mardi 16 février 2010

le Québec vit au dessus de ses moyens...

Québec dans le rouge: la situation est intenable

16 février 2010 | 06h29
 
Agence QMI
La Chambre de commerce du Québec se dit inquiète de l'état des finances publiques et de l'avenir économique de la province et demande non seulement au gouvernement de revoir tous ses programmes et services, mais aussi d'adopter un vrai plan de remboursement de la dette.
 
«Si nous continuons à vivre au-dessus de nos moyens, avec une productivité anémique et le vieillissement de la population, le gouvernement du Québec aura de moins en moins de revenus et plus en plus de dépenses. La situation est intenable», écrit Françoise Bertrand, la présidente de la Fédération des chambres de commerce du Québec, dans une série de trois lettres envoyées au Journal de Montréal.
Sur un ton beaucoup moins réservé qu'à l'habitude, Mme Bertrand, qui est à la tête d'un organisme qui représente 40 000 entreprises au Québec, réunies au sein de 158 chambres de commerce, ne ménage pas le gouvernement Charest en lui rappelant ses promesses électorales.
«On nous a promis un gouvernement qui s'occuperait de l'économie d'abord, rappelle-t-elle. Alors qu'il est fort de sa majorité, et au jour où il faut faire des choix difficiles, nous sommes en droit de nous attendre qu'il respecte son engagement.»
Une dette trop lourde
La Chambre de commerce veut un plan de remboursement de la dette, un poids financier qu'elle considère un peu comme une épée de Damoclès audessus de la tête des Québécois.
«La dette du Québec est le double de celle des autres provinces canadiennes, toute proportion gardée, dit-elle. Ce poids sur les finances publiques est trop grand. Chaque hausse du taux d'intérêt alourdit la dette de 1,5 milliard.»
Ce grand ménage des finances publiques «ne se fera pas sans des sacrifices de tous», prévient-elle.
Le gouvernement devra «simplifier les structures, dit-elle, revoir les programmes et les services afin d'en vérifier la pertinence et le mode de livraison.» Elle suggère des idées de coupures. Elle estime qu'il faut penser à réduire le poids des dépenses de la santé pour investir davantage en éducation.
Et ça presse !
Mme Bertrand était l'un des invités à la rencontre économique organisée par Jean Charest à Lévis il y a deux semaines. Elle écrit poliment que si «la vision est là», il faut maintenant bouger parce que le temps presse.
«À compter de 2013, rappelle-t-elle, il y aura davantage de personnes au Québec qui vont partir à la retraite que de nouvelles personnes qui vont entrer sur le marché du travail. 500 000 postes à combler ne trouveront pas preneur. Pour prospérer, le Québec a besoin d'une main-d'oeuvre qualifiée. Cela commande de bouger rapidement sur plusieurs fronts à la fois.»