent de subir une chirurgie ophtalmologique.

Le Dr Jean-Martin Laberge, chirurgien pédiatrique à l'Hôpital de Montréal pour enfants et président de l'Association canadienne des chirurgies pédiatriques, déplore la situation.

« Ce que l'on parle, les enfants en liste d'attente pédiatrique, c'est les enfants qui ont la moitié des dents pourries complètement, ça ne peut pas être fait chez un dentiste sous anesthésie locale, ça n'a pas de bon sens. »

« Ils vont avoir des problèmes avec leur dentition secondaire, ils vont avoir des problèmes avec le développement, la parole, manger, souvent ils ne mangent pas beaucoup à cause de cela », renchérit le docteur Laberge.

C'est mieux pour les adultes

Pour ce qui est des adultes, la situation des temps d'attente pour les opérations chirurgicales jugées prioritaires au Canada s'améliore un peu.

Le Québec, l'Ontario et la Colombie-Britannique ont reçu la note A. En clair, plus de 80 % des patients sont traités à temps.

C'est le cas pour les interventions chirurgicales de la hanche et du genou, pour le traitement du cancer et les opérations de la cataracte.

Des Canadiens attendent-ils moins longtemps que d'autres selon leur province? Le Dr Jean-Martin Laberge indique que le bulletin de notes de l'Alliance sur les temps d'attente n'est pas exhaustif à ce sujet.

« Globalement, je ne suis pas sûr qu'on peut dire que les Québécois attendent moins que les gens en Saskatchawan ou au Manitoba. Peut-être que pour certaines choses oui, et puis pour d'autres, c'est pire », explique le Dr Laberge.

Les chefs de file des soins de santé au Canada sont néanmoins fort préoccupés par l'absence de données fiables pour une foule d'autres interventions médicales, tant au niveau provincial qu'au niveau fédéral.

D'après un reportage de Michel Rochon