dimanche 11 avril 2010

Le Québec est la province la plus endettée du Canada...


La dette du Québec explosera de 32 milliards $


Le premier ministre Jean Charest félicite le ministre... (Reuters)
Le premier ministre Jean Charest félicite le ministre des Finances Raymond Bachand pour son budget.
Reuters 
Publié le 31 mars 2010
http://www.cyberpresse.ca/
Pierre Couture
Le Soleil
(Québec) Pour réussir à payer la facture d'épicerie, le gouvernement du Québec ajoutera 32 milliards $ à la dette de la province d'ici 2015.
Mercredi matin, les contribuables québécois ont une dette collective de 160,1 milliards $. Dans cinq ans, cette même dette (brute) se chiffrera à 192 milliards $.
La nouvelle réforme comptable mise de l'avant en 2008 par le gouvernement fait en sorte que les déficits des hôpitaux et des commissions scolaires sont dorénavant inclus dans la dette dite brute.
«Notre taux d'endettement est le plus élevé de toutes les provinces canadiennes», a reconnu mardi le ministre des Finances, Raymond Bachand, lors du dépôt de son premier budget à l'Assemblée nationale.
Cette année seulement, la dette totale du Québec s'alourdira de 10,5 milliards $. Chemin faisant, au 31 mars 2011, la dette publique du Québec passera à 170,6 milliards $.
Juste pour payer les intérêts de sa lourde dette, le Québec devra consacrer cette année 11 % de son budget total annuel. En clair, les intérêts de la dette coûteront 7 milliards $ cette année au gouvernement Charest.
Pourquoi l'augmentation?
Malgré un lourd déficit cette année (4,3 milliards $), le gouvernement Charest doit continuer à emprunter pour financer les investissements dans les infrastructures (les routes, les écoles, les hôpitaux, etc.) et les projets hydroélectriques d'Hydro-Québec. Cet­te année, ces investissements totaliseront près de 6 milliards $.
L'augmentation importante du poids de la dette représentera l'an prochain 55,1 % du produit intérieur brut (PIB) du Québec. En 2026, Québec a l'intention de ramener ce ratio dette-PIB à 45 %.
Un objectif beaucoup moins ambitieux qu'il y a deux ans. Le gouvernement prévoyait alors ramener le ratio dette-PIB en 2026 à 25 %.
Une dette durable
Quoi qu'il en soit, à plus long terme, Québec croit pouvoir de nouveau atteindre l'équilibre budgétaire en 2013-2014. Ce qui n'empêchera pas la dette publique de continuer à grimper.
Car malgré l'objectif du déficit zéro en 2013-2014, Québec prévoit que la dette brute augmentera de 3 milliards $ en 2013-2014 et encore de 3 milliards $ en 2014-2015.
Au Mouvement Desjardins, on croit que les mesures mises de l'avant par le ministre Bachand étaient nécessaires étant donné la précarité des finances publiques. «C'est un bon budget. C'est un budget à long terme, mais qui commence maintenant», a signalé l'économiste en chef, François Dupuis.

et pendant ce temps, le responsable de ce gouffre financier déclare...

Charest soutient qu'il a enrichi les Québécois

«Le gouvernement a été élu pour prendre des... (Le Soleil, Steve Deschênes)
«Le gouvernement a été élu pour prendre des décisions pour préparer l'avenir du Québec, incluant des décisions difficiles, mais des bonnes décisions», a soutenu Jean Charest.Le Soleil, Steve Deschênes.

Alexandre Robillard, La Presse Canadienne, Québec
Publié le 31 mars 2010
Malgré l'avalanche de taxes, de tarifs et d'autres frais qui a déferlé dans le dernier budget, le premier ministre Jean Charest s'est défendu, mercredi, d'avoir appauvri les contribuables québécois.
M. Charest a soutenu qu'après la mise en place des mesures annoncées mardi, le revenu disponible des Québécois demeurait néanmoins supérieur à ce qu'il était en 2003.

«Les Québécois auront plus d'argent dans les poches, à la suite des mesures mises en place par le gouvernement depuis les sept dernières années», a-t-il déclaré lors de la période des questions.

M. Charest a affirmé qu'un couple ayant deux enfants et disposant d'un salaire de 75 000 $ avait ainsi fait un gain de 1259 $, notamment grâce aux baisses d'impôts consenties par les libéraux en 2007.

Selon le premier ministre, le gouvernement a présenté cette semaine un budget «fondateur» et «courageux», qui «amène tous les Québécois à regarder vers l'avenir».

«S'il y a une chose que je peux vous dire aujourd'hui avec fierté, de la part de tous les députés du gouvernement, c'est qu'on va pouvoir regarder nos enfants dans les yeux et leur dire qu'on a pris les bonnes décisions», a-t-il dit.

Réaction du PQ

Mais l'opposition péquiste a rapidement riposté en soutenant que le calcul de M. Charest ne prenait pas en considération les hausses des tarifs d'électricité, de services de garde et d'assurance médicaments entrées en vigueur depuis sa première élection, il y a sept ans.

La chef de l'opposition officielle, Pauline Marois, a déclaré que la population défrayait les coûts de l'incompétence du gouvernement.

Selon Mme Marois, après avoir contribué à l'augmentation de l'endettement du Québec, M. Charest veut maintenant refiler la facture à la famille québécoise.

La chef péquiste a estimé que les mesures annoncées dans le dernier budget coûteront 1300 $ de plus par année à la famille québécoise moyenne.

«C'est lui qui devrait être gêné de regarder les Québécois dans les yeux, a-t-elle dit. En fait actuellement, il refile la facture de son incompétence aux Québécois, parce qu'il a été incapable de gérer la croissance des dépenses du gouvernement depuis sept ans.»

M. Charest a répliqué en affirmant que le gouvernement a pris les meilleures décisions dans un contexte où le Québec sort d'une des pires crises économiques des 70 dernières années.

«Le gouvernement a été élu pour prendre des décisions pour préparer l'avenir du Québec, incluant des décisions difficiles, mais des bonnes décisions», a-t-il dit.

Réaction de l'ADQ

Le chef adéquiste Gérard Deltell est lui aussi monté au créneau, mercredi, accusant le gouvernement d'être allé chercher 13 milliards $, au total, dans les poches des contribuables, grâce à une hausse de la taxe de vente, de la taxe sur le carburant et d'une nouvelle contribution pour les soins de santé.

«Jamais les Québécois n'ont été imposés de façon aussi spectaculaire par un gouvernement, a-t-il dit. C'est à la triple couronne que l'on a assisté mardi: augmentation des tarifs, augmentation de la taxe et augmentation des impôts.»

M. Charest a répliqué en accusant l'Action démocratique du Québec d'afficher des positions contradictoires, après avoir fait la promotion d'une plus grande place du privé en santé.

«Le scandale est chez celui qui se lève à l'Assemblée nationale aujourd'hui et qui, pour essayer de faire des points sur le plan politique, se ravale tout rond pour dire tout le contraire de ce qu'il a défendu pendant des années», a-t-il dit.