mardi 21 février 2012

Les travailleurs migrants sont victimes de discrimination

Les travailleurs migrants sont victimes de discrimination

La Commission des droits de la personne souligne la vulnérabilité de ces travailleurs

La Presse canadienne   20 février 2012
La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse affirme que les aides familiales résidantes, les travailleurs agricoles saisonniers et les autres travailleurs étrangers temporaires sont dans une situation de très grande vulnérabilité.
Photo : Jacques Nadeau - Le Devoir
 http://www.ledevoir.com/politique/canada/343184/les-travailleurs-migrants-sont-victimes-de-discrimination
 
La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse affirme que les aides familiales résidentes, les travailleurs agricoles saisonniers et les autres travailleurs étrangers temporaires sont dans une situation de très grande vulnérabilité.
Les travailleurs migrants sont victimes de discrimination, constate la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ).

Dans un avis rendu public aujourd'hui, l’organisme affirme que les aides familiales résidentes, les travailleurs agricoles saisonniers et les autres travailleurs étrangers temporaires sont dans une situation de très grande vulnérabilité.

Ces travailleurs sont victimes de discrimination en raison de leur origine ethnique ou nationale, de leur race, de leur condition sociale, de leur langue et, dans le cas des aides familiales résidentes, de leur sexe.

Selon l’organisme, la vulnérabilité dans laquelle se retrouvent ces travailleurs migrants exerce une pression à la baisse sur les conditions de travail de l’ensemble des travailleurs qui œuvrent dans ces secteurs.

La Commission des droits de la personne croit que le gouvernement du Québec devrait mettre en place un programme d’immigration permanente plutôt que temporaire et ainsi limiter le recours aux travailleurs migrants.

De plus, selon l’organisme, les travailleurs migrants ne devraient plus détenir un permis de travail qui les limite à un seul emploi et un seul employeur. Ils devraient aussi être libres de demeurer ou non chez leur employeur.

7000 travailleurs

En 2010, le Québec a accueilli près de 7000 travailleurs migrants peu spécialisés, dont la plupart étaient originaires du Guatemala, du Mexique et des Antilles. Ils ont été employés principalement dans le secteur agricole.

De ce nombre, environ 400 aides familiales résidentes, en majorité originaires des Philippines, travaillaient dans des familles québécoises comme gardiennes d’enfants ou aides domestiques.

La Commission constate que les travailleurs migrants n’ont pas droit, notamment, à l’aide juridique, à l’aide sociale, à l’instruction publique et aux programmes de soutien à l’intégration des immigrants.

Ils sont aussi exclus de certaines dispositions du Code de travail, de la Loi sur les normes du travail, de la Loi sur la santé et la sécurité du travail et de la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles.

«Ce sont pourtant des personnes qui bénéficient de la protection de la Charte des droits et libertés de la personne au même titre que les résidents permanents ou les citoyens, a déclaré dans un communiqué le président de la CDPDJ, Gaétan Cousineau. Elles font partie du tissu social et contribuent à la vie économique du Québec.»

Weil étudie la décision


La ministre de l’Immigration Kathleen Weil étudie l’avis de la CDPDJ et réserve ses commentaires pour plus tard, a indiqué sa porte-parole.

«La question des travailleurs peu qualifiés a toujours été un dossier très important pour le ministère et pour la ministre et c’est pour ça qu’on veut prendre le temps de bien analyser le rapport avant de le commenter», a dit Yasmine Abdelfadel.