lundi 3 mai 2010

intégrer les immigrants...non, sans blague ???

Intégrer les immigrants au travail

Défi Montréal - Intégrer les immigrants au travail
La ministre Yolande James espère intégrer 600 immigrants au marché de l’emploi. 
© Agence QMI
 
Sarah-Maude Lefebvre
02/05/2010

MONTRÉAL - Après une première phase que la ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles, Yolande James, qualifie de « succès » avec ses quelque 300 personnes immigrantes en situation d’emploi, Québec a lancé dimanche la deuxième partie de son programme Défi Montréal qui vise à intégrer 600 nouveaux arrivants sur le marché du travail au cours de la prochaine année. Plus d’un million de dollars seront consacrés à dix projets ciblant trois groupes qui accèdent difficilement au marché de l’emploi à Montréal, soit les femmes immigrantes, les minorités visibles et les Québécois d’origine maghrébine, alors que 27% de ces derniers sont au chômage.
«Avec cette deuxième phase du projet Défi Montréal, on veut aller plus loin. Il faut briser le cercle vicieux qui fait en sorte que si tu n’as pas d’expérience, tu n’as pas de travail, et qui si tu n’as pas de travail, tu n’as pas d’expérience», a énoncé la ministre James.
«Nous n’avons pas de talents à perdre»
Outre du mentorat pour la recherche d’emplois et des offres de stage, Défi Montréal offrira désormais de l’aide financière pour épauler les personnes immigrantes qui désirent s’établir à leur compte. «Nous n’avons pas de talents à perdre», a rappelé Yolande James.
Cette dernière admet toutefois que les nouveaux arrivants doivent souvent faire face à des préjugés de la part des employeurs potentiels et que le fait de parler français n’est pas automatiquement un avantage sur le marché du travail.
«Ce n’est pas parce que l’on comprend la langue qu’on comprend le marché de l’emploi. Ce n’est pas un hasard si on choisit délibérément de cibler les Québécois d’origine maghrébine. Ce sont des gens qualifiés, francophones et jeunes, mais ils ont besoin d’accompagnement pour percer le marché du travail», analyse-t-elle.
Actuellement, plus de 700 personnes bénéficient du soutien de Défi Montréal, et la moitié d’entre eux occupent un emploi. Avec cette deuxième phase, le ministère de l’Emploi espère venir en aide à 600 personnes supplémentaires.


MAIS LA MINISTRE DISSIMULE UNE RÉALITÉ BIEN RÉELLE SUR LE TERRAIN: LA PREUVE CI-DESSOUS:

Immigrants au chômage

Lysiane Gagnon
La Presse
http://www.cyberpresse.ca 
Publié le 24 avril 2010
Le Bloc québécois aura beau tempêter, l'octroi de nouveaux sièges parlementaires à l'Ontario et aux deux provinces de l'Ouest ? ce qui ipso facto diminuera de quelque 2% le poids du Québec aux Communes ? est un développement inéluctable. Ces trois provinces ont connu, ces dernières décennies, une expansion démographique fulgurante, alors que la population québécoise reste à peu près stable.
Loin de tenir au taux de natalité, qui reste bas partout, la différence vient essentiellement du fait que le Québec reçoit moins d'immigrants, et que la province a du mal à retenir tous ceux qu'elle a recrutés. Les immigrants les plus entreprenants ont tendance à déménager vers l'ouest, une fois obtenu leur statut d'immigrant reçu. Or, comme le confirme une récente étude du groupe CIRANO, l'une des raisons de ce déficit dont souffre le Québec, c'est que ses immigrants ont deux fois plus de mal à se trouver du travail que dans les provinces en expansion.
Des chiffres? En 2006, leur taux de chômage atteignait 11,2%, soit deux fois plus que celui des Québécois de souche... et deux fois plus que le taux de chômage des immigrants établis en Ontario ou en Colombie-Britannique. Ce sont les immigrants les plus récents (ceux qui sont arrivés depuis moins de cinq ans) qui sont les plus touchés. Leur taux de chômage atteint 19,3%, contre 11,7% dans le reste du pays.
Pourtant, les immigrants sélectionnés par le Québec sont de plus en plus instruits et qualifiés professionnellement. En plus, comme le plus gros contingent provient du Maghreb, nombre d'entre eux parlent déjà très bien français. Serait-ce que pour ceux-là, le manque de connaissances en anglais constitue un obstacle? Mais alors, comment expliquer que les immigrants maghrébins chôment dans une proportion de 18,8% au Québec... mais de seulement 7,1% en Ontario?
Une explication, parmi d'autres, est venue de deux ou trois employeurs qui admettaient dans de récentes lettres aux journaux qu'ils hésitent à embaucher un immigrant, surtout s'il provient d'une minorité visible ou s'il est musulman.
Ils craignent, disent-ils, que ces immigrants exigent des «accommodements», demandent des congés spéciaux ou pire, que si jamais on les congédie pour incompétence, l'employeur se retrouve devant la Commission des droits de la personne...
Ces témoignages venaient, notons-le, de petits employeurs, et on ne peut les blâmer totalement: si vous n'avez que trois ou quatre employés, c'est plus simple d'embaucher quelqu'un qui vous ressemble, quelqu'un de «prévisible», qui ne risque pas de vous causer d'ennuis supplémentaires. Or, dans la réalité, ces craintes ne sont pas fondées, car seule une infime minorité de musulmans fonctionne sur un mode militant. Dans les provinces en expansion, en tout cas, les employeurs, petits ou gros, ne semblent pas habités par ce genre de frayeur, comme en témoigne le faible taux de chômage de leurs immigrants.
C'est donc qu'il y a, au Québec, un climat général qui encourage la circulation de perceptions fausses. Les grandes crises, la plupart artificielles, provoquées par les médias à sensation à propos des «accommodements» ont posé la toile de fond et laissé croire aux gens qu'«immigrant» (surtout musulman) était synonyme de «trouble».
Dans ce contexte, le rôle d'un gouvernement responsable aurait été de calmer le jeu et de refuser d'embarquer dans l'hystérie hérouxvillienne. Hélas, le nôtre a fait tout le contraire, avec sa commission d'enquête sur l'immigration, ses lois sur le «vote voilé» et sur le niqab. En accordant une importance exagérée à des incidents isolés et relativement insignifiants, le gouvernement Charest a accrédité tous les préjugés qui couraient ici et là. Le Québec va en payer le prix.

Voir aussi la section "les immigrants" de ce blog, le mercredi 14 avril 2010 "le paradoxe de l'immigration"
...et pourtant Québec veut... ?? sans se donner les moyens !!


Québec veut plus d'immigrants...

Dimanche 2 mai 2010
Radio Canada
http://unioneuropeenne.blogspot.com
La Ville de Québec souhaite accueillir plus d'immigrants. Pour y arriver, elle se dotera d'une politique d'accueil qu'elle a soumise à une consultation publique. Un peu plus de 160 personnes ont répondu à l'invitation de la Ville, samedi, dont plusieurs immigrants.

Pour garder ici ses immigrants, Québec veut leur donner accès aux emplois municipaux et stimuler l'entreprenariat. Plusieurs participants issus de diverses communautés saluent l'initiative, mais exigent des résultats.

C'est le cas de Woo Ping, qui est membre de la communauté chinoise. Cette dernière compare Québec à une mère. « Nous sommes des enfants de la famille. C'est bien beau de demander : "Maman, donne-moi un petit peu de pain, donne-moi du travail, j'ai besoin d'une place". Il faut que la mère réponde », dit-elle.

Plaidoyer pour davantage d'ouverture

Pour Boufelja Benabdallah, membre de la communauté musulmane, il ne serait pas si difficile de faire preuve d'un peu plus d'ouverture à l'endroit des immigrants. Ce dernier rappelle que sa communauté a enfin obtenu sa mosquée, mais pas son cimetière. « La mosquée, on a réussi. Maintenant, le cimetière, on est dans un goulot d'étranglement, mais ce n'est pas si compliqué! Depuis 20 ans qu'on négocie! Donc, maintenant, peut-être qu'il va falloir trouver un terrain à l'extérieur de la ville et demander [...] toutes les autorisations et ça, ce n'est pas une sinécure », dit-il.

De son côté, le consul honoraire d'Haïti à Québec, Jean Moisset, croit que l'intégration et la rétention des immigrants passent par la réalisation de soi. « La première condition à mon point de vue pour l'intégration, c'est avoir un emploi correspondant à ses ambitions, à ses rêves, à ses qualifications, à ses compétences. »

Michelle Morin-Doyle, qui est responsable du dossier de l'immigration à la Ville, souhaite faire adopter une politique d'accueil avant les vacances estivales.

Radio Canada
2 mai 2010

Bien à vous,

Morgane BRAVO