lundi 8 novembre 2010

Les médecins payés par problème plutôt qu'à l'acte?


Le Dr Paul Clifford Blais estime que la RAMQ le permet, l'organisme affirme ne pas avoir encore statué

Louise-Maude Rioux Soucy   28 octobre 2010 
http://www.ledevoir.com/societe/sante/309749/les-medecins-payes-par-probleme-plutot-qu-a-l-acte?utm_source=infolettre-2010-10-28&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne




Pour le Dr Paul Clifford Blais, l'heure de la facturation par problème traité est venue. Dans une vidéo diffusée hier sur YouTube, le généraliste affirme que la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ) ne s'oppose plus à cette approche à l'américaine dite du «Pay by Performance». Une conclusion trop hâtive a aussitôt répliqué la RAMQ.

Dans cette vidéo, le Dr Blais explique que la RAMQ «ne s'oppose pas à ce qu'un médecin facture auprès du même patient lors de la même visite en cabinet tous les problèmes traités, et ce, de façon concomitante». La culture au Québec veut plutôt que le médecin facture un seul examen par visite. Le Dr Blais ajoute pourtant que le «régime rembourse tous les examens facturés lors de cette même et unique visite en cabinet, pourvu que ceux-ci soient médicalement requis».

Le Dr Blais pratique lui-même cette approche depuis une dizaine d'années. Cela lui a valu une poursuite de la RAMQ, qui lui réclame 300 000 $ en surfacturation. Or, rien n'a encore été statué dans cette affaire, a précisé hier le porte-parole de la Régie, Marc Lortie, qui rappelle que «le dossier est à la fois devant le conseil arbitral et devant le tribunal administratif» et qu'il ne peut, par conséquent, le commenter.

Dans l'esprit du Dr Blais, l'affaire est pourtant déjà entendue. «La clé, c'est le terme médicalement requis», explique le généraliste. Ce dernier cite le service à la clientèle de la RAMQ, qui a écrit «noir sur blanc» dans une lettre à une patiente qu'il n'y a «aucune limitation au nombre de problèmes pouvant être évalués à la même visite, que ce soit dans la Loi sur l'assurance maladie ou dans le Code de déontologie médicale».

Il a été impossible d'obtenir des éclaircissements sur ce document auprès de la RAMQ. «Je ne peux pas m'avancer parce que ça fait partie des éléments qui seront abordés en arbitrage», a expliqué Marc Lortie. Pour le Dr Blais, cette lettre confirme que chaque problème observé, évalué et traité au cours de la même visite peut être facturé, pourvu que ces «actes soient médicalement requis».

Utilisée aux États-Unis et en Grande-Bretagne, la facturation par problème permet «une médecine plus appliquée» et a le pouvoir de «désengorger les urgences», affirme le Dr Blais. Il cite à cet égard un rapport publié cette semaine par le Dr John Ross, qui recommande notamment de dynamiser les modes de rémunération des médecins en mettant l'accent sur la performance.


Infirmières - Le public stagne, le privé marque des points

Louise-Maude Rioux Soucy   5 novembre 2010
L'effectif infirmier continue sa progression, mais ces forces vives ne profitent guère au réseau public, déjà malmené par une pénurie qui atteint des sommets inégalés. Les données publiées hier par l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) montrent que, pendant que le public stagne, le privé en profite pour marquer des points. Un glissement qui s'accélère alors que la menace de départs massifs à la retraite paraît de plus en plus imminente.